Прављење Француске светском војном силом: могуће? Како то да урадите ? Како то финансирати?

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Пре неколико дана начелник Генералштаба Оружаних снага генерал Леконтр је г. изнео свој план како би Француска могла да „одржи свој ранг на међународној сцени”. Али о ком рангу говоримо? Да ли је Француска и даље војна сила способна да утиче на светску геополитику? А ако не, може ли то поново постати?

Иако повезана са табором земаља победница у Другом светском рату, како због дрскости генерала де Гола, тако и због британског премијера Винстона Черчила, Француска је ипак изашла веома ослабљена из сукоба, до те мере да је изгубила свој статус светска сила коју је држала скоро пола века. Колонијални ратови и „Суецка афера“ ставили су тачку на француске и британске амбиције да сустигну ову водећу групу светских сила, у биполаризованом свету између Сједињених Држава и Совјетског Савеза. 

Међутим, по повратку на чело земље, генерал де Гол је преузео обавезу да врати француски легитимитет и стварну независност деловања кроз војни нуклеарни програм који су многи, у то време, сматрали нереалним, виде као утопијски. Чињеница је да је за нешто више од десет година Француска стекла нуклеарну тријаду, са флотом стратешких бомбардера Мираж ИВ, нуклеарним пројектилима дугог домета М4 на висоравни Албиона и уласком у употребу првих нуклеарних ракетних подморница класа Редоутабле. Такође је имао низ тактичког нуклеарног оружја, као што је балистичка ракета земља-земља Плутон и бомба АН-52 која је могла да опреми Јагуаре Ратног ваздухопловства, као и Супер-Етендарде француске морнарице. У контексту раних 70-их, Француска је повратила свој ранг светске силе и легитимитет да буде стална чланица Савета безбедности Уједињених нација.

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Спора ерозија француских војних и политичких амбиција

La fin des années de croissance économique ininterrompue, appelées « les trente glorieuses », suivit du premier puis du second choc pétrolier, engendrèrent une lente mais irréversible décroissance des moyens alloués par le pays à sa Défense, et par voie de conséquence, à sa position sur l’échiquier mondial. Des arbitrages commencèrent à opposer investissements de Défense et investissements économiques et sociaux, au point qu’avec le temps, la perception du budget des armées glissa, dans l’esprit des hommes et femmes politiques comme des hauts-fonctionnaires qui les conseillaient, vers un statut de « charge non productive », dépourvu de potentiel économique et politique. La Défense avait cessé d’être un enjeu politique majeur pour la France …

L’effondrement de l’Union Soviétique, en 1991, et la période « Post Guerre Froide » durant laquelle de nombreux dirigeants appelèrent à profiter des « bénéfices de la paix », amplifia ce phénomène, au point qu’aujourd’hui, il existe un sentiment profond, ayant valeur d’axiome politique, selon lequel la France ne peut plus financer des moyens militaires capables d’influencer sur le cours des évènements mondiaux, sans l’aide de ses alliés européens, et surtout des Etats-Unis. 

Et dans le contexte actuel des forces françaises, c’est parfaitement exact ! 

Sans le soutien logistique et de renseignement US, la France ne pourrait maintenir la force Barkhane en zone Sahel, comme elle n’avait pu intervenir seule en réponse à l’utilisation d’armes chimiques par le régime Syrien en 2014, après la reculade de dernière minute du président Obama.

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La perception dépasse même, aujourd’hui, le cadre opérationnel, puisque de nombreux hommes et femmes politiques justifient la coopération européenne dans le domaine de l’armement, comme pour les programmes FCAS, MGCS et autres, par la certitude que la France « n’a plus les moyens de mener de tels programmes de façon isolée ». 

Mais est-ce vraiment le cas ? 

Depuis 3 ans, l’approche de la doctrine Défense à Valorisation Positive, et du modèle Socle Défense, ont montré que l’investissement dans l’écosystème Défense français avait des effets sociaux-économiques et budgétaires sensiblement supérieurs à ceux de nombreuses politiques économiques tentées en vain depuis des décennies, pour résoudre le chômage, la faible croissance, ou les déficits sociaux. Au travers de plusieurs articles, nous avons ainsi pu constater que la France pouvait effectivement financer un second porte-avions, les avions de combat nécessaires à l’accomplissement des missions de l’armée de l’air ou de la Marine Nationale, ou accélérer le programme HIL devant remplacer les hélicoptères gazelles et lynx en service depuis bien trop longtemps.

Mais qu’en serait-il si l’objectif était de redonner à la France, une puissance militaire la ramenant dans le jeu géopolitique mondial, capable, comme le disait le général de Gaulle «  de choisir ses guerres, et de les gagner en autonomie » ?

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Qu’est-ce qu’une puissance militaire mondiale ?

Il ne suffirait pas d’appliquer la doctrine du faible au fort du général de Gaulle de 1960 pour faire de la France d’aujourd’hui une puissance militaire mondiale. Le contexte technologique et politique a largement évolué, et si elle ne doit pas être négligée, la dissuasion nucléaire n’a plus la toute puissance qu’elle avait dans les années 60 et 70. 

Pour définir ce qu’est une puissance militaire mondiale, il suffit d’observer quelles nations, dans un passé récent, sont parvenues à atteindre ce statut. La réponse à cette question est évidente, il s’agit de la Chine, et de la Russie.

A la fin des années 80, la Chine était considérée comme une puissance régionale, technologiquement en retard, économiquement sous-développée, et militairement dépassée. Aujourd’hui, elle est devenue l’obsession des stratèges américains, qui y voient la principale menace vis-à-vis de leur puissance militaire incontestée depuis 30 ans. Pour cela, la Chine a d’une part développé sa triade nucléaire avec des technologies modernes, mais surtout, elle a construit une force conventionnelle et de projection de premier plan, suffisante aujourd’hui pour représenter une menace avérée pour l’ile de Taiwan, allié des Etats-Unis.

Le parcours de la Russie est encore plus notable. Totalement ruinée et désorganisée par l’effondrement de l’Union Soviétique, et les calamiteuses années Eltsine, la Russie a su, en à peine 20 ans, reconstruire un outil militaire qui aujourd’hui serait en mesure de défier la toute puissante OTAN, rassemblant 5 des 7 pays les plus riches de la planète. En outre, le pays ne peut compter, comme la Chine, sur une démographie très favorable, ni sur des décennies de très forte croissance industrielle soutenue par l’occident. Pourtant, malgré son PIB égal à celui de l’Italie, le pays a développé une force blindée de 2500 chars modernes, une force aériennes de plus de 1200 avions de combat, une capacité de projection et de frappe autonome qui a fait ses preuves en Syrie, alors que tous estimaient le pouvoir en place à l’agonie. En outre, et en dépit de ses faibles moyens financiers en comparaison des Etats-Unis, elle a développé ses propres technologies de rupture, missile hypersonique, chasseur et bombardier furtif, char de nouvelle génération etc.. là encore, en toute autonomie. On pourrait penser que le pays, comme le fit l’Union soviétique, épuiserait ses ressources dans l’investissement de Défense. Pourtant, les exportations d’équipements de défense dépassent aujourd’hui les commandes domestiques, et le poids budgétaire final sur le PIB russe, une fois déduites les recettes des exportations, ne dépasse pas 3%, soit un niveau largement soutenable pour l’économie russe, même sous pression des sanctions occidentales.

De ces deux exemples, et de l’axiome de départ selon lequel la France n’est pas une puissance militaire mondiale aujourd’hui, nous pouvons déduire la définition suivante de ce qu’est, ou doit être, une puissance militaire pour être qualifiée de mondiale :

  1. Disposer d’une dissuasion nucléaire en triade, évoluée, redondante, capable de garantir la destruction de l’adverse en cas d’attaque 
  • Disposer d’une force conventionnelle moderne de dimension suffisante pour protéger le territoire et, le cas échéant, garantir la sécurité de ses alliés proches, contre toute offensive, même venant d’une autre puissance mondiale
  • Disposer d’une capacité de projection de puissance mobilisable suffisante pour prendre l’avantage rapidement sur une zone faiblement à moyennement défendue, et d’en assurer le contrôle par la suite, et ce en totale autonomie.

Sur la base de cette définition, la France n’est pas, aujourd’hui, une puissance militaire mondiale … cela, je l’espère, n’aura surpris personne.

