vendredi, mars 29, 2024

La Thaïlande ne veut pas du F35 pour remplacer ses F16

Alors que le bruit prenait de l’ampleur, les autorités thaïlandaises ont précisé, par l’intermédiaire de son chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air Royale Thaïlandaise, le Air Chief Marshal Maanat Wongwat, que le pays ne s’intéressait pas au F35 pour remplacer les quelques 56 F16 A/B (sur 103 initialement en service) et 32 F5 E/F actuellement en service aux cotés de 18 Gripen C/D.

En effet, si le pays envisage effectivement de remplacer ses appareils au potentiel très largement entamé, il pose pour condition préalable de pouvoir y apporter les modifications qu’il souhaite, et notamment au niveau du code source de la pléthore de programmes informatiques qui accompagnent désormais tous les avions de combat modernes. Or, évidemment, cette condition n’est absolument pas du gout de Lockheed ou de l’administration américaine, pour qui la « boite noire » que représente le F35 est une garantie de pérennité et de contrôle de ses clients.

F16 B thailand Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Les F16 thaïlandais ont aujourd’hui atteint leurs limites en matière de potentiel de vol

Surtout, Bangkok entretien d’excellentes relations avec Pekin et son industrie de Défense, et la Marine Thaïlandaise a officialisé il y a quelques semaines une commande d’un navire d’assaut LPD Type 071 chinois, alors que concomitamment, elle célébrait le début des travaux pour la construction de son premier sous-marin S26T aux chantiers navals de Wuhan du groupe chinois CSIC. Il semble en effet bien risqué de fournir un niveau d’informations très élevé concernant le coeur fonctionnel du F35, comme celui d’autres appareils occidentaux, tant le risque de voir la Chine mettre la main sur ces informations stratégiques est important.

Dès lors, Bangkok devra probablement se retourner une nouvelle fois vers Pekin pour acquérir de nouveaux appareils, sachant que les industries aéronautiques chinoises proposent désormais à l’export le chasseur léger J10C, disposant d’une avionique comparable celle du F16V ou du Gripen E/F. La volonté thaïlandaise d’avoir « la main » sur le developpement de son appareil pourrait également en faire un bon candidat pour le FC-31 Gyrfalcon chinois, qui peine toujours à trouver un marché, ainsi que pour le Mig-35, mal aimé des forces aériennes russes, et qui pourrait, dès lors, répondre aux exigences de Bangkok, sans oublier le T-FX turc, Ankara voyant probablement d’un bon oeil l’arrivé d’un partenaire financier et technologique dans son programme. En revanche, il semble difficile d’imaginer que le Rafale français, le Typhoon européen, le Gripen E/F Suédois ou le F16V américain puissent satisfaire aux exigences thaïlandaises, tant les risques seraient pour eux, identiques à ceux qui touchent le F35.

FC31 Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Le FC31 Gyrfalcon pourrait apparaitre comme un bon candidat pour Bangkok pour remplacer ses F16 et F5

Allié inconditionnel des Etats-Unis durant la Guerre Froide et pendant toute la durée de la Guerre du Vietnam, la Thaïlande semble désormais glisser de plus en plus dans l’ecosphére politique de Pékin, qui, petit à petit, se construit un réseau d’influence et de relais politique et diplomatique puissant dans le Pacifique et l’Océan Indien. La stratégie du collier de Perles des nouvelles routes de la Soie portent, semble-t-il, leurs fruits ….

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles