L’Inde lance la première frégate de la classe P17A

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Si l’Inde fait souvent l’actualité par ses programmes d’acquisition d’armement en provenance de l’étranger, elle dispose également d’une industrie de Défense de plus en plus efficace, comme le montre le lancement de la première représentante de la classe P17A, la nouvelle classe de frégates furtives de la marine indienne. Commandées en 7 exemplaires en 2015, les frégates P17A sont destinées à renforcer les capacités d’engagement et d’escorte de la Marine indienne dans les 3 domaines que sont la lutte anti-sous-marine, anti-aérienne et anti-surface.

Avec une jauge de 6700 tonnes pour 149m de long, ces navires se rapprochent plus de la définition d’un destroyer, au sens de la Marine Indienne, que d’une frégate. Elles mettront en oeuvre, outre le canon de 127 mm, 32 missiles Barak 8 à moyenne portée en silos verticaux, 8 missiles de croisière anti-navires supersoniques Brahmos ainsi que 2 lance-torpilles triples, et, plus étonnant de nos jours, 2 lance-grenades anti-sous-marines RBU-6000. Elles emporteront également un radar EL/M-2248 MF-STAR Aesa en bande S fournis par l’israélien AIA, et un sonar d’étrave HUMSA-NG, mais semblent ne pas être pourvues de sonar à profondeur variable. Le hangar imposant permettra de mettre en oeuvre 2 hélicoptères moyens.

INS Visakhapatnam 2 Actualités Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Le destroyer INS Visakhapatnam lors de son lancement le 20 avril 2015. Il doit entrer en service en 2021

Cette nouvelle classe de frégate, dont l’entrée en service est attendue entre 2021 et 2026 pour les 7 unités, montre à la fois le dynamisme et les limites de l’industrie de Défense indienne. Dynamique car concomitamment à ces 7 frégates, les chantiers navals indiens produisent sur la même période 4 destroyers de 7400 tonnes de la classe Visakhapatnam, aux caractéristiques étonnement proches de celles des P17A, et 4 nouvelles frégates de la classe Talwar acquises en Russie (classe Grigorovich), ainsi que des corvettes de 2000 tonnes et 700 tonnes, et probablement les deux premiers LHD de la Marine Indienne, si les autorités parviennent à choisir entre les 3 propositions européennes de Naval Group, Fincantieri et Navantia.

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En revanche, on constate que l’Inde continue à avoir un impérieux besoin d’une aide extérieure pour les systèmes principaux de ses bâtiments, comme le radar MF-Star et les missiles Barak 8 d’origine israélienne, le canon de 127 mm italien, ou les missiles Brahmos conçu en partenariat avec la Russie. Contrairement à la Chine, ou à la Corée du Sud, l’Inde semble faire face à d’importantes difficultés pour faire siennes les technologies transférées au cours des contrats d’importation, afin de concevoir ses propres systèmes ultérieurement. Ces difficultés ne sont pas exclusives au domaine naval, on constate ainsi qu’en dépit des contrats répétés pour la construction l’assemblage d’appareils russes MiG21, 27 et Su30 MKI, l’industrie indienne n’est pas parvenue à faire de son avion de combat léger Tejas un appareil efficace.

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Les destroyers de la classe Kolkata sont les unités de surface les plus modernes dont dispose aujourd’hui la Marine Indienne. Ils sont équipés du même radar MF-STAR de IAI qui équiperont les frégates P17A

A la vue des difficultés rencontrées par tous les industriels qui produisent en Inde des équipements de Défense, que ce soit en terme de qualité comme de cout final, et de l’incapacité manifeste des industries indiennes à acquérir des technologies de défense de façon constructive, on peut se demander si la politique du « Made in India » du président Modi, qui pourtant répond à une conception économique incontestable, n’est pas devenue, aujourd’hui, un boulet dangereux attaché au pieds des forces armées indiennes, qui doivent faire face à des velléités de plus en plus marquées de la part du Pakistan au Cachemire, et de la Chine sur les plateaux himalayens ?

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