Pourquoi la France doit-elle devenir une puissance militaire mondiale ?

Au delà de l’énumération des objectifs à atteindre pour devenir une puissance mondiale, encore faut-il en avoir la motivation, et donc savoir quels seraient les bénéfices pour la France de produire un tel effort présenté comme extraordinairement couteux pour le pays comme ses finances publiques. Et même si, comme nous le verrons, cette perception du cout est erronée, cette volonté doit être forte et ancrée car on ne choisit pas de devenir un acteur de la géopolitique mondial pour des motifs économiques et sociaux.

Si la France doit recouvrer effectivement son rang, ce serait pour les mêmes raisons qui poussèrent le général de Gaulle à accélérer et renforcer de développement de la dissuasion à partir de 1959. Alors que la géopolitique mondiale est en pleine transformation, il s’agira de garantir au pays, comme à sa population, de préserver sa sécurité, son indépendance politique et économique, et son indépendance d’action et de décision sur la scène internationale pour les décennies à venir.

En outre, une France militaire puissante pourrait représenter le point d’accroche indispensable à l’émergence d’une réelle indépendance européenne tant en matière de Défense que de politique internationale, donc libérée de l’omniprésence des Etats-Unis dans toutes les décisions et prises de positions internationales de l’Europe ou de ses membres. Car si, aujourd’hui, l’Europe de la Défense est dans toutes les déclarations politiques, dans les faits, les pays européens sont à ce point faibles militairement qu’ils ne seraient, le cas échéant, pas même capable de s’opposer seul à la puissance militaire russe, un pays pourtant 4 fois moins peuplé et 9 fois moins riche que l’Union Européenne. D’ou l’omniprésence de l’OTAN, donc des Etats-Unis, dans les décisions européennes dès lors qu’il s’agit de Défense, même lorsque le sujet n’entre pas dans les prérogatives de l’alliance.

De fait, une France militairement forte serait en mesure de fédérer progressivement les européens dans une alliance collective factuelle, faisant passer l’Europe du statut de superpuissance économique à celui de superpuissance globale, rejoignant les Etats-Unis et la Chine dans ce statut, et pouvant même devenir étonnamment attractive pour une Russie qui peinera toujours à atteindre les seuils démographiques et économiques pour retrouver ce statut ou équilibrer la montée en puissance chinoise.

Comment faire de la France une puissance mondiale ?

Maintenant que nous avons définit le quoi, et le pourquoi, reste à déterminer le comment, donc de déterminer quel devrait être le format des forces françaises, comme de son industrie de Défense, pour éteindre ces objectifs. Et de cette évaluation, nous pourrons évaluer le cout que représenterait un tel effort pour le budget de l’Etat.

Nous décomposerons notre analyse en 4 points :

  • la dissuasion

Si la dissuasion a une puissance moins absolue que par le passé, elle n’en représente pas moins l’assurance vie du pays. Pour répondre aux enjeux de puissance mondiale, la France devrait retourner à une triade nucléaire susceptible de s’opposer à un adversaire potentiel comme la Russie. Il faudra donc revenir à un format de 6 SSBN[efn_note]Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engins[/efn_note] de sorte à disposer en permanence de 2 bâtiments à la mer, et un en alerte 24h et de 3 escadrons nucléaires tactiques, ainsi que des unités de soutien indispensables à cette mission. Dans l’évaluation faite, nous prendrons également en compte la mise en oeuvre de 2 escadrons de bombardiers à long rayon d’action, comparables aux bombardiers furtifs américains, chinois, ou russes. Enfin, l’Armée de terre devra disposer de régiments de missiles balistiques moyenne portée idéalement hypersoniques, de sorte à pouvoir neutraliser la menace d’une première frappe tactique sur les centres névralgiques du pays et de ses alliés.

L’ensemble de ces besoins représenterait un effort de recherche et de construction de 180 à 200 Md€ sur 30 ans, soit 6 à 6,5 Md€ par an.

