Le Président Turc attendra l’arbitrage final de Washington pour entamer les discussions autour du Su-57

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Interrogé sur sa visite à Moscou lors du salon MAKS2019, et sur l’intérêt de la Turquie pour le Su57e et le Su35, le président turc R.T Erdogan a précisé qu’il attendait l’arbitrage définitif de Washington quand à la participation ou l’exclusion définitive d’Ankara du programme F35, et l’annulation des livraisons des quelques 100 appareils commandés, pour ouvrir des négociations officielles avec Moscou au sujet du Su57 et du Su35. Comme nous l’indiquions hier, le président Erdogan tente, semble-t-il, de faire pression sur les autorités américaines pour revenir sur leur décision, en agitant une alternative bien peu satisfaisante pour l’OTAN et la géopolitique du bassin méditerranéen.

Le message a d’ailleurs parfaitement été perçu outre atlantique puisque le Secrétaire à La Défense, Mark Esper a tenu à préciser les conditions qui, selon Washington, permettraient la réintégration de la Turquie au sein du programme F35, à savoir le retrait des S-400 du sol national turc. Et de préciser que la mise sous cocon, et toute autre réponse non définitive de ce type, ne seraient pas recevables par les autorités américaines, qui font de la règle F35 ou S400, une règle ferme.

Il est toutefois très improbable qu’Ankara réponde favorablement aux exigences de Washington. En effet, accepter ces conditions apparaitrait comme une reculade majeure du président Turc face aux menaces américaines, ce qui reviendrait à un suicide politique pour le président turc, qui a fait du retour de son pays au premier plan de la scène internationale, un des points clés de sa politique extérieure.

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Antonov 124 livraison S400 Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
La livraison de la seconde batterie de S400 à la Turquie par la Russie a été entamée cette semaine

En mettant la décision de l’administration Trump au coeur de la décision présidentielle turque, le président Erdogan se décharge également d’une partie des responsabilités concernant les conséquences probables de l’acquisition de Su57 et Su35 par la Turquie, à savoir la très probable sortie de l’OTAN du pays. Il met également en lumière l’unilatéralisme des relations américano-turques ces dernières décennies, et la façon dont les Etats-Unis estiment pouvoir dicter des décisions souveraines d’un pays. Dans le même temps, il indique à Moscou qu’Ankara ne doit pas être considéré comme un pays aligné ou satellite, et qu’il entend conserver son indépendance de décision, quelque soit les relations ultérieures entre les deux pays, et notamment dans le cas d’un rapprochement de leurs industries de Défense.

Loin de subir, le président Turc semble donc maitriser son environnement, en partie tout du moins. En effet, si les conséquences d’une sortie de l’OTAN sur le plan diplomatique semble d’ores-et-déjà anticipées, les conséquences économiques, notamment si le pays fait l’objet de mesures agressives de la part des Etats-Unis, seraient beaucoup plus délicates à traiter, d’autant que dans ce domaine, la Russie ne pourrait guère être d’un quelconque soutien. Les informations qui atteignent le domaine publique ne représentent évidemment qu’une part infime de la réalité des négociations en cours. Gardons nous bien, dans ces conditions, de trop de certitudes de ce que sera l’avenir de ce dossier, comme du futur alignement de la Turquie sur la scène internationale.

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