jeudi, mars 28, 2024

Pourquoi l’Eurodrone RPAS est-il bien plus prometteur que perçu ?

Depuis son lancement officiel en mai 2015, le programme européen de drone de combat Moyenne Altitude Longue Endurance (MALE) Eurodrone RPAS (Remotely Piloted Aircraft System), est très régulièrement l’objet de nombreuses critiques, notamment en France, tant de la part des politiques que de certains militaires et médias spécialisés.

Pour ses détracteurs, l’Eurodrone RPAS, avec son budget de 7 Md€ pour 20 systèmes de trois appareils chacun, mais également du fait de sa configuration bimoteur et de sa masse deux fois plus importante que celle des autres drones de ce type, est jugé trop lourd, trop complexe et surtout trop onéreux, notamment face aux systèmes équivalents américains et israéliens qui par ailleurs multiplient les actions de communication pour amplifier cette perception.

De fait, l’image du système, et plus globalement celle de l’ensemble du programme, est aujourd’hui le plus souvent très détériorée, y compris auprès de certains de ses utilisateurs potentiels, alors que dans le même temps, Airbus DS qui pilote le programme, ne semble pas produire particulièrement d’efforts pour tenter de corriger cette situation pourtant préoccupante.

Profil de eurodrone RPAS
Pourquoi l'Eurodrone RPAS est-il bien plus prometteur que perçu ? 4

La défiance est toute particulièrement intense en France, sous l’action conjuguée d’opérationnels acquis aux offres de General Atomics pour diverses raisons, de médias souvent hostiles au programme lui-même, et d’une opinion prompte à rejeter les programmes en coopération, surtout avec l’Allemagne.

Pour ne rien arranger, l’arbitrage pour la propulsion du drone en faveur du turbopropulseur Catalyst de facture italienne, mais de conception américaine, aux dépens de l’Ardiden de Safran, premier turbopropulseur de conception européenne, aura renforcé sensiblement ce rejet.

Pourtant, une analyse factuelle des performances et spécificités qui seront offertes par l’Eurodrone, comme des avancées et opportunités technologiques et industrielles qui résulteront de ce programme, ainsi que des couts réels qui encadrent ce programme, présente une vision bien différente de celle généralement véhiculée autour du système, notamment vis-à-vis des offres concurrentielles.

Les performances et capacités opérationnelles de l’Eurodrone RPAS

Une première incompréhension autour de l’Eurodrone concerne son cahier des charges. En effet, le système n’a pas été conçu pour répliquer les performances d’un drone comme le MQ-9 Reaper américain, mais pour apporter d’importantes plus-values vis-à-vis de ces systèmes.

C’est ainsi que l’appareil européen dispose d’une puissance moteur deux fois plus importante que celle de l’appareil américain, lui offrant par exemple une vitesse de croisière presque 100 km/h plus élevée, ainsi qu’une capacité d’emport globale, celle-ci comprenant le carburant, les systèmes embarqués et l’armement, supérieure. Surtout, la consommation spécifique vis-à-vis de la masse transportée, est très en faveur de l’appareil européen.

Concrètement, l’Eurodrone va plus vite sur sa zone de patrouille, peut y rester sensiblement plus longtemps, et transporter un ensemble de systèmes et d’armement plus important que celui de ses concurrents américains ou israéliens comparables.

L'eurodrone RPAS est appelé à jouer un rôle majeur au sein du système de combat aérien du futur européen,  ou SCAF
L’Eurodrone est appelé à jouer un rôle majeur au sein du système de combat aérien du futur européen, ou SCAF

En outre, la configuration bimoteur, imposée par l’Allemagne pour des raisons contestables d’intégration dans le trafic civil, apporte dans les faits d’importantes plus-values, notamment pour décoller et atterrir dans de mauvaises conditions (basse pression, hautes températures), tout en réduisant considérablement les risques de perte de l’appareil en cas de panne.

Loin d’être anecdotique, cette sécurité que confère la configuration bimoteur, aura une influence considérable sur les couts de possession des systèmes. Rappelons à ce sujet qu’entre 2015 et 2022, une trentaine de MQ-9 Reaper sur les 250 en service au sein de l’US Air Force, a été impliquée dans des incidents ayant entrainé à plus de 50% la destruction de l’appareil.


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3 Commentaires

  1. […] Une première réponse est apparue au milieu des années 2000 par une initiative franco-britannique qui donna naissance aux démonstrateurs de drones de combat Neuron de Dassault et Taranis de British Aerospace, pour ce qui deviendra le programme FCAS finalement abandonné par Londres après le Brexit en 2017. En 2015, une nouvelle initiative rassemblant l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie, vit le jour pour concevoir un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen, l'Eurodrone RAPS. […]

  2. […] «Από την επίσημη έναρξή του τον Μάιο του 2015, το ευρωπαϊκό πρόγραμμα μάχης με μη επανδρωμένα αεροσκάφη μεσαίου υψομέτρου (MALE) Eurodrone RPAS (Remotely Piloted Aircraft System) έχει αποτελέσει τακτικά αντικείμενο πολυάριθμων επικρίσεων, ιδιαίτερα στη Γαλλία, τόσο από πολιτικούς και από ορισμένα στρατιωτικά όσο και από εξειδικευμένα μέσα ενημέρωσης» σημειώνει το γαλλικό meta-defense.fr. […]

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