  • L’Armée de Terre

Si toutes les armées ont connu d’importantes limitations de moyens et de formats ces 30 dernières années, l’Armée de Terre est, de loin, celle qui aura vu ses moyens les plus négligés, au point de continuer à utiliser des blindés VAB[efn_note]Véhicule de l’Avant Blindé[/efn_note] et des hélicoptères gazelles et Puma des années 80. C’est également celle qui devra accroitre le plus son format pour répondre aux besoins du nouveau statut de la France. 

Ainsi, la Force Opérationnelle Tactique devra être progressivement doublé, avec un effort important pour renforcer les unités capables de soutenir des opérations de haute intensité. Les forces de réserves opérationnelles devront également croitre de manière substantielle, de sorte à pouvoir assurer un déploiement constant équivalent à 25% des forces françaises opérationnelles. En outre, le nombre de véhicules blindés, chenillés et sur roue, des systèmes d’artillerie mobile, des hélicoptères de combat, des systèmes de protection anti-aérienne et anti-missile, de guerre électronique, de communication, de renseignement et d’infovalorisation du champs de bataille, comme le nombre des équipements individuels de combat, devra sensiblement augmenter conformément aux besoins effectifs des forces, alors que les systèmes d’armes eux-mêmes devront être modernisés ou remplacer par des systèmes de nouvelle génération.

Du point de vue équipements, en ajoutant les systèmes connexes, et les équipements individuels, la dépense serait de 200 md€ sur 30 ans, soit 6,5 md€ par an.

  • La Marine Nationale

La Marine Nationale évoluerait de sorte à répondre aux besoins effectifs de protection des intérêts français sur l’ensemble de sa ZEE[efn_note]Zone Economique Exclusive[/efn_note] , et au mieux de ses intérêts politiques et stratégiques. Pour cela, elle devra disposer d’un nombre suffisant de groupes aéronavals, de groupes amphibies, de flottes de haute mer, de flottilles de protection littorales en France comme en outre mer, et de l’ensemble des unités de soutien, de forces d’intervention, et des moyens aéronavales requis. Eu égard aux besoins réels, et au renforcement des capacités des marines, forces aériennes et défenses côtières dans le monde, il serait nécessaire de multiplier par 3 le nombre de bâtiments majeurs en service dans la Marine nationale, ainsi que de son aéronavale, représentant une dépense de 250 md€ sur 30 ans, soit 8 Md€ par an, pour un format à 70.000 hommes, dont 15% de réservistes.

  • L’Armée de l’Air

Au delà des escadrons dédiés à la dissuasion, incluant bombardiers tactiques, stratégiques, drones de ravitaillement et avions de brouillage, l’Armée de l’Air devra elle aussi largement modifier son format. La Chasse devrait être progressivement ramenée à 500 appareils, soit 25 escadrons. Chaque escadron de combat disposerait également, naturellement, d’une dotation au moins égale au nombre d’appareil en drone de combat. Ces appareils seraient soutenus une flotte d’avions et/ou de drones de ravitaillement en vol, ainsi que d’appareils et drones de détection aériennes avancées. La flotte de transport, serait, elle, dimensionnée au prorata des besoins exactes de projection de moyens cohérent avec les capacités de projection de force de l’Armée de terre, de l’Armée de l’air et de la Marine Nationale. Dans le même registre, les flottes d’hélicoptères, la défense anti-aérienne, et le volet spatial, devront croitre et être modernisés de sorte à couvrir effectivement les besoins des forces nationales nouvellement dimensionnées. Soit, là encore, une facture de 250 Md€ sur 30 ans, et un format de 120.000 hommes, dont 20% de réservistes.

La somme des équipements de ces 3 armées représenterait donc, dissuasion comprise, un budget de 900 Md€ sur 30 ans, soit 30 Md€ par an, ceci incluant les travaux de recherche, de prototypage, et de production. L’entretien de ces équipements, sur 30 ans, représenterait 450 Md€, 15 Md€ par an, de prestations industrielles extérieures aux Armées. Les Armées seraient composées de 350.000 militaires d’active, et 320.000 réservistes opérationnels, soit un budget de 25Md€ par an, auxquelles s’ajoutent 5 Md€ de budget pour les civils de la Défense, et 5 Md€ par an pour les infrastructures.

Soit un budget total dédié à l’effort de Défense de 80 Md€ par an, représentant 3,5% du PIB actuel du pays. 

