Airbus Hélicoptères soutient son Tigre en Australie

- Publicité -

Airbus Helicopter n’est pas résolu à jeter l’éponge concernant la flotte d’hélicoptères Tigre en service dans les forces armées australiennes. Pour rappel, ces dernières ont émis une demande de cotation pour un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque en remplacement de ses Tigre acquis en 2001, et dont la mise en oeuvre a été, au dire de Melbourne, très problématique.

Et le constructeur européen ne se contente pas de répondre à la requête australienne, et ce malgré la mauvaise image de l’appareil sur place. Il présente une offre extrêmement offensive, avec à la clé une économie de 3 Md$ australiens, soit 1,8 Md€, pour le budget des armées. En cause, l’abaissement de 30% du prix de l’heure de vol de l’hélicoptère européen, qui bénéficie des programmes de modernisation des flottes françaises, allemandes et espagnoles.

Comme beaucoup de projet à cheval sur la fin de l’Union Soviétique, le programme Tigre a subit de plein fouet les réductions budgétaires liés à la doctrine des bénéficies de la paix. En conséquence, le nombre d’appareil à produire pour les 3 partenaires du programme à été divisé par 3, avec un parc de moins de 160 appareils construits pour les 3 armées européennes, contre plus de 500 initialement prévu. La France ramena ainsi son parc de 215 à 67 appareils commandés. Et naturellement, cette baisse entraina l’explosion des couts de fabrication, le prix de l’appareil passant de 20 à 30 M€ pour la version HAP française par exemple. Les couts de maintenance suivirent la même trajectoire, et des tensions importantes apparurent sur l’approvisionnement en pièces détachées en Europe comme en Australie, seul client export de l’appareil, qui met en oeuvre une flotte de 22 Tigre au standard ARH.

- Publicité -
Tigre HAD face MinDef Actualités Défense | Australie | Construction d'Hélicoptères Militaires
L’ALAT procède à la transformation de ses tigres au standard Appuis Destruction, notamment capable de mettre en oeuvre des missiles antichars Hellfire

Le retour des tensions internationales et l’augmentation des risques de conflits de moyenne à haute intensité entraina des prises de conscience en Europe, et les pays membres du programme entamèrent des réflexions pour améliorer la disponibilité et pour moderniser la flotte de Tigre, appareil qui par ailleurs se montra extrêmement efficace lors des opérations exterieures françaises et allemandes, au point d’être désormais considéré comme un atout indispensable par l’Etat-Major de l’Armée de terre, qui verrait d’un bon oeil sa flotte être étendue de quelques dizaines d’unités, pour faire face à la pression opérationnelle à laquelle elle est exposée.

En 2018, la Ministre des Armées Florence Parly annonça le début des travaux en vu de passer les hélicoptères tigres au standard Mk III, disposant d’une nouvelle avionique, de moteurs aux performances renforcées, et de la capacité de mettre en oeuvre un nouveau missile anti-char à longue portée, dont le modèle n’a cependant pas encore été pour l’heure déterminé. Il disposera également de capacités d’engagement coopératif renforcées, notamment avec les drones et les unités terrestres. Ainsi paré, le tigre pourra rester en service jusqu’en 2040.

Reste qu’il faudra des trésors de persuasion aux équipes commerciales d’Airbus Hélicoptères pour convaincre l’Armée royale australienne de conserver sa flotte, tant l’image de l’appareil est détériorée dans ce pays, et que cela ne pourra probablement passer que par des engagements fermes en matière de disponibilité, ainsi que par l’implication des états partenaires.

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles