Marine populaire vietnamienne : développement d’un sous-marin de poche de 100 tonnes ?

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La Marine populaire vietnamienne (Hải quân nhân dân Việt Nam) bénéficiait de l’acquisition de deux sous-marins de poche type Yugo en 1997. Ils étaient utilisés au profit des opérations spéciales et clandestines. La diffusion d’une image par (@IndoPac_Info), citoyen espagnol résidant au Vietnam, relance les spéculations sur cette discrète capacité d’infiltration sous-marine vietnamienne : un projet de conception national pour les remplacer aurait été lancé.

La classe Una aurait inspiré le type Yugo à partir des plans de ce sous-marin de poche yougoslave fournis en 1965. La classe Una a un déplacement en surface de 88 tonnes qui atteint 98,5 tonnes en plongée. Long de 20 mètres et d’un diamètre de 2,7 mètres, ils sont capables d’atteindre 6 nœuds, de plonger jusqu’à 120 mètres et de mettre en œuvre soit quatre mines navales, soit quatre propulseurs sous-marins pour nageurs de combat. Il est armé par un équipage de quatre marins et peut accueillir jusqu’à 6 plongeurs.

Le type Yugo conçu par la République Populaire Démocratique de Corée (Pyongyang) déplace 90 tonnes en surface et 110 tonnes en plongée. Il est long de 20 mètres avec un diamètre de 3,1 mètres. Il marche jusqu’à 11 nœuds en surface et 8 nœuds en plongée. L’autonomie serait de 50 miles nautiques en plongée à 4 nœuds et 550 nautiques à 10 nœuds en surface. Armé par un équipage de deux hommes, il peut accueillir jusqu’à sept plongeurs. Son armement se compose de deux tubes lance-torpilles de 533 mm.

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Photographie du sous-marin de poche du type Yugo capturé en 1998. Son équipage se serait donné la mort afin d’éviter toute capture. La marine de la République Populaire Démocratique de Corée (Pyongyang) entretiendrait encore cinq exemplaires du type Yugo dans sa flotte.

Les Yugo sont désignés ainsi par l’OTAN car la Yougoslavie (YUGOslavia) est supposée avoir transmis les plans. Un exemplaire – P-4 Yugo (24 mètres) – a été capturé par la République de Corée (Séoul) en 1998. Cela permettait de découvrir que son sonar était d’origine japonaise.

Cette acquisition de deux sous-marins du type Yugo conçus et construits par la République Populaire Démocratique de Corée (Pyongyang) en 1997 rangeait Hanoï dans les très rares clients de matériels militaires nord-coréens, aux côtes de l’Iran pour ce sous-marin. Cuba aurait reçu ou fabriqué sous licence un dérivé du type Yugo. L’accord entre Hanoï et Pyongyang comprenait en outre 16 torpilles, 8 mines et 282 éléments de batterie. Il n’a pas été précisé s’il s’agissait de sous-marins de poche de facture neuve ou bien d’une cession d’unités déclassées par la marine nord-coréenne.

Les deux sous-marins du type Yugo acquis par le Vietnam aurait été désarmés en 2012. Un reportage de la télévision vietnamienne de novembre 2019 permet d’apercevoir la coque d’un des deux exemplaires, tirée au sec et n’ayant pas été entretenue depuis. Ils servaient au sein de l’unité M96. L’extrême discrétion d’Hanoï ne permet pas de connaître les raisons sous-jacentes de ce retrait. Mais les difficultés politiques liées au commerce avec Pyongyang peuvent suffire à expliquer une impossibilité à soutenir les deux sous-marins de poche. Par ailleurs, aucun industriel étranger ne se serait risqué à soutenir ces deux bâtiments et l’industrie vietnamienne en aurait été incapable.

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Le Việt Nam commandait en 2009 six sous-marins du projet 636.1 Improved Kilo, tous admis au service entre 2014 et 2017 (Cam Ranh). Il s’agit la cinquième flotte sous-marine dans la région après celles de la Chine, de la Corée du Nord, du Japon et de la Corée du Sud.

Sous une autre perspective, l’acquisition auprès de la Russie en 2009 de six sous-marins du projet 636.1 (Hà Nội (2014), Hồ Chí Minh (2014), Hải Phòng (2015), Khánh Hoà (2015), Đà Nẵng (2017) et Bà Rịa-Vũng Tàu (2017) – ils servent au sein de la 189e brigade sous-marine – aurait pu absorber une part significative du budget militaire vietnamien, trop importante pour mener de front les deux programmes. Ce qui revient à questionner la volonté de la Fédération de Russe à assurer la fourniture de matériels équivalents si jamais le Việt Nam en avait fait la demande.

Il est notable que le Vietnam aurait réussi à acquérir un certain nombre d’I-SILC (Improved Submersible Infiltration Landing Craft) dont un est visible dans le même reportage de novembre 2019 de la télévision vietnamienne. Il s’agit de bâtiments possédant les formes générales d’une vedette légère pouvant se rendre submersible. La date éventuelle de formalisation du contrat n’est pas connue.

S’il était avéré que le Vietnam lançait un programme de développement de sous-marins de poche de 100 tonnes, cela pourrait signifier qu’il n’est pas question de distraire l’un des six Kilo (projet 636.1) pour des missions d’infiltration ou bien que seul un programme national permettrait de recouvrer la capacité perdue en 2012. La bonne réussite de ce programme permettra d’apprécier les capacités de l’industrie vietnamienne à étudier les deux coques du type Yugo mais aussi les six Kilo fournis par la Russie.

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