La Marine Sud-Coréenne veut se doter de 3 « Arsenal Ships »

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Dans un effort sans précédant, la Corée du Sud prévoit d’augmenter ses investissements de Défense de 40% entre 2020 et 2024, avec plus de 85 Md$ consacrés au volet équipement des forces sur cette période. Outre l’acquisition de F35B et le renforcement des forces blindés, ces investissements vont permettre d’accélérer le plan de modernisation et de renforcement de la Marine sud-Coréenne. Dans ce dossier, nous avions déjà étudié les grands programmes en cours, comme les destroyers KDX-III et KDX-IV, les frégates FFG-II, ou les sous-marins KSS-III. Mais ce nouvel élan a permis d’étendre ce developpement, avec la construction de 2 porte-aéronefs de 30.000 tonnes, annoncé il y a quelques semaines.

Mais visiblement, l’amirauté de Séoul ne semble pas s’arrêter là, puisqu’à l’occasion de la présentation du plan quinquennal 2020-2024, il est fait référence à la construction de 2 ou 3 bâtiments de surface présentés comme des « Arsenal Ships« , un concept qui n’est pas sans rappeler les camions à bombe souvent abordés en aéronautique militaire. Conçus sur la base des destroyers KDX-II, ces navires jaugeant 4500 à 5000 tonnes seront équipés de prés de 240 lanceurs verticaux selon l’illustration présentées, ainsi que de batteries d’artillerie, de sorte à pourvoir apporter un regain massif de puissance de feu, notamment vers la terre. La solution retenue par Séoul n’est pas dénuée d’intérêt, face à la conception traditionnelle de bâtiments de surface lourds, comme les croiseurs ou les destroyers lourds Type 055 chinois, Lider russes, ou les futurs LSC américains. En effet, l’Arsenal Ship n’emporte pas de puissants systèmes de détection, notamment radar, nécessitant d’importantes superstructures, et un équipage en conséquence. Selon toute probabilité, les informations de tirs seront fournis par d’autres navires, aéronefs et satellites, au service de l’Arsenal Ship.

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Illustration de l’Arsenal Ship Sud-Coréen

Certes, le navire n’aura jamais la polyvalence d’un croiseur, capable d’imposer par sa simple présence une bulle de déni d’accès aérienne et surface, et ce de manière presque autonome. Mais un tel bâtiment coute très cher, et impose des dimensions imposantes, ne serait-ce que pour emporter les puissants radars indispensables à sa fonction. A l’inverse, l’Arsenal Ship peut être conçu sur une coque relativement petite, comme celle d’un destroyer de 5000 tonnes, tout en emportant le double de missiles que n’en emporte un croiseur deux à trois fois plus imposant. En outre, l’absence d’infrastructures massives favorise la furtivité du navire, et sa légèreté son autonomie et sa vitesse. Enfin, sa capacité à mettre en oeuvre un nombre très important de missiles, notamment de missiles de croisière, permet l’emploi de tactiques de saturation des défenses anti-aériennes de l’adversaire, de sorte à éliminer les menaces pour une exploitation ultérieure par l’aviation embarquée de la supériorité aérienne avec un risque atténué. A ce titre, l’Arsenal Ship apparait comme le parfait complément des porte-aéronefs dont veut se doter la Marine Sud-Coréenne.

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Il faudra évidemment attendre d’en savoir plus sur les capacités exactes de ce nouveau type de bâtiments de la Marine Sud-Coréenne. Mais la décision de Séoul de s’équiper de tels navires marque, une fois de plus, les profondes transformation en cours concernant le combat aéronaval à venir, et le retour en grâce des unités navales de surface majeures face aux porte-avions et aux sous-marins.

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