mardi, mars 19, 2024

Italie, Allemagne, Pologne .. : tous en Europe augmentent leurs forces blindées lourdes, sauf la Grande-Bretagne et France


Les enseignements de la guerre en Ukraine sont nombreux, et viennent parfois tailler sévèrement en brèche certains paradigmes puissamment ancrés dans les Etats-majors et ministères de la défense occidentaux. Deux de ces enseignements concernent directement la flotte de chars et de blindés lourds chenillés, considérés il y a encore quelques mois comme trop vulnérables, lourds et chers pour un effet opérationnel relatif discutable. Il est désormais clair que non seulement les chars de combat et les véhicules de combat d’infanterie chenillés sont indispensables à la manoeuvre offensive comme défensive, y compris en théâtre urbain, mais qu’en dépit de ce rôle clé, ils demeurent vulnérables, même pour les plus performants et mieux protégés d’entre eux, et qu’il est donc nécessaire de disposer d’une certaine masse non seulement pour obtenir l’effet opérationnel désiré, mais également pour absorber l’attrition et poursuivre la manoeuvre.

Si la question des chars et des VCI transmis à l’Ukraine a focalisé l’attention médiatique, elle a également masqué en partie les efforts consentis par de nombreux pays en Europe pour moderniser et étendre leur parc blindé lourd, alors que les contrats d’acquisition de Leopard 2, Abrams, K2 et autres CV90, ne cessent d’être annoncés ces derniers mois. Dernières informations en date, et au delà des contrats pharaoniques annoncés par Varsovie qui prévoit d’acquérir 1000 chars K2 en plus de 250 M1A2 SEPv3 Abrams déjà commandés aux cotés de 1400 VCI Borsuk, la Roumanie qui a annoncé son intention d’acquérir 54 chars M1A2 Abrams américains d’occasion pour moderniser un bataillon blindé, alors que l’Allemagne négocie avec Bern la ré-acqusition de Leopard 2 sous cocons en Suisse pour renforcer la Bundeswehr, et probablement compenser les Leopard 2A6 qui sont envoyés en Ukraine par Berlin.

Polish Borsuk Allemagne | Alliances militaires | Analyses Défense
La Pologne va commander 1400 véhicules de combat d’infanterie Borsuk de conception nationale pour remplacer ses BMP-1 d’origine soviétique

Hier, c’était au tour de Rome d’annoncer son intention d’acquérir 125 chars lourds qui joueront le rôle de capacité de transition aux cotés de 125 C-1 Ariete modernisés, ainsi que d’un nombre indéterminé de nouveaux véhicules de combat d’infanterie lourds, afin de remplacer les Ariete et les 200 VCI Dardo jugés désormais obsolètes face à la réalité mise ne évidence en Ukraine. L’objectif des autorités italiennes est de rapidement doter leur armée de 250 chars lourds et probablement de 200 à 250 VCI modernes de sorte à répondre à la menace, avant de rejoindre un programme de blindés de nouvelle génération, le programme franco-allemand MGCS ayant été cité, pour recapitaliser à terme la composante lourde de son armée de terre. Deux pays européens se distinguent cependant dans cet effort collectif. D’une part, la Grande-Bretagne qui reste empêtrée dans un programme Ajax sans visibilité pour se doter de de 589 véhicules de combat d’infanterie lourds chenillés, et qui ne disposera que de 148 chars lourds Challenger 3, même si ces derniers feront l’object d’une intense modernisation en faisant probablement l’un des meilleurs chars du moment. D’autre part, la France, qui en dépit d’une Loi de Programmation majeure en préparation, ne disposera que de 200 Leclerc partiellement modernisés, et qui n’a pas, pour l’heure, prévu de se doter de véhicules de combat d’infanterie lourds chenillés.


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