Les valeurs et chiffrages donnés dans ce paragraphe le sont à titre indicatif, afin d’illustrer le format potentiel d’une armée française ayant retrouvé un potentiel militaire mondial, et d’en évaluer le cout. Il ne s’agit nullement d’une analyse des besoins précis des forces armées, qui devront être définis par les Etats-Majors et le pouvoir politique.

Comment financer ce programme de 80 Md€ par an pendant 30 ans ?

La question semble, en effet, plus que pertinente. Cela fait des décennies que l’on explique en boucle que l’Etat doit réduire ses dépenses, se désendetter, cet argument ayant en grande partie servi de justification à la baisse des crédits alloués à l’effort de Défense. Pour y répondre, nous procéderons en deux temps…

Dans un premier temps, nous allons étudier les effets économiques de cet investissement dans le pays. En effet, une des caractéristiques unique de l’investissement de Défense, repose sur son efficacité du point de vue économique, largement supérieure aux autres investissements d’Etat. Et ceci pour une raison simple : sa très faible exposition aux importations, même dans son réseau de sous-traitance.

En effet, selon plusieurs études de terrain, comme selon le calcul théorique issu de la doctrine Défense à Valorisation Positive, ont montré que l’investissement dans l’industrie de Défense française générait en moyenne 10 emplois directs, 7 emplois indirects de sous-traitance, et 5 emplois induits de consommation, par million d’euro annuel investi. Or, un emploi génère des revenus connus pour le budget de l’état, comme les 22.000 € euro annuels de cotisations sociales moyennes, et les 6000 € de taxes et impôts payés par le salarié. A cela s’ajoute les économies faites vis-à-vis des indemnisations chômages et des couts d’accompagnement des chercheurs d’emploi, en moyenne 24.000 € par an pour l’Etat, qui ne seront plus payés si l’individu retrouve un emploi. De fait, les 22 emplois par million d’euro investis dans l’industrie de Défense génèrent donc 22×52.000 soit 1.144 m€ par an par million d’euro investis. Et ceci sans tenir compte des effets positifs de l’évolution de l’offre française sur le marché export, ni sur les effets connexes en matière de valorisation de la dette liée à la croissance induite.

Les 30 Md€ par an d’équipement, et les 15 Md€ de couts industriels de maintenance, déduits des 20 Md€ déjà investis actuellement dans ce domaine, génèreront donc 25.000x 22 = 550.000 emplois, dont 200.000 emplois dans la seule BITD nationale. Ces emplois générés créeront à leur tour 28 Md€ de solde budgétaire pour l’Etat, pour un cout de 25 Md€, soit un très logique « bénéfice d’état » de 3 Md€ par an.

Les 30 Md€ consacrés aux emplois de la défense, soit une hausse de 12 Md€ vis-à-vis du budget actuel, génèreront eux 150.000 postes de militaires, et 20.000 postes de civils de la Défense.  Ces 170.000 postes génèreront un taux de retour budgétaire inferieur au taux industriel, les prélèvements variant entre les systèmes, et l’application du chômage sur les jeunes engagés étant moins systématique. Le retour budgétaire global est donc estimé à 50% de la somme dépensé, soit 6 Md€, pour 150.000 postes de militaires, 20.000 postes de civils de la Défense, et 60.000 emplois induits.

Enfin, le budget de 5 Md€ par an indispensable pour la refonte des infrastructures militaires se ventilera directement dans l’acquisition de bien foncier (50%), et des prestations de bâtiments et de voieries, ces 50%, représentant 50.000 emplois soit 2,6 Md€ de solde budgétaire.

De fait, le passage d’un effort de Défense de 35 Md€ à 80 Md€ entrainerait :

  • une hausse des dépenses de l’Etat de 45 Md€ par an
  • La création de 550.000 emplois industriels et civils
  • La création de 150.000 postes de militaires et 20.000 postes de civils de la Défense, 
  • La création de 50.000 emplois liés aux travaux d’infrastructure sur tout le territoire
  • La création d’un solde budgétaire de 40 Md€

Soit un cout effectif annuel de seulement 5 Md€, pour passer du statut de puissance régionale déclinante, au statut de puissance mondiale montante, tout en réduisant le chômage de 35%. A noter, encore une fois, que l’augmentation des investissements dans l’industrie de Défense, comme l’augmentation de la puissance militaire française sur la scène internationale, augmenteront mécaniquement l’attractivité de l’offre d’équipements de Défense français sur la scène internationale, avec, à la clé, des recettes budgétaires très probablement supérieures au surcout de 5 Md€ par an identifié.

