jeudi, mars 28, 2024

Avec l’ARCAS, Elbit propulse le soldat d’infanterie dans le futur

Le cinéma de Science-fiction est riche d’armes futuristes, capables de localiser une cible dissimulée, de faire d’un débutant un Sniper confirmé, ou de coordonner et presenter les informations du champs de bataille. Si James Cameron l’a imaginé, la société israélienne Elbit, elle, a transformé cette vision en un fusil d’assaut bien réel, l’ARCAS, qui sera présenté la semaine prochaine lors du salon DSEI de Londres. Et de fait, le Assault Rifle Combat Application System offre en effet une promesse de capacités sans commune mesure avec les armes d’infanterie existantes, même les plus modernes, en rassemblant en un seul équipement, un fusil d’assaut, un système Electro-optique basse luminosité ou infrarouge, et un système d’information et de commandement tactique, le tout controlé au travers d’un simple mini-joystick intégré à la poignée de visée de l’arme.

Dans les faits, le fantassin équipé de l’ARCAS reçoit, par l’intermédiaire de la lunette de visée ou d’un monoculaire, de nombreuses informations intégrées sous la forme de réalité augmentée sur son environnement, en provenance de son arme , de son systeme Electro-optique ainsi que des autres personnels équipés de l’ARCAS, et même d’autres systèmes présents sur place, comme les drones, le tout étant fusionné par l’unité de traitement de l’arme pour être présenté de la manière la plus efficace au soldat. Ainsi, grâce à une interface homme machine simple et ergonomique, le militaire peut détecter des cibles en mouvement invisibles même avec un intensificateur de lumière, identifier l’origine de menaces, et même corriger son tir en fonction des paramètres, de sorte à mettre au but.

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Elbit a développé une Interface Homme-Machine simple et intuitive permettant de piloter l’ensemble des fonctionnalités de l’ARCAS par l’intermédiaire d’un mini-joystick intégré à la poignée de l’arme
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Mais il ne s’agit là que des fonctionnalités initiales de l’ARCAS. En effet, Elbit a conçu l’arme autour d’un système ouvert, ce qui permettra d’en étendre simplement et rapidement les fonctionnalités, en le connectant au système de gestion du champs de bataille ou à des systèmes connexes, comme des drones légers de reconnaissance, des systèmes de détection Electro-optiques, sonores ou électromagnétiques secondaires, ainsi qu’à une panoplie non exhaustive de systèmes secondaires aux capacités complémentaires à celles de l’arme. En outre, contrairement à l’IVAS de l’US Army, qui fait reposer une grande partie du système sur le casque du militaire, l’essentiel du poids est ici intégré au fusil d’assaut, et seul l’oeilleton de visée et de réalité augmentée viendra alourdir le casque du militaire. Le système intègre, en outre, de nombreuses fonctionnalités utiles, comme la géolocalisation et la navigation, la possibilité d’enregistrer la video de l’engagement, ainsi qu’une très pertinente fonction d’entrainement en réalité augmentée.

Ces nouvelles capacités rassemblées dans l’ARCAS pourront, dès lors, redonner l’avantage aux soldats israéliens, et par extension, occidentaux, alors que ce qui fit pendant plus de 3 décennies leur force, comme les systèmes de communication, de géolocalisation ou les casques équipés de jumelles de vision nocturne, tendent aujourd’hui à se répendre y compris parmi les groupes combattants non étatiques. De fait, et au delà des capacités avancées d’engagement coopératif, il semble en effet déterminant de redonner aux forces d’infanterie occidentales une plus-value technologique suffisante pour reprendre l’ascendant sur le champs de bataille, même si d’autres pays, comme la Chine et la Russie, développent eux-aussi des systèmes de combat d’infanterie très évolués, comme le Sotnik russe, évolution du Ratnik, qui intègrera comme l’ARCAS des capacités de combat coopératif et de détection avancées.

Video promotionelle de l’ARCAS par ELBIT

Si l’ARCAS n’offre pas de capacités nouvelles à proprement parler, puisque chacune d’entre-elles existe déjà et a déjà été mise en oeuvre, le tour de force d’Elbit a été de parvenir à les rassembler toutes dans la poignée avant d’un fusil d’assaut, et de les mettre en oeuvre de manière simultanée et coopérative, qui plus est dans un système tournée vers l’évolutivité, sans alourdir outre mesure l’arme et le fantassin. puisque l’ARCAS en version fusil d’assaut ne pèse que 1 kg batteries incluses, et la version forces spéciales à canon court ne dépasse pas les 850 gr. Reste à voir, désormais, le comportement du système en opération réelle. On peut en effet, craindre qu’un mini-joystick ne supporte mal les contraintes du combat d’infanterie, ou que les capacités d’engagement coopératif et de communication entre ARCAS puissent être aisément brouillées, voire altérées par une intrusion cyber, ou tout simplement utilisées pour localiser les porteurs. Ceci dit, Elbit a quelque experience dans l’ensemble de ces domaines, notamment en ayant développé le système de gestion du champs de bataille BMS employé par l’Armée Israélienne.

Dernier critère, mais il est de taille, le prix du système est pour l’heure inconnu. On imagine aisément que celui-ci dépassera de loin les prix des fusils d’assaut du moment, même les plus évolués, puisqu’il s’agit simultanément d’une arme, d’un système d’engagement coopératif et d’un système de simulation et d’entraînement. Mais il est également important de garder à l’esprit qu’une grande partie des armées, notamment les armées occidentales qui peuvent avoir les moyens d’acquérir un tel système, exploitent déjà leur propre système de gestion du champs de bataille, qui pourrait dès lors faire double emploie avec les fonctionnalités de l’ARCAS. En outre, la récente experience de l’Armée Australienne avec le BMS d’Elbit risque de peser sur l’appréciation que pourront faire les militaires de ce système. Dès lors, si l’ARCAS préfigure sans le moindre doute les capacités des armes d’infanterie de demain, la route reste encore longue avant qu’Elbit ne parvienne à en faire davantage qu’une star de salon d’armement.

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