Да ли треба поново градити крстарице за француску морнарицу?

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Une photo apparut ce week-end sur les réseau sociaux et montrant 15 destroyers en un seul cliché à divers stade de finition dans l’Arsenal de Shangai fut largement partagée et commentée par la sphère Défense. Dans les faits, celle-ci montrait 3 destroyers de type 052 en maintenance, 8 destroyers Type 52D à divers états de finition, mais également 2 destroyers lourds type 055 à la mer en cours d’équipement, et deux autres en cours de construction. Ce nouveau batiment, jaugeant presque 13.000 tonnes et emportant plus de 120 missiles, s’il est dénommé « destroyer lourd » par la nomenclature chinoise, répond bien davantage à la définition du croiseur, comme le seront les Lider russes, dont les deux premiers exemplaires devraient entrer en service avant 2030, et qui jaugeront, selon les autorités russes, presque 19.000 tonnes en bénéficiant d’une propulsion nucléaire.

Pourquoi voyons nous réapparaitre ces bâtiments de combat de surface lourds, et ceux-ci représenteraient-ils un intérêt pour les Marines françaises et Européennes ?

Qu’est-ce qu’un croiseur ?

De façon triviale, on a tendance à classifier les bâtiments selon le critère de la jauge, c’est à dire la masse du volume d’eau que celui déplace :

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  • de 1000 à 3500 tonnes, c’est une corvette
  • De 3500 à 6500 tonnes, c’est une frégate
  • De 6500 tonnes à 10.000 tonnes, un destroyer
  • Et au delà, un croiseur.

Cette classification est cependant aussi arbitraire que soumise à débat, tant ce seul critère n’est pas constitutif d’un bâtiment. Une autre définition serait de caractériser la ou les missions principales des bâtiments :

  • Une corvette est conçue pour les eaux côtières, ou pour renforcer la défense d’une unité majeure
  • La frégate est spécialisée dans l’escorte et la protection d’une unité dans un domaine particulier, comme la lutte anti-sous-marine, et dispose de capacités d’autodéfense dans les autres domaines.
  • Le destroyer est capable de protéger un bâtiment majeur dans plusieurs domaines, ainsi que de renforcer ses capacités de frappe, avec, par exemple, son artillerie et des missiles de croisières.

Dans cette classification, quel serait le rôle du croiseur ? Il s’agirait en fait d’un bâtiment disposant de la puissance de feu, de l’autonomie au combat et de la résilience pour porter seul, ou accompagner, une frapper décisive de sorte à prendre l’avantage tactique dans une zone donnée. En d’autres termes, le croiseur est, avant tout, une arme offensive, et non défensive, comme le sont les autres bâtiments.

Le déploiement e septembre 2015 du croiseur Moskva, de la classe Slava, au large de Tartous, en préambule à l’intervention russe en Syrie, représente assez bien la fonction du croiseur : en peu de temps, il avait changé la configuration du théâtre en prenant possession d’une bulle de Défense incluant la Syrie utile et une large partie des eaux entourant le pays, obligeant turcs, occidentaux et belligérants à prendre des mesures importantes et restrictives dans la poursuite de leurs opérations.

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Le croiseur moderne aujourd’hui

Peu de bâtiments modernes peuvent répondre à la définition que nous avons donné de ce que doit-être un croiseur. Il y a évidemment les 2 croiseurs lourds de la classe Kirov et les 3 Slava de la marine russe, mais, même modernisés, ils ne peuvent être considérés comme des bâtiments « modernes ». La classe la plus importante de croiseurs aujourd’hui est représentée par les Ticonderoga américains, dénommés également « croiseurs Aegis ». Mais la spécialisation dans le domaine de l’escorte de porte-avions de ces bâtiments en fait davantage des destroyers lourds que des croiseurs. A l’inverse, les 3 destroyers lourds de la classe Zumwalt, eux, bien que plus léger, répondent parfaitement à cette définition fonctionnelle. Puissamment armé, rapide, manœuvrant, discrets, ce sont des armes offensives par excellence, destinés à supprimer les défenses adverses, notamment les systèmes de déni d’accès, puis de s’emparer de la zone, jusqu’à l’arriver du groupe aéronaval pour exploiter l’avantage tactique acquis.

Les Type 055 chinois répondent, eux aussi, à cette définition. Leur puissance de feu est suffisamment importante et variée pour non seulement porter la rupture, mais l’exploiter dans la durer, le temps nécessaire aux nouveaux porte-avions et bâtiments d’assauts chinois de rejoindre la zone en sécurité.

Les futurs Lider russe y satisfont également. Toutefois, le rôle de ces bâtiments sera probablement différent de ceux des marines chinoises et américaines. D’une part, la flotte russe ne dispose ni ne disposera pas de porte-avions et de bâtiments d’assauts majeurs en nombre suffisant pour exploiter ces ruptures. D’autre part, parce que la Russie est la seule a faire, pour l’heure, le choix de la propulsion nucléaire, procurant à ces futurs bâtiments une autonomie à la mer très importante, et donc une empreinte logistique beaucoup plus faible. Ces bâtiments auront donc probablement plus une fonction de type « Hit and Fade », frappe et disparition, pour éliminer ou perturber les postes de commandement, les zones logistiques et les zones de regroupement de l’adversaire. Rien n’empêchera, également, les Lider d’être utilisés dans une logique de corsaire, à l’image des croiseurs et cuirasser légers allemands durant la seconde guerre mondiale, bien que cette stratégie n’ai pas particulièrement souri à la Kriegsmarine. 

