Israël prépare la nouvelle génération de blindés lourds

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De toutes les armées du monde, Tsahal est sans aucun doute une des plus expérimentées dans l’emploi des blindés et des chars de combat modernes, et ce dans de multiples environnements. Loin de considérer que le char de combat et les IFV sont destinés à être, à plus ou moins long terme, remplacés par des drones terrestres, l’Armée israélienne a entrepris de developper une nouvelle génération génération de blindés lourds, le projet CARMEL.

Lancé il y a 3 ans, le projet Camel vise, dans une premier temps, à identifier les briques technologiques qui seront intégrées aux nouveaux blindés israéliens. C’est ainsi que les 3 grandes entreprises de Défense du pays, Elbit System, Rafael et Israel Aerospace Industries (IAI), ont pu présenter leurs démonstrateurs technologiques dimanche 4 aout, sachant que, pour l’Etat-major de Tsahal, il s’agit avant tout d’identifier les briques technologiques qui intégreront le programme, et non de déterminer qui en sera maitre d’oeuvre.

Elbit system et Rafael présentèrent des systèmes de visualisation à 360° pour l’équipage, le premier par l’intermédiaire d’un casque de réalité virtuelle dérivé de celui du F35, le second via une série d’écrans tactiles entourant l’équipage, dans une approché présentée comme étant un « transparent cockpit ». IAI mis pour sa part l’accent sur l’automatisation, en intégrant des technologies issues de ses programmes de drones terrestres. Chacun des systèmes présenté intégre également les atouts de chaque société, comme une tourelle pour missiles Spike et le dispositif de protection active Trophy pour Rafael, des drones de reconnaissance autonome pour Elbit, et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour IAI. A noter que le casque de vision virtuelle de Elbit sera également déployé sur la nouvelle version du char de combat Merkava Mk4.

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Elbit helmet Actualités Défense | Chars de combat MBT | Construction de véhicules blindés
Le casque de réalité virtuelle de Elbit permet à l’équipage d’avoir une vision à 360° de son environnement.

On comprend, dés lors, que le Camel deviendra, à l’instar du SCAF franco-allemand, un système de système, marquant un rapprochement entre les fonctions des blindés lourds et des avions de combat. Alors que le char de combat avait, jusqu’a aujourd’hui, un statut hérité des grandes batailles de char de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide, il est probable qu’il évolue désormais vers une utilisation beaucoup plus proche de celle des avions de combat modernes. En effet, le MBT devient un concentré de technologies, avec de multiples systèmes de détection et de contre-détection, des systèmes de communication, de commandement et de coopération tactique, et plusieurs systèmes d’armes permettant d’engager différents objectifs. Dès lors, il est entré dans un processus d’évolution visant à déployer sa puissance tactique dans la coopération avec l’ensemble des forces du théâtre, dans un schéma beaucoup plus riche qu’auparavant.

Ce faisant, le char hérite également des « défauts » de l’aviation de combat : des couts d’acquisition et de maintenance beaucoup plus élevés, un entretien complexe donc une disponibilité plus faible, et une formation des équipages beaucoup plus longue, et chère. Dans les années 80, une majeure partie des équipages de chars de combat occidentaux était constituée de conscrits, formés en quelques mois seulement, les systèmes étant très conçus pour être simples et accessibles. En revanche, il sera impossible, dans le futur, de confier un CARMEL, T-14 Armata ou MGCS, à des équipages n’ayant pas suivi un cycle de formation long et rigoureux, se rapprochant davantage de celui des équipages d’aéronefs que de celui des AMX30 ou T72.

T14 Armata inside Actualités Défense | Chars de combat MBT | Construction de véhicules blindés
Une des rares photos de l’interieur de la capsule équipage du T-14 Armata russe, offrant une excellente vue multi-spectrale de l’environnement du char.

L’efficacité de ces systèmes sera déterminée non pas leur richesse technologique, mais par le meilleur compromis entre ces paramètres, de sorte à prendre également en considération le critère du nombre, trop souvent négligé en Europe ces dernières décennies. Il est utile de garder en mémoire que si les chars lourds Tiger et Keonig Tiger allemands étaient incontestablement plus puissants, mieux armés et mieux conçus que les M4 Sherman et les T34 russes, c’est le nombre, et non la qualité absolue, qui fit la différence.

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