La Turquie proche d’une seconde commande de systèmes anti-aériens S400

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Voilà qui fleure bon la provocation. Selon un communiqué de l’Agence Reuters, citant Ismail Demir qui dirige de Directoire des Industries de Défense turques, Ankara serait très proche de concrétiser une seconde commande pour de nouveaux systèmes anti-aériens S400 qui seraient acquis auprés de Moscou. Cette annonce intervient quelques jours à peine après que le ministre des affaires étrangères du pays ait annoncé que le pays n’envisageait pas de nouvelles commandes de ces systèmes ayant causé un profond Casus Belli avec Washington et ses partenaires de l’OTAN.

Une seconde commande permettrait, pour peu qu’elle soit du même ordre de grandeur que la première, de couvrir l’intégralité du territoire nationale et des zones y attenantes, comme la Mer Egée, la Mer noire, le Bosphore ou les frontières Syriennes et Irakiennes. Cela indiquerait également que, contrairement à ce qu’annonce Ankara lors des rencontres diplomatiques avec l’OTAN ou les Européens, le S400 est considéré comme le principal et unique système de défense anti-aérien et anti-missile du pays. Or, il est évidemment incompatible avec la Défense anti-aérienne intégrée de l’OTAN, signifiant de fait que le ciel turc sortirait du périmètre défensif de l’Alliance Atlantique.

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L’arrivée des premiers S400 cet été en Turquie a provoqué de vives tensions avec Washington et l’OTAN

Après le bras de fer tendu engagé contre les forces aériennes helléniques il ya deux jours, et les informations non confirmées selon lesquelles des pilotes pakistanais auraient rejoint les bases aériennes turques pour grossir les rangs de pilotes expérimentés du pays, largement entamés par les purges ayant suivi la tentative avortée de coup d’Etat de 2016, cette annonce vient signifier une nouvelle fois le changement d’alliance et d’allégeance profond en cours à Ankara. Rappelons également que les autorités du pays ont menacé de fermer les bases aériennes de l’OTAN présentes sur son sol en cas de sanctions, sachant que ce risque est très important et même déjà entamé de fait par les Européens.

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La Turquie n’est nullement menacée sur son flanc sud, les kurdes n’ayant aucune aviation, les syriens et iraniens étant des alliés, l’Irak n’ayant aucun moyen aérien lourd susceptible de mener une telle action, et Israël n’ayant aucune raison de s’en prendre à Ankara. Il en va de même sur le flanc est de part le rapprochement avec Moscou, d’autant que le S400 n’est certainement pas le système d’arme le plus efficace pour contrer une offensive aérienne russe. Ce renforcement n’a d’autre objet que de renforcer les capacités défensives et offensives du pays contre la Grèce, et éventuellement ses alliés occidentaux en Mer Noire (Roumanie, Bulgarie), et en Méditerranée Orientale (Italie, France, Grande-Bretagne et Etats-Unis).

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Une partie des F16 turcs sont au standard Block 50+, le reste étant progressivement porté à ce standard

Reste qu’en dépit d’importants investissements en matière d’équipements de Défense, les forces turques sont encore très affaiblies par les purges menées contre les officiers des 3 armées ayant suivit la tentative de coup d’Etat de 2016. En outre, même si elle se développe rapidement, l’industrie de Défense nationale n’a pas encore été capable de rééquiper massivement les forces en équipements modernes. Ainsi, le char de combat Altay n’est toujours pas en service, les corvettes Ada ne sont disponibles qu’en faible nombre, les F16 ne sont pas au dernier standard. Mais face à elle, les forces grecques ont également largement souffert des 10 années de disette qu’elles viennent de subir pour remettre les finances publiques en état, au risque d’affaiblir lourdement les capacités défensives du pays. Le « succès » enregistré il y a deux jours contre les incursions aériennes turques en mer Egée sont certes bonnes pour le moral des grecs, mais n’est pas représentatif de la réalité militaire dans l’absolue. Sans un soutien sensible de ses partenaires européens, les capacités dissuasives de la Grèce risquent forts de s’avérer rapidement insuffisantes pour maintenir à distance les ambitions de R.T Erdogan, dont l’objectif reste de rétablir la Grèce aux frontières de l’Empire Ottoman de 2012.

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