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Il est cependant intéressant, et notable, de remarquer que les deux pays les plus dynamiques en matière de technologies et de stratégies de déni d’accès, Russie et Chine, sont également ceux qui privilégient le plus cette conception de croiseurs modernes. Le croiseur serait-il l’arme anti-déni d’accès par excellence ?

Un croiseur pour quoi faire ?

Depuis la seconde guerre mondiale, le porte-avions et le sous-marin se sont imposés comme les bâtiments offensifs par excellence dans les marines occidentales. L’allonge et la puissance de feu que procuraient les avions embarqués, et la furtivité du sous-marin, étaient sans comparaison avec ce que pouvait proposer un cuirasser, ou un croiseur. Petit à petit, les bâtiments de surface ont donc évolué vers un rôle d’escorteur de porte-avions et de bâtiments d’assaut.

Mais depuis quelques années, un profond changement est à l’œuvre, caractérisé par ce que l’on a coutume d’appeler le déni d’accès. La portée, l’efficacité et la précision des systèmes antinavires et anti-aériens contraignent les porte-avions à agir de beaucoup plus loin, et avec beaucoup plus de précautions que précédemment. Si les sous-marins bénéficient toujours d’une discrétion salvatrice, celle-ci est d’autant plus efficace que l’adverse n’a pas la liberté de mettre en œuvre son aviation de lutte anti-sous-marine à sa guise. Si le rôle du porte-avions et des sous-marins reste essentiel et n’est pas remis en cause, les systèmes de déni d’accès en limite cependant l’efficacité dans le temps et l’escape.

C’est précisément là que le croiseur retrouve sa place. Non seulement celui-ci est-il taillé pour prendre l’ascendant et détruire ces systèmes de déni d’accès, mais il est également en mesure d’imposer sa propre logique de déni d’accès, une fois sa mission principale accomplie.

Plus lourd, très bien armé, et puissant, le croiseur prend également le rôle de capital ship dans une Marine, ou dans un groupe naval. Il peut donc envoyer, comme un porte-avions, un message politique fort, par son simple déploiement.

Le critère économique

Si le croiseur ne remplace pas le porte-avions, il le complète à merveille, et agit même comme coefficient multiplicateur de celui-ci. Mais un tel bâtiment coute cher, et l’équation économique risque de le mettre hors de portée de toutes les marines européennes.

En effet, pour un bâtiment de 15.000 tonnes, emportant une quarantaine de missiles de croisière, une soixantaine de missiles anti-aériens, une ou deux pièces d’artillerie majeure, au mois deux hélicoptères et l’ensemble des systèmes de détection, de protection, et de drones nécessaires, le prix unitaire devrait atteindre, voir dépasser les 2,5 Md€. En d’autres termes, pour 1 croiseur, une marine pourrait s’offrir 3 destroyers de type FREMM. Or, si le croiseur, par la concentration de puissance qu’il procure, à des capacités supérieures à celles de 3 frégates, il n’en a pas l’ubiquité. Ceci explique, en grande partie, l’arbitrage souvent fait contre les bâtiments de surface combattant lourds.

Mais ce calcul est issu d’une appréciation imparfaite de la réalité économique de l’application des couts. Ainsi, si un croiseur coute à l’achat le prix de 3 frégates, il n’en coute que le prix d’une et demi à l’utilisation, du fait de l’équipage plus réduit que celui des 3 bâtiments, mais également de la maintenance plus concentrée sur des systèmes moins nombreux. Or, les couts d’exploitation et d’utilisation représentent 50% des couts réels de possession d’un bâtiment de combat. La simple application de ce facteur réduit déjà l’écart entre 3 frégates et 1 croiseurs.

Mais surtout, le retour budgétaire sur l’investissement de défense est optimum sur les couts d’acquisition, dépassant les 150% par l’application des emplois directs, indirects et induits créés, alors qu’ils ne sont que de 50% concernant les couts de personnels. Sans entrer dans des calculs fastidieux, l’application de ces paramètres montrent qu’économiquement, le solde budgétaire lié à l’acquisition et l’exploitation d’un croiseur est positif sur sa durée de vie, avec un excédant de l’ordre de 15%, alors qu’il est neutre pour 1, 2 ou 3 frégates/destroyers.

Zakljucak

Les arguments en faveur du retour des croiseurs dans les inventaires des marines européennes sont donc nombreux. Disposant de capacités militaires et navales importantes, proposant une réponse au défi des systèmes de déni d’accès, complémentaire des porte-avions, le croiseur est, par ailleurs, doté d’une équation économique positive. 

Reste que, en matière industrielle comme du point de vue militaire et politique, les changements de paradigmes sont très longs à être admis, et il est peu probable qu’un programme de croiseur français ou européen n’apparaisse dans les prochaines années.

Alors que nous ne cessons de nous prévaloir de notre capacité à innover, à notre appétence pour la pensée agile et à notre flexibilité, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, ce sont la Chine et la Russie qui font la preuve de plus de ces qualités, et qui se doteront de croiseurs dans les années à venir …

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