Washington multiplierait les pressions pour prévenir l’acquisition de systèmes de Défense russe

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Le Monde serait-il sur le point de se diviser à nouveau en deux blocs hostiles et antagonistes, comme durant la guerre froide ? Ce scénario, que l’on pensait relégué sur les étagères des livres d’histoire il n’y a de cela que quelques années, revient aujourd’hui au premier plan, et l’un des principaux architectes de cette bipolarité ne semble être autre que les Etats-Unis.

En effet, depuis l’adoption de la loi CAATSA, destiné à permettre la mise en oeuvre de sanctions économiques contre les dirigeants et les pays qui se porteraient acquéreurs de systèmes de défense fabriqués par des ‘adversaires’ des Etats-Unis, Washington a à plusieurs reprises menacé, plus ou moins directement, des pays qui envisageaient d’acquérir des équipements en Russie, parfois sans grande logique. Parmi ces pays, nous pouvons citer la Turquie et l’Inde pour l’acquisition de S400, ainsi que l’Egypte et l’Indonésie pour l’acquisition de Su35. Et selon le Ministère des affaires étrangères russe, plusieurs pays africains auraient eux aussi fait l’objet de pressions et de menaces de la part de Washington, alors qu’ils envisageaient d’acquérir des équipements militaires en Russie. Il ne faut certes pas prendre pour argent comptant les déclarations de ce type, mais les exemples entourant ce dossier renforcent évidemment leurs crédibilités.

Batterie du systeme S400 mise en oeuvre par les forces russes composee de 2 lanceurs et dun radar Actualités Défense | Construction aéronautique militaire | Etats-Unis
Le Système anti-aérien S400 est une des cibles prioritaires de la législation CAATSA

Cette politique du « avec nous ou contre nous », semble porter des résultats bien peu convaincants, puisque aucun des pays effectivement « menacés » n’a fait de reculade franche jusqu’à présent, hormis l’Indonésie qui a mis en suspend un moment son projet d’acquisition de Su35 afin d’évaluer les conséquences possibles des menaces américaines. Au contraire, dans le cas de l’Inde, comme de la Turquie et de l’Egypte, il semble qu’elles aient eu des effets inverses, en renforçants les échanges de Défense avec Moscou.

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Talwar fregate Actualités Défense | Construction aéronautique militaire | Etats-Unis
L’Inde a commandé 4 frégate Grigorovich à la Russie malgré les menaces US

Ainsi, alors que les relations entre New Delhi et Moscou étaient loin d’être au plus haut en 2017, elles sont désormais fleurissantes, le pays s’étant porter acquéreur de 4 frégates russes, de plusieurs lots de missiles de différents types, et souhaiter commander des appareils Mig29 et Su30MKI supplémentaires. Même la coopération au sujet du futur chasseur lourd indien dérivé du Su57 semble redevenir d’actualité, et ce malgré la fin tonitruante du programme il y a deux ans seulement. Le Caire, de son coté, a annoncé des contrats concernant les hélicoptères de combat Ka-52, des chars T90 et s’intéresserait au Su35. Le cas de la Turquie est encore plus signifiant, et a été largement abordé dans nos articles. On remarque également qu’en dépit de l’entrée en service du CAATSA, le volumes des exportations des équipements de Défense de la Russie reste stable, autour de 15 Md$ par an. A ce titre, Moscou se prépare à mettre en oeuvre une politique qui permettra de limiter les effets potentiel du CAATSA pour ses clients potentiels.

De fait, on peut s’interroger sur les intérêts de mener une politique aussi clivante pour Washington, au risque d’accélérer la formation de deux blocs antagonistes, loin du multi-lateralisme qui présida à la politique internationale mondiale depuis la fin de la guerre froide. Loin de prévenir l’émergence d’un bloc autour du couple sino-russe, l’intransigeance US ne serait-elle pas, en fait, en train de l’accélérer, et d’en renforcer la puissance et l’attractivité internationale ?

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