L’OTAN sous tension aux rencontres de Londres

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’atmosphère est lourde lors des rencontres de l’OTAN se tenant à Londres aujourd’hui. Plusieurs évènements semblent en effet créer des tensions plus qu’importantes entre les alliés, allant de l’intervention turque dans le nord syrien aux déclarations du président français sur une OTAN qui faillit à prendre en main les grands dossiers du moment. Visiblement, à la vue des discussions et des déclarations qui se succèdent, il est préférable aujourd’hui d’agir de manière unilatérale et agressive contre ses propres alliés, ou d’acheter des équipements à la Russie, que de porter un jugement objectif sur les dysfonctionnements de l’Alliance…

En marge de la rencontre, le président américain Donald Trump a ainsi tenu des propos très dures et insultant envers le président français, et comme à son habitude, envers la France en général. Alors même qu’il met aujourd’hui les européens face au fait accomplie concernent la sortie du traité INF et le traité Open Sky, et qu’il n’a cessé de critiquer l’Alliance atlantique et son cout pour les Etats-Unis, voilà qu’il se fait l’apôtre du multi-lateralisme et de l’OTAN en s’offusquant des propos « dysrespéctueux » du président français, allant jusqu’à déclarer que de tous les pays européens, la France est celui qui avait le plus besoin de cette alliance. Pourquoi ? Mystère … la France étant, dans l’OTAN, le seul pays à disposer d’une dissuasion nucléaire à deux composantes entièrement nationale, et d’une industrie de Défense globale. C’est également le seul pays qui n’a aucune troupe américaine sur son sol.

Emmanuel Macron la France restera militairement engagee au Levant en 2019 Actualités Défense | Alliances militaires | Etats-Unis
Qu’elle reste ou non dans l’OTAN, la France devra renforcer sa défense pour être en mesure de peser sur le destin et la paix en Europe, comme le souhaite le président Macron

Quand aux raisons du constat lucide du président français, comme le retrait américain du nord de la Syrie abandonnant les alliés kurdes à leur sort, suivit de l’attaque menée par la Turquie dans cette région, il n’est fait aucun écho. La Turquie qui, d’ailleurs, s’offusque de voir les companies européennes « prendre de la distance » avec son pays suite à cette intervention, et qui rappelle que si elle venait à être attaquée, elle entendait bien recevoir l’aide de tous ses alliés.

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Le pantomime qui se joue aujourd’hui à Londres ne fait que donner raison au président Macron dans sa perception de la trajectoire suivie aujourd’hui par l’Alliance Atlantique vis-à-vis d’une puissance américaine excessive éliminant toute notion de multilateralisme. Les attaques ad-hominem lancées par le président Trump montrent également les limites de la discussion trans-atlantique, et la promptitude et la véhémence avec laquelle Washington veut ramener dans le rang une tête qui dépasse de trop. Une chose est certaine, s’il voulait créer un élan en France pour quitter l’OTAN, et par la même, entamer une coopération plus avancée avec Moscou dans l’optique de créer une puissance européenne indépendante de Washington comme de Pékin, il ne pouvait mieux s’y prendre. Si le européens persistent à vouloir déléguer leur défense à Washington, il sera en effet peut-être nécessaire pour Paris de revenir à une tradition pour gaullienne, avec la capacité à « choisir ses guerres, et les gagner ».

A noter que concomitamment, le chef du parti travailliste britannique jeremy Corbin, s’exprimant dans le cadre de la campagne en cours pour les élection à venir, a déclaré être en accord avec les propos tenus par le président français au sujet de l’OTAN.

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