Raytheon présente son radar LTAMDS qui assurera la détection à 360° des menaces aériennes pour l’US Army

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Si le système Patriot était incontestablement un des meilleurs systèmes de défense anti-aérienne et anti-missile au début du siècle, sa conception souffre aujourd’hui d’un défaut qui s’avère rédhibitoire face aux nouvelles menaces. En effet, le radar du système Patriot n’est capable de détecter ses cibles que dans un arc de 120° lui faisant face. Si pendant longtemps, cette limitation n’avait que peu d’importance, eu égard aux limitations en matière de trajectoire des missiles balistiques et missiles de croisière, il en va tout autrement aujourd’hui, comme l’a montré l’attaque des terminaux pétroliers saoudiens il y a un mois. En effet, un missile de croisière, ou un drone, peut désormais manoeuvrer pour s’approcher de la cible sans entrer dans le code de détection du Patriot, avant qu’il ne soit trop tard pour intervenir. De même, les nouveaux missiles balistiques, comme l’Iskander, peuvent manoeuvrer lors de leur vol balistique et terminal, de sorte à, là encore, rendre la détection et l’interception impossible par les systèmes existants.

Le radar LTAMDS de Raytheon, dont la maquette grandeur nature a été présentée lors du salon AUSA 2019 consacré aux équipements terrestres, apporte une réponse à ce besoin. Il dispose en effet d’une antenne principale de grande dimension, destinée à couvrir l’axe principal de pénétration balistique, et de 2 antennes secondaires, couvrant les 2 arcs de 120° complémentaires, plus petites, mais parfaitement capables de détecter les menaces allant des aéronefs aux drones et missiles de croisière. En outre, ces antennes actives utilisent de modules Gallium Nitride (GaN), et non les modules Gallium Arsenide (GaAs) employés jusqu’ici par la majorité des radars AESA. Grâce à une excellente conductivité, les modules GaN sont beaucoup plus efficaces que les modules GaAs, ce qui permet aux antennes secondaires du LTAMDS d’être deux fois plus performantes que l’antenne principale du système Patriot aujourd’hui.

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L’architecture AIAMD pour assurer le partage des informations entre l’ensemble des acteurs du théâtre est un des exemples de l’importante que prend l’engagement multi-domaine dans les armées modernes

Raytheon a reçu un budget de 383 m$ pour livrer les 6 premiers exemplaires du LTAMDS, acronyme pour Low Tier Aircraft Missile Defense System, retenu par l’US Army pour être la première pierre de son futur système IBCS, assurant la détection et l’interception anti-missile des forces américaines, dans une architecture globale intégrant l’ensemble des détecteurs et effecteurs de l’US Army, mais également de l’US Air Force, de l’US Navy, et des alliés engagés, en faisant un des premiers systèmes initialement conçu pour l’engagement multi-domaine. A ce titre, le LTAMDS est destiné à devenir la brique élémentaire de ce nouveau réseau ouvert, et en cela, il devra définir l’ensemble des protocoles de communication, d’échange et de sécurité, du programme AIAMD, pour Army Integrated Air and Missile Defense, l’un des 31 programmes majeurs que l’US Army a identifié et qu’elle veut mettre en oeuvre dans les 16 années à venir.

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Le programme AIAMD fait lui même parti du super programme Air and Missile Defense, un des volets des « Big 6« , identifiants les 6 axes de modernisation stratégiques identifiés par l’US Army, et intégrant également le Long Range Precision Fire (LRPF), le Futur Vertical Lift (FVL), le Next Generation Combat Vehicle (NGCV), le volet Network (N) ainsi que le volet Soldier Lethality (SD). L’US Army espère, par l’intermédiaire de ces « Big 6« , réitérer ce qu’elle fit à la fin des années 60 avec le programme « Big 5 », qui donna naissance au char M1 Abrams, au véhicule de combat d’infanterie M2 Bradley, au M109 Paladin, et aux hélicoptères Black Hawk et Apache; équipements qui donnèrent un avantage technologique et tactique aux forces terrestres américaines pendant les 30 années à venir vis-à-vis de l’ensemble de ses adversaires potentiels.

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