La Belgique diffuse un portrait robot connu pour son futur véhicule de commandement & de liaison

Pour compléter l’acquisition des chars légers EBRC Jaguar et des transports de troupe VBMR Griffon dans le cadre du programme CaMo, signé fin 2018 avec la France, Bruxelles a publié ses attentes concernant son futur Véhicule de Commandement et de Liaison, ou VCL. Ces blindés légers, qui seront commandés à hauteur de 322 exemplaires, devront remplacés les quelques 439 LVM d’Iveco actuellement en service.

Les exigences belges sont nombreuses, et relativement contraignantes, puisque le véhicule devra avoir une masse au combat de 8,5 tonnes, avec 1,5 tonnes de charge utile, doit pouvoir recevoir un kit de blindage qui concernera 15% du parc, et devra être aérotransportable par avion A400M. 135 d’entre eux seront équipés d’une tourelle légère télé-opérée mettant en oeuvre une mitrailleuse de 7,62mm qui sera fournit par le belge FH Herstal. Les véhicules devront offrir une protection STANAG 2 contre les armes légères, et 2A contre les IED. Un budget de 124 M€ a été débloqué pour la partie « achat initiale » par Bruxelles.

Lynx LMV Iveco Belgique Actualités Défense | Belgique | Construction de véhicules blindés
Les forces armées belges utilisent actuellement le LMV Lynx d’Iveco

Peu de véhicules répondent aujourd’hui à ce portrait robot, d’autant que Bruxelles exige que le matériel soit en service dans une force armée de l’OTAN. Selon le site FOB – Forces Operations Blog, seuls les Hawkei de Thales, Eagle V de GLDS-Mowag et LMV 2 d’Iveco y répondent. Pour autant, cette description de performances, et de pré-requis, correspond précisément au Scarabée du français Arquus, un blindé que nous avons présenté de façon détaillée il y a peu. Hormis le critère purement operationnel, le blindé léger répond parfaitement aux attentes belges, mais apporte également des fonctionnalités qui pourraient être très utiles aux forces belges, la première étant sa conception « SCORPION-Ready », le Scarabée ayant été conçu pour le programme VBAE français. Les autres fonctionnalités avancées du blindé léger d’Arquus, comme sa propulsion hybride, sa capacité à évoluer de façon autonome ou controlée, sa très grande mobilité, ou son évolutivité, en ferait un candidat idéal dans cette approche.

La Belgique ayant fait preuve d’une réelle détermination à se rapprocher du standard industriel français avec le programme CaMo, il serait certainement interessant d’évaluer rapidement le potentiel que représenterait l’accélération du programme VBAE en France, intégré au programme SCORPION, de sorte à disposer d’une gamme complète de véhicules blindés partageant le même ADN, en France comme en Belgique, dans l’esprit même du programme Camo. En outre, et comme nous l’avions évoqué dans l’article qui lui était consacré, le Scarabée possède une importante capacité à évoluer, notamment vers des fonctions compatibles avec les engagements de haute intensité, que ce soit pour la protection aérienne rapprochée, la lutte anti-char, ou la guerre électronique. Ces aspects, qui ne manqueront pas de s’imposer très rapidement dans les exigences des états-majors européens, permettraient dès lors de disposer d’un parc global homogène, simplifiant la maintenance, mais offrant une vaste panoplie de capacités opérationnelles, tout en conservant ses atouts en terme de connectivité et de mobilité.

VBMR griffon gros plan 1 Actualités Défense | Belgique | Construction de véhicules blindés
Le VBMR Griffon équipera les forces armées françaises et belges, et pourront interagir entre eux

Quoiqu’il en soit, et au delà des aspects purement mercantiles, il serait dommage de limiter la portée du programme CaMo et de la collaboration industrielle franco-belge qu’il induit, aux seuls 2 véhicules sur lesquels il porte aujourd’hui, pour une simple question de non synchronisation des calendriers de quelques années entre les programmes des deux armées. Si la France veut effectivement devenir le moteur d’une Europe de La Défense forte et autonome, elle doit aussi faire preuve de souplesse intérieure pour apporter des réponses pertinentes au moment adéquate vers ses partenaires opérationnels et industriels européens.

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