5 خطری که برنامه FCAS برای دفاع و صنعت اروپا نشان می دهد

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À quelques jours de l’ouverture du salon du Bourget 2019, le برنامه FCAS, qui est au cœur des ambitions franco-allemandes pour les 50 prochaines années en matière d’aéronautique militaire, a investi les médias, non avares de superlatifs à son sujet.

Pourtant, ce programme ne manque pas de risques, dont les inquiétudes sur la coopération industrielle franco-allemande à long terme, ou les incertitudes technologiques, le Chef d’Etats Major de l’Armée de l’Air admettant lui-même que l’environnement technologique en 2045 ne pouvait pas être envisagé aujourd’hui.

En outre, le FCAS, considéré comme une menace par l’industrie militaire US très attachée à la protection de son marché européen, est également une cible pour des facteurs externes, ceci expliquant l’empressement US à verrouiller ses clients européens avec son F35, dont la durée de vie opérationnelle dépassera 2060.

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Au-delà de ces risques, communs à la majorité des programmes militaires ambitieux, le programme FCAS, par sa nature, et les paradigmes qui sous-tendent le projet, porte aussi des stigmates beaucoup plus problématiques, générant potentiellement des dangers importants pour l’industrie de Défense française et européenne, comme pour les capacités opérationnelles des forces armées des pays y participant.

1- Le danger du programme FCAS pour l’Europe de la Défense ;

Le FCAS est aujourd’hui présenté comme le programme phare de la construction de l’Europe de La Défense, en fédérant deux des plus importantes industries aéronautiques de l’Union, et par ses ambitions susceptibles de maintenir technologiquement l’Europe au niveau des grandes nations militaires.

Mais, cette ambition est antinomique avec le format retenu pour le programme, à savoir un appareil destiné à remplacer les Typhons allemands et espagnols, et les Rafales français.

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En effet, dans l’Union européenne, seuls 6 pays parmi les plus riches, sur 28 pays membres, se sont équipés de ces deux appareils, dont les prix à l’achat comme à l’utilisation les mettent hors de portée de nombreuses bourses.

Lorsqu’ils le peuvent, c’est au détriment d’une flotte de dimension significative, à l’image de la Belgique contrainte de ramener sa flotte aérienne à 32 appareils pour pouvoir acquérir un remplaçant au F16.

En outre, le choix d’un appareil unique entrave de nombreux processus, qu’ils soient technologiques ou industriels, faisant peser un risque sur l’entière flotte aérienne des pays concernés.

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F35A de lUS Air Force 15.17.26 Aviation de chasse | Allemagne | Analyses Défense
Le F35 américain est conçu pour éliminer l’industrie de Défense Européenne, selon E.Trappier, président du GIFAS

2- Le danger pour le maintien des compétences industrielles

En se concentrant sur un unique avion de combat, épaulé il est vrais par des drones de tailles variables, le FCAS oblige à un découpage strict des capacités industrielles des entreprises européennes participantes.

Dans la mesure où les industries françaises, allemandes et espagnoles ont des compétences communes, et que le FCAS couvrira l’ensemble des besoins des forces ariennes de ces trois pays, il semble évident que certains industriels, ayant développé des compétences de pointe au fil des années, vont devoir perdre le bénéfice de ce savoir, car l’équipement aura été confié à un autre pays pour des raisons de partage industriel.

En d’autres termes, les perdants de la répartition industrielle du FCAS risquent fort d’être amenés à disparaitre de ces marchés, ce qui représente une forme de consolidation industrielle européenne forcée bien peu efficace.

Par ailleurs, cela obérera les capacités de la France, qui aujourd’hui est en mesure de concevoir et de fabriquer seule un appareil de combat, à envisager la conception d’un appareil complémentaire au FCAS, ou devant lui succéder, de façon autonome.

Ainsi, alors que les programmes Tornado et Typhoon permirent aux industries européennes de monter en compétences, le programme FCAS risque fort de contraindre l’industrie française à abandonner des compétences indispensables à la conception d’un système aérien, et donc de ne pouvoir, à l’avenir, envisager la conception d’un nouvel appareil qu’en partenariat avec les autres pays européens.

