Les Pays-Bas commandent 9 F35A supplémentaires pour satisfaire aux besoins opérationnels

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Après la Norvège, c’est au tour des Pays-Bas de revoir Ă  la hausse leur flotte de F35A. Les autoritĂ©s bataves ont en effet confirmĂ© qu’elles prĂ©voyaient d’acquĂ©rir 9 avions F35A pour complĂ©ter la flotte de 37 appareils commandĂ©e jusqu’ici. Le montant de la commande s’Ă©lèverait Ă  1,1 Md$, et intĂ©grerait des pièces de rechange, un simulateur et le soutien nĂ©cessaire pour permettre aux forces aĂ©riennes nĂ©erlandaises de poser les bases d’un troisième escadron opĂ©rationnel.

A l’issue d’une compĂ©tition tendue qui opposa le F35A, le Rafale, le Typhoon et le Gripen SuĂ©dois, les Pays-Bas commandèrent Ă  Lockheed 85 F35A, sur des caractĂ©ristiques techniques et des reprĂ©sentations financières thĂ©oriques puisque l’appareil ne volait pas encore, pour un montant de 5,5 Md€. En 2013, face Ă  l’explosion des couts du programme, et dans la dynamique globale en Europe de rĂ©duction des dĂ©penses de DĂ©fense, cette commande fut ramenĂ©e Ă  37 appareils, et son montant Ă  4,5 Md€. Mais maintenir une posture opĂ©rationnelle permanente avec moins de 40 appareils est une tache très difficile, pour ne pas dire impossible. Outre les appareils en maintenance, qui reprĂ©sentent toujours la moitiĂ© du parc des F35A, un certain nombre d’appareils doit ĂŞtre dĂ©diĂ© Ă  l’entrainement des pilotes, d’autres Ă  la DĂ©fense du ciel, et certains doivent rĂ©pondre aux sollicitations de l’OTAN. En outre, les appareils qui sont dĂ©ployĂ©es hors du pays, que ce soit pour des exercices, des missions de rĂ©assurance, ou pour des opĂ©rations exterieures, doivent disposer d’un potentiel[efn_note]reprĂ©sente le nombre d’heures de vol qu’un appareil peut effectuer avant de devoir passer une visite de maintenance lourde[/efn_note] suffisant pour pouvoir assurer un certain nombre de missions, et disposer d’un potentiel de rĂ©serve si besoin.

F35 Ravitalleur F16 pays Bas Analyses Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
un F35A et un F16 des forces aériennes néerlandaises encadrent un avion ravitailleur KDC-10

De fait, les forces aĂ©riennes hollandaises sont, comme les forces norvĂ©giennes avant elles, arrivĂ©es Ă  la conclusion qu’il Ă©tait indispensable de disposer d’un troisième escadron de chasse pour satisfaire Ă  ce cycle opĂ©rationnel, pourtant de relativement basse intensitĂ©, puisque les Pays-Bas ne participent qu’Ă  peu d’opĂ©rations exterieures ces dernières annĂ©es. D’ou la nouvelle commande annoncĂ©e aujourd’hui, qui d’ailleurs laisse prĂ©sager d’une commande complĂ©mentaire de 9 appareils, qui sera probablement nĂ©cessaire pour disposer de 3 escadrons pleins. Reste que les autoritĂ©s nĂ©erlandaises sont parvenues Ă  passer d’une commande de 85 appareils Ă  5,5 Md€ en 2008, Ă  une commande totale de 46 appareils pour 5,5 Md€ en 2019. De quoi forcer le respect !

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En revanche, force est de constater que le prix unitaire du F35A est effectivement Ă  la baisse depuis quelques temps. Ainsi, cette nouvelle commande de 9 appareils, accompagnĂ©s d’un simulateur et de pièces de rechange, le prix unitaire de l’appareil passe largement sous la barre des 100 m€ en condition de vol. Il ne faut cependant pas omettre que le gros des investissements, en matière d’infrastructures, de bancs de maintenance, et de formation des personnels, aura Ă©tĂ© financĂ© lors de la commande prĂ©cĂ©dente. En revanche, les couts de maintenance de l’appareil semblent ne pas vouloir montrer des signes de flĂ©chissement, est restent dramatiquement Ă©levĂ©s, au delĂ  de 30.000 $ par heure de vol.

F16 Danemark F35 Analyses Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Avec seulement 27 F35, les forces aĂ©riennes Danoises vont, elles aussi, rencontrer d’importantes difficultĂ©s pour assurer leurs missions de temps de paix.

Cette commande devrait interroger certains autres clients du programme F35A, comme la Belgique avec 34 appareils, ou le Danemark avec 27 appareils, qui eux aussi ont commandĂ© des micro-flottes, et qui vont rapidement devoir faire face aux mĂŞmes contraintes que les forces aĂ©riennes nĂ©erlandaises. On peut se demander Ă  quel point ces limites Ă©taient effectivement inconnues du constructeur, mais Ă©galement des autoritĂ©s militaires qui ont encadrĂ© les processus de sĂ©lection des programmes. En effet, la Marine Nationale française, qui pourtant n’a pas les contraintes opĂ©rationnelles d’une force aĂ©rienne unique, a depuis longtemps fait savoir qu’elle devait s’appuyer sur 3 flottilles, et plus de 40 appareils en parc, pour assurer un volume d’opĂ©rations cohĂ©rent, tout en maintenant un niveau d’entraĂ®nement suffisant pour ses Ă©quipages. En outre, les difficultĂ©s de maintenance d’un appareil comme le F35A, qui nĂ©cessite plus de 35 heures de maintenance par heure de vol, sont elles aussi connues depuis plusieurs annĂ©es.

Au delĂ  des questions purement techniques de gestion de flotte, les tensions qui ne cessent d’apparaitre, Ă  l’Est de l’Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique, devraient Ă©galement alerter au sujet du format des flottes aĂ©riennes conçu au plus juste, pour des missions de temps de paix. Un pays comme la Russie, qui n’a qu’un PIB double de celui des Pays-Bas, construit chaque annĂ©e 45 Ă  50 nouveaux avions de combat pour ses forces aĂ©riennes, soit plus qu’il n’y en aura dans la force aĂ©rienne batave. De quoi s’interroger sur la validitĂ© des formats des forces aĂ©riennes de nombreux pays europĂ©ens …

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