Naval Group présente le SMX31, un game changer potentiel dans le monde des sous-marins d’attaque

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Depuis le Nautilus, le premier sous-marins nucléaire américain construit en 1954 et entré en service en 1955, le monde des sous-marins n’a pas connu de changements radicaux, comme cela a été le cas des avions de combat, des hélicoptères et même des blindés.

C’est peut-être aujourd’hui le cas avec le concept SMX31 présenté par Naval Group à l’occasion du Salon Euronaval 2018. Plus qu’un simple concentré d’innovations, le concept français ouvre de nouvelles perspectives pour l’utilisation des sous-marins d’attaque afin d’assurer la puissance navale d’un pays. 

Une synthèse de l’innovation navale

Ce qui frappe, de prime abord, avec le SMX31, est l’absence de kiosque, cette superstructure qui émerge lorsque le sous-marin est en surface, et qui contient les mats et le périscope. Cela confère au modèle une forme pure, très hydrodynamique, ressemblant à celle d’un cachalot, comme le souligne Naval Group.

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Les bureaux d’études français ont ensuite remplacer le revêtement anéchoique du sous-marin, une sorte de caoutchouc couvrant la coque du navire pour réduire les émissions sonores, par un agencement de tuiles actives disposant de senseurs. En toute hypothèse, ces « écailles » peuvent générer, selon leurs orientations, des micro-tourbillons améliorant très sensiblement la glisse du sous-marin, donc réduire ses besoins énergétiques, à l’image de la peau des requins. De même, l’intégration de senseurs transformerait toute la surface externe du sous-marin en un immense détecteur acoustique, et probablement électromagnétique. La encore, ce n’est pas sans rappeler la ligne latérale des poissons, qui informe l’animal d’une variation de pression même infime sur l’ensemble de sa longueur, et les ampoules de lorenzini, des détecteurs électromagnétiques situées dans le nez des requins et des raies, permettant au prédateur de détecter ses proies dans l’obscurité et sous couvert. On peut d’ailleurs se demander à quel point Naval Group ne s’est pas rapprochée de biologistes marins pour imaginer le SMX31, tant les similitudes avec le monde aquatique sont marquantes.

requin tigre Air Independant Propulsion AIP | Analyses Défense | Constructions Navales militaires
A l’instar de ce requin tigre, le SMX 31 apparait comme un petit chef d’oeuvre de l’évolution concernant les sous-marins

 Mais un sous-marin d’attaque est avant tout une arme de combat, et le SMX31 est également particulièrement bien doté de ce point de vu. Selon Naval Group, il serait capable de mettre en œuvre pas moins de 46 armements différents, du missile de croisière à la torpille acoustique en passant par les mines sous-marines. Le bâtiment de 3000 tonnes est d’ailleurs dimensionné pour emporter beaucoup de ces armements, d’autant que l’équipage est réduit à 15 personnes. Outre les armements, Naval Group a prévu l’emport de nombreux drones, qu’ils soient sous-marins, de surface et aériens, permettant au bâtiment de multiplier par 10 sa surface océanique contrôlée par un navire de ce type par rapport à un sous-marin moderne, dixit le constructeur.

L’énergie du sous-marin est fournie par des batteries ion-lithium chargées par des piles à combustible, permettant au submersible de rester 40 jours immergé à 6 nœuds de vitesse de patrouille, là encore des chiffres impressionnant, puisque les technologies AIP actuelles permettent en général de maintenir une plongée à 3 noeuds pendant 3 à 4 semaines. Enfin, Naval Group a fait la synthèse de l’ensemble de ses recherches en matière d’IHM pour réduire l’équipage à seulement 15 membres, soit la moitié d’un équipage de sous-marins comme le Gotland suédois, jaugeant pourtant seulement 1500 tonnes.

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Un « Game Changer » potentiel

Prises individuellement, ces innovations technologiques représenteraient déjà des avancées significatives dans la conception de sous-marins d’attaque. Mais en synthétisant ces innovations en un unique navire de nouvelle génération, le SMX31 ouvre la voie à de nouveaux modes opératoires pour les flottes sous-marines de demain. Non seulement le bâtiment serait technologiquement très supérieur à ce qui se fait de nos jours, avec une zone de contrôle très étendues, et des options tactiques aujourd’hui inaccessibles, mais il aurait un prix de revient également beaucoup moins cher qu’un sous-marin conventionnel actuel, entre 30 et 40% moins cher, selon les projections réalisables. En effet, l’équipage représente en moyenne, sur 30 ans, 40 à 50% des couts de possession d’un submersible, pour peu qu’il fonctionne en double équipage, comme en France. En réduisant l’équipage de moitié, ce sont donc 20 à 25% d’économies sur 30 ans qui sont réalisés avec le SMX31. A cela s’ajoute la capacité à contrôler une zone très supérieure, réduisant donc les besoins en matière de sous-marins à la mer simultanément. 