Sous couvert d’indépendance stratégique vis-à-vis de Washington, le FCAS construit, dans son format actuel, la dépendance stratégique française vis-à-vis de ses partenaires européens, au premier rang desquels, l’Allemagne.

3- Le danger technologique ;

Le programme FCAS est basé sur un paradigme bien connu en matière de gestion de l’innovation, consistant à partir d’une page blanche et de l’anticipation des besoins à venir, pour définir un projet détaché des contraintes passées, n’ayant plus de raisons d’être à l’avenir.

C’est la définition même du programme de rupture que la DARPA ou Google pratiquent régulièrement. Or, si la démarche à de nombreuses vertus, c’est également, et de très loin, la plus risquée, car propice à un technologisme excessif, et une ambition parfois déconnectée des réalités technologiques et opérationnelles.

C’est la raison pour laquelle, dans les portefeuilles des investisseurs technologiques institutionnels, comme les fonds de pension américains, ce type de produit ne représente qu’une faible part des investissements, agissant comme un joker potentiel, mais non nécessaire.

Il est d’ailleurs remarquable de constater que le programme F35 reposait, et repose toujours, sur ces mêmes paradigmes, comme le programme du destroyer Zumwalt, ou de l’hélicoptère Comanche, des programmes américains partageant une caractéristique importante, la dérive phénoménale des couts de mise au point.

Si l’US Army et l’US Navy ont su mettre un terme à l’hémorragie financière représentée par ces programmes, l’US Air Force a maintenu à bout de bras le F35, en faisant le plus onéreux de l’histoire des Etats-Unis, pour un appareil qui commence à peine, après plus de 400 exemplaires construits, à mener des missions opérationnelles, et dont les couts de maintenance restent deux fois plus élevés que prévu.

USS Zumwalt is on the final leg of its three month journey to its new homeport in San Diego. 31620613005 0 e1614606672885 Aviation de chasse | Allemagne | Analyses Défense
Le destroyer Zumwalt et le LCS de la classe Independance, deux exemples de programmes
pilotés par un technologisme excessif

Notons également que ce paradigme est l’exact opposé des recommandations faites par le GIFAS en 2016 sur la conduite de la R & D et de la production aéronautique militaire française, qui reposaient sur des cycles de démonstrateurs destinés à developper et à fiabiliser les technologies qui auraient été, par la suite, intégrées sous forme de briques élémentaires dans la construction des prototypes et des appareils de série.

4- Le danger économique

Au-delà des aspects politiques et européens, que nous avons vu ne pas être optimum, le programme FCAS a été justifié par les autorités françaises et allemandes par l’impossibilité pour les pays européens de developper seuls un système de combat aérien du futur, tant technologiquement que budgétairement.

Ces deux postulats sont très contestables, tant la France est largement en mesure de mener le programme technologique de façon autonome, et que l’étude des retours budgétaires de l’investissement de Défense de La Défense à Valorisation Positive taille en brèche la seconde.

Mais, c’est surtout par son planning que le FCAS menace l’économique nationale française. En effet, l’Industrie de Défense a un rôle économique déterminant pour le pays, avec 200.000 emplois directs représentant 13 % de la production industrielle nationale, et des exportations moyennes atteignant 10 Md€ chaque année, indispensables à l’équilibrage de la balance commerciale du pays.

Or, les exportations du Rafale, seul appareil disponible à la vente entre aujourd’hui et 2040, deviendront sans aucun doute plus difficile après 2030, alors que la presque totalité des appareils destinés aux forces françaises aura été livrée.

Dès lors, l’industrie aéronautique militaire française, regroupant plus de 500 entreprises, n’aura qu’une perspective de production industrielle de quelques dizaines de Rafale sur la période entre 2030 et 2040, alors que le maintien d’une ligne production exige la production annuelle de 11 appareils, faisant planer de graves menaces sur le maintien des compétences industrielles et de l’emploi, comme sur les recettes sociales et fiscales liées au maintien des exportations de Défense.

