mardi, mars 19, 2024

L’US Air Force gardera ses A-10 Thunderbolt II jusqu’en 2030

Depuis 2015, l’US Air Force n’avait de cesse que de tenter de retirer du service l’avion d’attaque au sol A-10 Thunderbolt II de son inventaire, qu’elle jugeait inadapté et trop vulnérable face aux exigences du combat aérien moderne.

Cette décision fut à plusieurs reprises annulée par le Congrès Américain, tant du fait du Lobbying de l’US Army pour qui l’appareil reste indispensable au soutien rapproché des forces au sol, et de celui des élus locaux, déterminés à protéger leurs bases et leurs emplois industriels.

Quoi qu’il en soit, dans la préparation du budget 2020 qui sera présenté au Congrès cet automne, l’US Air Force renonce à retirer du service l’appareil, et annonce qu’il restera en service jusqu’en 2030.

À ce titre, la société Boeing a reçu un nouveau contrat de quelque 240 m$, pour produire un ensemble de 27 ailes supplémentaires, en plus des 173 produites précédemment, de sorte à étendre la vie opérationnelle des appareils jusqu’à cette date. De fait, 200 des 290 A-10 Thunderbolt II en service dans l’US Air Force seront dotés d’une nouvelle aile renforcée pour continuer à voler durant la prochaine décennie. Il n’est pas exclu qu’un troisième contrat soit passé pour les appareils restants, estimé à presque 1 Md$, bien qu’aucune décision n’ait été prise à ce jour.

Toutefois, on peut s’interroger sur la place d’une tel appareil dans l’arsenal américain, sachant que l’US Air Force a entamé un virage important pour se préparer à des conflits de haute intensité pouvant impliquer la Chine ou la Russie, et élimine, de ce fait, de nombreux appareils anciens qu’elle juge inadaptés à ce type de conflit.

C’est à ce titre que la compétition concernant l’appareil léger de soutien rapproché a été suspendu, avant d’être annulé, un tel appareil étant jugé trop vulnérable aux défenses anti-aériennes modernes. Le fait est, les exemples de conflits récents ont montré qu’un protagoniste disposant d’une défense anti-aérienne moderne pouvait neutraliser la puissance aérienne de son adversaire, même s’il ne dispose pas, lui-même, d’une force aérienne.

C’est le cas dans le Donbass par exemple, ou les séparatistes soutenus et équipés par la Russie interdisent le survol de la zone aux appareils ukrainiens, par l’utilisation de systèmes anti-aériens de différents types comme les systèmes à courte portée Tor et Pantsir S1, ou le système BUK à moyenne portée à l’origine de la catastrophe du vol MH117.

Toutefois, d’autres exemples montrent que la force aérienne était en mesure de neutraliser ces défenses anti-aériennes, comme l’a montré à plusieurs reprises la force aérienne israélienne en Syrie.

Le systeme de defense anti aerienne a moyenne portee BUK M3 est en service dans les forces russes depuis 2017 Aviation d'entrainement et d'attaque | Analyses Défense | Construction aéronautique militaire
Le système russe Bug assure la protection anti-aérienne à l’échelle de la Brigade sur une zone de 80 à 100 km de rayon

Il apparait dans tous les exemples récents que plus un appareil évolue près du sol, plus il est exposé à une multitude de menaces, associant canons, missiles anti-aériens à courte portée et missiles anti-aériens portables, obligeant les appareils à voler la plupart du temps au-dessus des 5000 m, et interdisant donc le principe de Soutien aérien rapproché.


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