Les effets socio-économiques et politiques induits

Les données employées sont issus sur la base de plusieurs rapports d’Etude régionaux, et développé sous forme de doctrine, la Défense à Valorisation Positive. Mais, au delà des effets directs constatés, de nombreux effets indirects et induits, plus difficiles à modéliser, entoureront la mise en œuvre d’un tel programme. Ainsi, la création de plus de 200.000 emplois industriels génèrera l’émergence de plusieurs dizaines de pôles industriels, auxquels s’ajouteront la centaine de bases militaires à ouvrir ou ré-ouvrir sur l’ensemble du territoire pour absorber les 150.000 militaires supplémentaires. Le potentiel en matière d’aménagement du territoire, est, évidemment, très important, avec à la clé, d’importants effets politiques.

Parallèlement aux investissements de l’Etat, les industriels, faisant face à un plan d’équipement ferme structuré dans la durée, pourront eux aussi investir, tant dans la formation des personnels recrutés, que pour de nouvelles infrastructures industrielles, agissant tel un coefficient multiplicateur de l’investissement de l’Etat durant les 10 premières années. Ces investissements, et la puissance financière retrouvées des groupes français de Défense, agiront comme un puissant levier pour promouvoir la BITD[efn_note]Base Industrielle et Technologique Défense[/efn_note] nationale en Europe, de sorte à consolider la BITD européenne, dans des conditions favorables. 

Enfin, les nouveaux équipements proposés, comme les capacités de production modernisée, et la puissance militaire du pays, amélioreront nettement l’attractivité des équipements de Défense français sur la scène internationale, même face aux Etats-Unis ou à la Chine. La prise en compte de la doctrine DVP[efn_note]Défense à Valorisation Positive[/efn_note] pourrait même donner un avantage concurrentiel très important aux industriels français à l’export, avec des modèles de financement et des tarifs très attractifs.

Du point de vue politique, outre l’élan nationale donné par une telle ambition, la baisse du chômage cumulée à une croissance induite très sensible et la suppression des déficits sociaux, ainsi que les effets d’un aménagement du territoire visible, apaiseront la grogne sociale pour partie, d’autant que les recettes non comptabilisées, comme celles liées aux exportations, pourraient être attribuées à la baisse des prélèvements. L’ensemble de ces points pourraient même, dans un contexte international favorable, contribuer à améliorer la solvabilité de la dette nationale, et donc à baisser son cout sur les finances publiques. A contrario, dans le cas d’une crise économique, ces différents points forts économiques et sociaux pourront renforcer la résilience française face à d’autres pays, agissant comme un pôle de stabilité là ou les autres pays affronteront de graves difficultés.

Zakljucak

Nous l’avons vu, la France a les moyens, tout au moins financiers, pour retrouver son statut de puissance militaire ayant un rôle déterminant sur la géopolitique mondiale. Il est, à ce titre, intéressant de constater que les difficultés et limitation du modèle présenté relèvent bien davantage des problématiques de recrutement et de formation, tant pour les industriels que pour les militaires, que du modèle budgétaire et financier, pourtant présenté depuis des décennies comme l’élément restrictif justifiant le format réduit de la Défense française aujourd’hui. Certains modèles, comme le Socle Défense, apportent, à ce titre, des solutions pour traiter ces difficultés de recrutement et de formation, comme pour faciliter le démarrage d’un tel programme sans impact négatif sur les équilibres budgétaires de l’Etat.

Quoiqu’il en soit, désormais, la France pourrait, et devrait, accroitre ses investissements de Défense de sorte à retrouver une puissance militaire et industrielle suffisante pour défendre ses intérêts, et pour donner corps à l’Europe de la Défense. Reste que, pour y parvenir, à accepter de se poser les bonnes questions, d’avoir la volonté d’y apporter des réponses applicables et efficaces …

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