D’autre part, la France, et l’Europe, seront absents des compétitions internationales pour remplacer les avions de combat entre 2030 et 2040/45, car ni le Rafale و نه Typhoon, même modernisés, seront en mesure de s’imposer face au F35 américain, au Su-57 russe ou au FC31 chinois, sans parler des programmes d’avions de « 5ᵉ génération » coréens, turques ou japonais, qui pourraient bien rendre le marché encore plus difficile qu’il ne l’est aujourd’hui.

Un des prototype du programme PAK FA qui deviendra le Su57 Aviation de chasse | Allemagne | Analyses Défense
Le Su-57 russe est d’ores et déjà disponible à l’exportation, à un tarif sans aucun doute
très compétitif, l’armée de l’air russe l’achetant 32 m€ pièce.

5- Le danger pour la Défense de l’Europe ;

Si le FCAS fait peser des menaces importantes sur l’industrie et l’économie européenne, elles représentent bien peu en comparaison du danger qu’il fait peser sur les capacités de Défense françaises et européennes.

En effet, en dépit des programmes de modernisation en cours, pour le Rafale مانند Typhoon, ces appareils ne seront plus en capacité de répondre aux exigences opérationnelles des théâtres de haute intensité à partir de 2025/2030 dans leur format actuel. En effet, en l’absence de versions spécialisées pour la guerre électronique, les avions français et allemands seront très exposés face aux défenses anti-aériennes modernes comme le S400 ou le S500 russe.

Il en va de même concernant l’annulation du programme de drone de combat furtif FCAS franco-britannique, qui devait entamer sa carrière opérationnelle dès 2030, et qui devait seconder les Rafale et Typhoon dans leurs missions d’élimination des défenses en environnement contesté.

Il ne reste guère plus aux avions européens que les performances du missile METEOR et du futur missile de croisière pour pouvoir espérer porter des coups face à un adversaire technologique ou sur un territoire effectivement défendu.

Or, comme toutes les forces occidentales, les forces françaises comme allemandes dépendent pleinement des capacités d’appui de leurs aviations, par la faiblesse numérique particulièrement marquée de leurs forces terrestres. En neutralisant cette puissance aérienne, c’est donc l’ensemble des capacités défensives continentales européennes qui se trouvera très exposé, du fait du planning du FCAS.

نتیجه

Nous le voyons, en dépit de l’enthousiasme qu’il suscite, le programme FCAS n’est pas exempt de défauts qui peuvent engendrer des risques majeurs pour l’économie, l’indépendance technologique et la sécurité des pays qui y participent comme du continent européen.

Ces risques et dangers ne sont pas rédhibitoires, et des solutions existent, qui permettraient au programme de s’intégrer dans une démarche plus sûre et plus ouverte, dans tous les domaines.

Ce n’est d’ailleurs pas l’existence de ces menaces corollaires que l’absence de leur prise en compte qui aujourd’hui soulève une question, et interpelle sur les objectifs recherchés par les protagonistes du programme…

برنامه FCAS Rafale یاخته عصبی
Les forces aériennes françaises et allemandes bénéficieraient très largement de disposer d’une
version dédiée à la guerre électronique du Rafale/Typhoon et d’un UCAV dérivé du Neuron

En effet, parmi les solutions envisageables et applicables, il serait possible de developper rapidement une version dédiée à la guerre électronique du Rafale و Typhoon, ainsi que de reprendre le programme FCAS basé sur le Neuron, avec un calendrier rapide, de sorte à disposer d’un triptyque avions de combat / guerre électronique et UCAV au niveau opérationnel comme commercial avant 2030.

En outre, il serait profitable de diviser le programme en deux, avec un appareil monomoteur à prix unitaire accessible aux « petits pays européens » à l’horizon de 2030, destiné à remplacer les appareils de type F16, mirage 2000 et éventuellement Mig-29, et un appareil plus lourd, à horizon, pour remplacer Rafale et Typhoon.

Cette approche permettrait, en outre, d’ouvrir plus largement le programme aux partenaires européens, tout en maintenant les compétences de l’ensemble des acteurs de la BITD européenne.

Il serait regrettable que le programme FCAS, qui se veut exemplaire de l’innovation européenne, finisse par devenir une Némésis, comme ce fut le cas, en son temps, du mirage IIIV Gerfaut, victime d’un idéologisme excessif et d’un manque de discernement dans la conduite du programme.

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