Floreal fregate Air Independant Propulsion AIP | Analyses Défense | Constructions Navales militaires
par son équipage très réduit, le SMX 31 offrirait à la Marine Nationale la possibilité de déployer un SSK par zone outre mer, à l’instar des frégates de surveillance

De fait, faire beaucoup mieux pour beaucoup moins cher, c’est permettre à une marine d’étendre très significativement ses capacités à agir à enveloppe constante. C’est également la définition même d’un Game Changer. Un seul bâtiment de ce type par zone outre-mer française, là ou sont déployées le Frégates de Surveillance, renforcerait sans commune mesure la puissance navale défensive de chacune de ces régions, et étendrait sans comparaison les capacités de détection déjà en place, alors que le cout humain apparait presque comme négligeable, puisque les 5 zones outre-mer en double équipage ne représenterait donc que 150 marins, soit un équipage de frégate.

Commander et financer un démonstrateur, est-ce possible ?

Reste que, pour l’heure, le SMX31 n’existe que sous forme digitale. Or, on le sait, pour convaincre un éventuel client international, il est largement préférable de montrer le bâtiment en fonction. En outre, les multiples avancées technologiques annoncées doivent être fiabilisées avant de pouvoir être intégrées à un bâtiment opérationnel. 

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Pour cela, il serait nécessaire de construire un démonstrateur, à l’image du démonstrateur Rafale en son temps, ou du Neuron il y a quelques années. Le bâtiment ainsi conçu servirait tant comme plate-forme de developpement pour la Marine nationale que comme vitrine pour les marines étrangères, clients potentiels d’une version opérationnelle. 

Le financement d’un tel projet peut s’envisager de deux façons, exception faite d’un très hypothétique développement sur fonds propres des industriels, qui apparaît très improbable aujourd’hui. L’Etat Français pourrait jouer son rôle d’actionnaire, et financer le développement du démonstrateur, avec la participation de Thales, également actionnaire de Naval Group, et de Dassault, lui-même actionnaire de Thales. Il s’agirait, pour la France, de donner à la filière sous-marine une coudée d’avance sur la concurrence internationale dans les 20 prochaines années, ce qui est loin d’être négligeable avec l’arrivée des sous-marins chinois, des sud-coréens et des japonais sur ce marché, et le retour des russes avec des sous-marins performants et bon marchés. N’oublions pas que, pour l’Etat, un investissement de ce type engendre un retour budgétaire de 75% à 2 ans. Ainsi, si l’Etat finançait 75% du démonstrateur, laissant aux actionnaires la charge des 25% restant à valoir sur les exportations à venir, l’opération serait, pour ainsi dire, neutre pour les finances publiques à court terme, et positive à moyen terme.

Corvette naval group Air Independant Propulsion AIP | Analyses Défense | Constructions Navales militaires
A l’instar du programme PESCO European Patrol Corvette, le SMX 31 pourrait servir de base à un programme européen de sous-marins de nouvelle génération

La deuxième approche reposerait sur une solution européenne, soit par une coopération multilatérale entre états à l’image du programme NEURON, soit via la coopération permanente structurée européenne, le PESCO. L’avantage évident serait de baisser les besoins d’investissements nationaux, mais les concurrents de Naval Group aujourd’hui sont avant tout européens : les Allemands de TKMS, les Suédois de Kockum et , dans une moindre mesure, les espagnols de Navantia. Une telle approche ne peut, dès lors, s’envisager que dans le cadre d’une consolidation européenne de la filière sous-marine, et plus globalement de la filière Défense navale. Là encore, il pourrait s’agir d’un programme attractif permettant de dépasser les antagonismes existants, notamment entre français et allemands. Rappelons que plusieurs Marines Européennes sont aujourd’hui même en consultation pour remplacer ou étendre leurs flottes sous-marines, comme les Pays-Bas ou la Pologne. Un projet comme le SMX 31, pour peu que la France accepte d’en commander quelques exemplaires elle aussi, et que le calendrier de conception et de construction soit suffisamment court, n’aurait pas de mal à rassembler 2, 3 voir 4 pays européens pour en faire un programme européen majeur.

Enfin, la France pourrait proposer le partenariat à un pays émergent, comme l’Inde, avec les difficultés que l’on connaît. Les russes s’y sont cassés les dents avec le Su-57, et les français avec le Rafale pour le programme MMRCA. En outre, loin de consolider l’industrie navale française à l’échelle internationale, ce modèle ne ferait qu’entrainer l’émergence probable d’un nouvel acteur sur le marché international, à l’image de ce que fit la Corée du Sud avec les sous-marins type 209 et Type 212 allemands, pour être en mesure, aujourd’hui, de proposer ses propres submersibles AIP sur le marché asiatique.

निष्कर्ष

Quoiqu’il en soit, des approches réalistes existent pour entreprendre la réalisation d’un démonstrateur technologique SMX31. A ce titre, la proximité dans l’écosystème nationale entre les entreprises aéronautiques et Naval Group permettrait un transfert de compétence concernant la gestion même d’un tel programme, qu’il soit ou non, européen. Alors que la concurrence commerciale et technologique se renforce chaque jour dans l’industrie de Défense, conserver et étendre un ascendant technologique fort reste une des clés pour garantir la pérennité de la filière française, et par conséquent, de l’autonomie stratégique nationale. Des projets comme le SMX31 n’apparaissent pas fréquemment dans l’industrie de Défense, il est donc indispensable de d’atteler avec énergie à son exploitation, et sa réalisation.

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