jeudi, mars 28, 2024

Iran, Corée du Nord… pourquoi, et jusqu’où, ces puissances moyennes peuvent-elles défier les États-Unis aujourd’hui ?

Ce dimanche, des éléments radicaux, liés à l’Iran, ont mené une frappe massive et coordonnée, employant missiles et drones d’attaque, contre une base logistique américaine en Jordanie, entrainant la mort de trois soldats américains, ainsi que 34 blessés. Cette attaque représente le point culminant, pour l’instant, d’une escalade menée par l’Iran contre les États-Unis au Moyen-Orient, alors que la Corée du Nord fait de même sur la péninsule coréenne. Bien qu’indépendante de prime abord, ces deux zones de tensions sont, en réalité, bien plus liés qu’il n’y parait.

À chaque nouvelle provocation, iranienne comme nord-coréenne, les États-Unis semblent limités, et très prudents, dans leurs réponses. Si la mesure de Washington est évidente, elle est surtout dictée par un contexte stratégique mondial, qui pourrait rapidement lui être très défavorable, avec en arrière-plan, la menace russe contre l’Ukraine et sur l’Europe, et celle de la Chine contre Taïwan, et dans le pacifique.

En effet, si chaque théâtre, de manière isolée, a déjà un important potentiel d’escalade à relativement court terme, ils paraissent s’inscrire, pris ensemble, dans une dynamique plus vaste, et autrement préoccupante.

Quel est le point d’origine de l’escalade mondiale qui se dessine ?

La Russie et la Chine n’ont plus peur des États-Unis depuis une dizaine d’années. C’est tout au moins ce que l’on peut déduire du changement radical de posture de Moscou comme de Pékin, survenu il y a une dizaine d’années, avec l’intervention russe en Crimée puis dans le Donbass, en dépit de l’engagement pris par les États-Unis de garantir les frontières ukrainiennes avec le Mémorandum de Budapest, et avec le durcissement de la règle des neuf traits en mer de Chine de Sud, comme au sujet de Taïwan, par la Chine.

Xi Jinping et Vladimir Poutine
La posture de défi de la Chine et de la Russie, vis-à-vis des États-Unis, a évolué presque simultanément, entre 2012 et 2014, soit après le retour de Vladimir Poutine au Kremlin, et l’arrivée du Xi Jinping au pouvoir.

Si la trajectoire suivie par ces deux puissances en évolution rapide inquiète depuis plusieurs années les états-majors et les chancelleries occidentales, l’Iran, comme la Corée du Nord, semblaient alors toujours sous contrôle, avec les accords de Vienne concernant le programme nucléaire iranien, ainsi qu’une certaine forme de normalisation des relations entre Washington, Séoul et Pyongyang, de l’autre.

À la fin de la précédente décennie, cependant, ces deux pays évoluèrent vers une posture bien plus revendicative et belliqueuse face aux États-Unis, il est vrai en partie en lien avec les positions complexes de l’administration Trump sur le sujet.

Mais c’est incontestablement depuis 2020, et surtout à partir du début de l’offensive russe en Ukraine, que Téhéran comme Pyongyang ont basculé, presque conjointement, vers une posture de défiance active contre les États-Unis, et l’occident en général, allant jusqu’à l’utilisation de moyens militaires offensifs contre les forces américaines ou leurs alliés.

3 morts, 34 blessés parmi les soldats américains : les tensions entre Washington et Téhéran ont franchi un nouveau cap

Si les États-Unis faillirent lancer des frappes aériennes contre l’Iran en 2019, après que la défense antiaérienne iranienne avait abattu un drone RQ-4A Global Hawk, cet épisode parait, aujourd’hui, presque anodin au regard des provocations iraniennes contre les forces américaines ces dernières semaines.

iran detruit RQ-4 Global Hawk en 2019
La destruction d’un drone Global Hawk par la défense antiaérienne iranienne, avait amené les États-Unis à quelques encablures de frappes massives contre l’Iran. Qu’adviendra-t-il maintenant que trois soldats américains ont été tués par des frappes menées par des proxys iraniens ?

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1 COMMENTAIRE

  1. Comment peut on en être arrivé à ce stade alors que nous avions tout le temps nécessaire pour s’en prémunir…

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