L’US Army fait marche arrière concernant le lanceur polyvalent MML

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A partir de 2015, l’US Army engagea un programme destiné à assurer la protection rapprochée de ses infrastructures sensibles contre les menaces aériennes, allant de l’aéronef au drone en passant par les missiles de croisière, les roquettes et les obus de mortier. Le programme, identifié comme Indirect Fire Protection Capability ou IFPC, que l’on prononce « If Pick », est à la fois la conséquence de la recrudescence des attaques à la roquette et par drone sur les théâtres de basse et moyenne intensité, comme en Afghanistan ou en Irak, et de la menace de voir un conflit contre une nation technologique apparaitre à nouveau.

A partir de 2016, l’US Army Aviation and Missile Research, Development, and Engineering Center , ou AMRDEC, entama la conception du Multi-Mission Launcher, ou MML, un systèmes de lancement capable de lancer plusieurs types de missiles surface-air simultanément, et qui sera, pendant longtemps, le pilier du programme IFPC Increment 2-Intercept, c’est à dire la dimension missile surface-air du programme, qui par ailleurs disposera d’un système de défense laser à haute énergie, d’un système micro-onde pour éliminer les essaims de drones, et d’un CIWS.

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Le système israélien Iron Dome assure l’intérim pour l’US Army en attendant le IFPC, et a également largement inspiré la conception du MML

Plusieurs types de missiles ont été testés à partir du MML, comme le Sidewinder AIM-9X, qui a par ailleurs été retenue pour être l’un des missiles du IFPC Inc-2I, mais aussi le Hellfire et le Stinger. L’US Army confia finalement, en 2018, à Lockheed-Martin avec le Miniature Hit-to-kill Missile ou MHKM, et à Raytheon, qui présente le SkyHunter, version locale du Tamir israélien, et le Accelerated Improoved Intercepter Initiative, ou AI3, un contrat pour concevoir et proposer le second missile qui équipera le système. Il est probable que le match se jouera entre le MHKM et le SkyHunter qui sont des missiles de très petites dimensions, moins de 2 mètres pour moins de 3 kg, particulièrement économiques, entre 15 et 20.000 $ pièce, alors que le AI3, dérivé du Sidewinder AIM-9M, est une version économique du Sidewinder, un missile dont le prix avoisine les 400.000 $, et dont les performances sont assez proches de celles du AIM-9X déjà sélectionné. A la clé de cette compétition, se trouve un contrat de 2,6 Md$.

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Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, c’est le MML qui est remis en cause, et même éliminé du paysage par l’US Army. En effet, il semble que les postulats pris pour le concevoir ne donnent pas satisfaction, et ne permettent pas de répondre à l’ensemble des besoins du programme IFPC Inc-2I, selon la déclaration officielle de l’US Army, sans que l’on sache précisément de quelles caractéristiques il est question. On peut toutefois déduire des propos du Général Brian Gibson, en charge du programme, que désormais, l’option de lancement verticale pourrait être privilégiée.

LE systeme TOR M2 Actualités Défense | Armes Laser et énergie dirigée | CIWS et SHORAD
Le TOR M2 est un système de protection rapproché contre aéronefs, drones, missiles et roquettes, disposant de 16 missiles prêts à tirés intégrés à la tourelle du blindé.

Cette décision ne semble pas remettre en question le planning du programme, qui doit fournir avant la fin de 2023, un premier système opérationnel, faute de quoi le Pentagone fera l’acquisition de batteries Iron Dome israéliennes supplémentaires, en plus des 2 batteries déjà acquises pour assurer l’intérim. Mais cette solution ne serait pas du gout de l’US Army, qui veut faire du IFPC un programme global, intégrant l’ensemble des systèmes et des moyens de détection pour protéger un périmètre, et ne plus céder à l’empilement de systèmes, comme c’est aujourd’hui le cas.

On comprend, entre le programme IFPC, et le programme IM-SHORAD, que l’US Army fournit aujourd’hui d’importants efforts pour pallier sa faiblesse dans le domaine de a Défense antiaérienne et anti-drone rapprochée, afin de se mettre au même niveau que la Russie ou la Chine (et de le dépasser, espèrent-ils). En revanche, on comprend moins pourquoi cette problématique reste ignorée en Europe…

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