lundi, mars 18, 2024

Pékin peut-il imposer un blocus de Taïwan avant 2027 ?

Plutôt qu’une action amphibie risquée et couteuse, l’hypothèse d’un blocus de Taïwan imposé par la Marine chinoise et les forces aériennes de l’Armée populaire de libération, apparait désormais la plus susceptible d’intervenir rapidement, selon plusieurs spécialistes du sujet.

Il y a quelques jours, le Chef des Opérations Navales américain, l’amiral Gilday, insistait sur les risques d’emballement d’un hypothétique conflit entre la République Populaire de Chine et Taïwan, sur un calendrier raccourci.

Pour l’officier américain, l’US Navy estime à présent qu’une offensive chinoise contre l’ile autonome depuis 1949 est probable d’ici à 2027, et pourrait même intervenir dans un avenir très proche, précisant que la fenêtre d’opportunités avait déjà débuté.

Ses propos furent largement accrédités par les déclarations du président Xi Jinping à l’occasion du XXᵉ Congrès du Parti communiste chinois, mais également par la réorganisation du haut commandement chinois qui lui fit suite, mettant à la tête de l’Armée Populaire de Libération des officiers généraux de renom pour leur expérience et leur fidélité au président chinois.

L’hypothèse d’un blocus de Taïwan de plus en plus crédible

C’est dans ce contexte que le directeur du National Security Bureau taïwanais, Chen Ming-tong, s’est exprimé au sujet de l’actualisation de la menace chinoise sur l’ile. Selon lui, il ne fait guère de doute que Pékin souhaite accélérer l’ensemble de son calendrier visant à réintégrer l’ile au sein de la République Populaire de Chine.

À l’instar de l’amiral Gilday, il estime que la Chine pourrait entreprendre des opérations visant à forcer Taïwan à la soumission à Pékin par la force, et ce, dès 2023.

Selon lui, l’hypothèse d’un blocus de l’ile est aujourd’hui la plus probable, et celui-ci pourrait intervenir dès l’année prochaine, sachant que la prise de Taïwan constitue désormais un marqueur clé de l’action politique de Xi Jinping, et qu’il semble indispensable que celle-ci soit effectivement réalisée avant la fin de son 3ᵉ mandat en 2027, surtout s’il entend, comme c’est probable, briguer d’autres mandats par la suite.

Le blocus de Taïwan nécessitera une importante flotte d'avions ravitailleurs comme le YU-20
Les forces aériennes chinoises disposent d’une trentaine d’avions de transport lourd Y-20, mais seulement d’une dizaine de ces appareils dédiés au ravitaillement en vol, un parc insuffisant pour soutenir un blocus naval autour de Taïwan.

Pour autant, imposer un blocus naval et aérien de l’ile sera une action ardue à mener pour les forces chinoises, qui plus est en 2023 alors que la transformation de l’Armée Populaire de Libération n’aura atteint que la moitié de ses objectifs.

La puissance de la Marine et des forces aériennes chinoises

Ainsi, à cette date, la Marine chinoise disposera de 3 porte-avions, de 55 sous-marins d’attaque modernes dont 6 à propulsion nucléaire, de 10 grands navires d’assaut amphibies épaulés de 40 navires d’assaut de plus faible tonnage, de 8 croiseurs, 45 destroyers, 30 frégates et cinquante corvettes de lutte anti-sous-marines.

Dans les airs, Pékin pourra s’appuyer sur 1600 chasseurs et chasseurs bombardiers modernes, dont une centaine de J-20 de 5ᵉ génération et de 200 bombardiers à long rayon d’action, mais de seulement 60 avions de transport lourds, 35 Awacs et à peine autant d’avions ravitailleurs.

Si une telle force est incontestablement plus que significative, elle n’est pas exempte de certaines faiblesses pouvant mettre à mal l’application d’une stratégie de blocus contre Taïwan.

Les limites actuelles de la Marine chinoise


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