Le programme futur chasseur NGAD de l’US Air Force sera l’antithèse du F35 (2/2)

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Cet article fait suite à l’article « Le programme futur chasseur NGAD de l’US Air Force sera l’antithèse du F35 (1/2) » publié le 18 Mai 2021.

Lors de son audience devant le Congrès Américain en marge de la préparation du budget annuel de la Défense de 2022, le chef d’Etat-Major de l’US Air Force, le général Brown, a présenté le futur format de la chasse américaine pour 2030. Celui-ci repose sur « 4 appareils +1 », à savoir le F15EX Eagle II, le F16 Viper, le F35A Lighting II et le A10 Thunderbolt 2. Le F22, pilier de la supériorité aérienne américaine depuis 15 ans, n’apparait plus dans cette liste, et est remplacé par le premier appareil du programme Next Generation Air Dominance, ou NGAD. Issu d’une véritable révolution conceptuelle dans la manière de concevoir un avion de combat, le programme NGAD ambitionne de developper et mettre en service un nouvel appareil pour remplacer le Raptor jugé peu adapté au théâtre Pacifique et trop complexe et onéreux à maintenir, et ce en moins de 10 années, mais également de developper un second appareil, 7 à 8 ans plus tard, dans une dynamique rompant avec les doctrines du programme mono-appareil et de la polyvalence absolue et évolutive qui ont façonné l’ensemble des programmes aéronautiques militaires occidentaux depuis 50 ans.

Au delà de ces deux aspects déjà très « innovants » pour la conception et le pilotage d’un programme aéronautique de défense, 3 autres dimensions complémentaires ont été définies afin de permettre à l’US Air Force de disposer de l’appareil qu’elle estime désormais indispensable pour contenir la montée en puissance chinoise dans le Pacifique, et neutraliser la menace que cette puissance fait peser sur les alliés des Etats-Unis, en particulier Taïwan.

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3- Briques technologiques et plateformes

Pour concevoir un nouveau programme aussi majeur dans des délais aussi courts et avec des contraintes budgétaires aussi fortes, puisque l’essentiel des crédits consacrés à la modernisation de la flotte de chasse tactique sont captés par le programme F35A, l’US Air Force a profondément modifié ses paradigmes industriels. Le plus important d’entre eux est la séparation entre le developpement des briques technologiques équipant un appareil, et le developpement des plate-formes qui en sont équipées. Le programme F35 a en effet montré les limites et les dérives extrêmes du developpement conjoint de technologies avancées et d’une plate-forme devant les intégrer, ceci créant d’importants risques en matière des délais, de maitrise des couts, mais surtout de fiabilité. Ainsi, bien que plus de 600 F35 soient d’ores et déjà entré en service au sein d’une dizaine de forces aériennes dans le monde, l’appareil n’a toujours pas atteint une maturité opérationnelle suffisante pour être déclaré intégralement apte au combat. Pire, les appareils livrés le sont dans une version dégradée ne disposant pas de l’ensemble des capacités prévues, et devront être mis à jours, à grand renfort de millions de $ et d’une indisponibilité criante, dans les mois et années à venir.

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La base aérienne de Guam est désormais considérée par les stratèges américains comme une cible potentielle des missiles chinois en cas de conflit avec Pékin

L’US Air Force ne peut plus se permettre, aujourd’hui face à la Chine ou la Russie, de tâtonner téchnologiquement comme dans le cas du F35. C’est la raison pour laquelle le programme NGAD repose sur une approche très différente, la plate-forme n’étant développée que sur la base de briques technologiques existantes et considérées comme fiables. Et lorsque de nouvelles technologies plus évoluées seront disponibles, une nouvelle plate-forme sera conçue et optimisée pour les intégrer au mieux, et au meilleur prix. Cette approche simplifie sensiblement la démarche de conception, puisque les ingénieurs n’ont pas à anticiper des capacités qui seront peut-être disponibles d’ici 10 ou 20 ans, alors que le tempo technologique s’est considérablement accru ces dernières années avec l’intensification des tensions sino-américaines.

En outre, elle limite la complexité de l’intégration technologique, notamment dans le domaine logiciel, puisque le nombre de briques technologiques présentes et à venir est plus limité, et l’appareil plus spécialisé. Or, l’infobésité du système d’information du F35 est aujourd’hui l’un des plus grands handicaps de l’appareil, et les tentatives pour solutionner un problème engendrent bien souvent l’apparition de nouveaux problèmes, tant le système est complexe et disproportionné. Il est interessant de noter que cette stratégie visant à séparer le developpement des briques technologiques au sein de programmes de démonstrateurs, du developpement des plate-formes de combat, était au coeur d’une proposition du GIFAS, l’association qui regroupe les industriels aéronautiques en France, en 2017 en marge des élections présidentielles. Cependant, et même si le programme SCAF intègre effectivement la conception d’un démonstrateur, celui-ci reste très inspiré des méthodes employées sur les programme Rafale, Typhoon et F35, et ne sépare pas conceptuellement le developpement des technologies embarquées du developpement de la plate-forme unique de l’autre.

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4- Agilité et Rusticité


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