Naval Group entame la construction de la première FDI pour la Marine Nationale

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La Ministre des Armées, Florence Parly, s’est rendue à l’arsenal de Lorient pour la cérémonie marquant le début de la construction de la première Frégate de Défense et d’Intervention de la Marine Nationale, ce 24 Octobre. Ce premier navire d’une série de 5, a reçu le nom de baptême « Amiral Ronarc’h », du nom de l’amiral Pierre-Alexis Ronarc’h, qui commanda la brigade des fusillés marins de Lorient lors de la bataille de Dixmude, en 1914, pour arrêter l’avancée allemande et protéger Dunkerque. Les 4 autres navires de la classe recevront également des noms d’amiraux de la Marine nationale s’étant distingué durant le 20ème siècle, comme l’Amiral Louzeau, premier commandant du Redoutable, l’Amiral Castex connu pour son analyse des évolutions du combat naval moderne, l’amiral Nomy qui reconstitua l’aéronavale française après la 2ème guerre mondiale, et l’amiral Cabanier, qui commandait le sous-marin Rubis dans les Forces Françaises Libres.

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Présentation des points clés de la frégate de défense et d’intervention

La presse ne manque pas de superlatif pour qualifier les futures FDI de la Marine Nationale. Il est vrais que le navire a de nombreux atouts, comme son radar Sea Fire 500 de Thales, premier radar à antenne active à entrer en service dans la Royale, ses 16 missiles Aster 30 anti-aériens à longue portée, parfaits complément du Sea Fire, ou encore sa suite sonar composée du Kingklip Mk11 et du sonar à profondeur variable CAPTAS-4, faisant du bâtiment un escorteur polyvalent incontestablement efficace. La Marine Hellénique ne s’y est pas trompée, Athènes ayant signé une lettre d’intention pour l’acquisition de 2 FDI Belh@rra et ayant dépêché le vice-amiral Nikolaos Tsounis, chef d’Etat-Major de la Marine Hellénique, pour participer à la cérémonie du 24 octobre.

Greece Sends LOI to France for Belharra Frigates Looking for Financing Analyses Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Une image de synthèse de Naval Group montrant la FDI Belh@rra équipée de 4 Sylver pour 32 silos missile

Mais l’horizon n’est toutefois pas uniquement bleu pour la nouvelle frégate française. En effet, bien que disposant d’un budget confortable de 4 Md€ pour concevoir et construire les 5 navires, les vieux réflexes qui ont torpillé l’efficacité de la Marine Nationale par le passé ont rapidement fait leur retour. Ainsi, si le navire emporte bien 16 missiles Aster pour la protection longue portée, il ne dispose d’aucune capacité à plus courte distance, ou de protection rapprochée, à l’inverse de la majorité des navires de combat modernes. Ainsi, les frégates 22350 Admiral Gorshkov emportent 24 silos pour ses missiles anti-aériens 9M96M longue portée et 9M100 à courte portée, ces derniers étant rassemblés en lot de 4 par silo, ainsi que d’un systeme Kashtan anti-missile rapproché.

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Gros plan silos gorshkov 2230 1 Analyses Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Les frégates Admiral Gorshkov emportent 24 silos anti-aériens et 16 silos longs pour missiles de croisière et anti-navire

Non pas que la FDI ne puisse emporter ces équipements, Naval Group assure que son modèle peut recevoir 2 systèmes de 8 silos Sylver supplémentaires, dont au moins un Sylver 70 pouvant recevoir 8 missiles de croisière MdCN, comme les frégates FREMM. De même, l’ajout d’un système de protection antimissile rapproché CIWS serait possible, au niveau de la superstructure arrière. Mais ces options, que l’on peut pourtant juger aujourd’hui indispensables lorsque l’on observe la dégradation rapide des relations internationales, et la prolifération rapide des systèmes anti-navires, ont été « reportées » à de prochaines évolutions, comme ce fut le cas, il y a 25 ans, avec les frégates légères furtives, sur lesquelles l’emplacement pour un sonar de coque était réservé mais inutilisé.

En outre, les deux premières FDI de la Marine Nationale ne seront pas dotées de leur panoplie de guerre électronique complète, ouvrant une nouvelle brèche dans la vulnérabilité de ces navires, pourtant classées « frégates de 1er rang ». La Marine nationale a toujours justifié l’absence de CIWS sur ses navires modernes, comme les frégates anti-aériennes Horizon ou les frégates anti-sous-marines FREMM, par l’efficacité des systèmes de guerre électronique embarqués, capables de déjouer les missiles et radars modernes, et donc assurer la sécurité du navire. Mais par mesure d’économie, les 2 premières FDI, et selon certains, l’ensemble de la classe, ne recevra pas ces équipements lors de leur entrée en service, et devront les recevoir « à l’occasion d’une modernisation ultérieure », laissant le navire sans autre défense que ses 16 missiles anti-aériens Aster pour faire face à toutes les menaces, sur l’ensemble de la durée de la mission.

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Thales et Nexter conçoivent conjointement le CIWS RapidFire employant le canon CT40 de 40 mm franco-britannique employé notamment par l’EBRC Jaguar

Les exemples récents, comme l’annexion de la Crimée par la Russie, ou le lancement des opérations turques en Syrie, montrent qu’aujourd’hui, les tensions peuvent très rapidement évoluer, et qu’il est illusoire de penser que les armées pourraient avoir le temps d’adapter leur moyens pour être en mesure de répondre à la menace. Comme l’avait indiqué l’Amiral Prazuck en commission Défense de l’Assemblée Nationale, le temps n’est plus loin celui ou un navire français sera visé par un missile anti-navire adverse. Il faut espérer que l’adversaire ne dispose que de peu de missiles, s’il s’attaque à une FDI …

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