mardi, mars 19, 2024

La Japon souhaite intégrer le programme F35

Les autorités japonaises ont adressé à Washington une demande d’information concernant le statut de « partenaire » du programme F35, avec pour objectif de tenter de le rejoindre alors que la Turquie, un des partenaires de premier niveau du programme, vient d’en être exclue. Avec la nouvelle commande de 63 F35A venant en complément des 42 appareils commandés en 2013, et de 42 F35B destinés à embarquer sur les destroyers porte-aéronefs de la classe Izumo, Tokyo est aujourd’hui le premier client à l’exportation du programme et, à ce titre, souhaite avoir son mot à dire sur les orientations de celui-ci dans les années à venir.

Mais la demande nippone n’est pas très favorablement accueillie par Washington. En effet, de nombreux acteurs du programmes se sont manifestés suite à l’exclusion d’Ankara, dont le Japon et Israël, alors que les découpages industriels sont déjà très étirés entre les partenaires existants. Difficile dès lors de satisfaire les clients actuels et les prospects, comme la Finlande, Singapour ou la Suisse, qui demandent également des compensations industrielles. Surtout, les Etats-Unis savent parfaitement que le Japon développe son propre programme d’avion de combat de 5ème génération, appelé à remplacer les F2 et les F15J les plus récents lors de la prochaine décennie. En intégrant le statut de partenaire, le Japon aurait accès à des technologies susceptibles d’être intégrées à son nouveau programme.

LHD japonais de la classe Izumo qui emportera des F35B dans le futur 1 Actualités Défense | Aviation de chasse | Construction aéronautique militaire
Les F35B nippons seront mis en oeuvre à partir des deux destroyers porte-aéronefs de la classe Izumo, redonnant à la marine japonaise une capacité aéronavale perdue depuis 1945

Reste à voir si les autorités américaines pourront longtemps conserver la porte entrebâillée vis-à-vis du plus important client du programme, et, qui plus est, un allié stratégique des Etats-Unis pour contenir la montée en puissance chinoise, au moins pour un temps. Tokyo ne se satisfera pas indéfiniment d’un statut secondaire, d’autant qu’un certain déséquilibre se créé aujourd’hui entre les partenaires et clients OTAN du programme, à savoir le Royaume-Unis, les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Belgique et le Canada , représentant aujourd’hui moins de 350 commandes fermes d’appareils, et les clients du théâtre pacifique, Japon, Corée du Sud et Australie, qui représentent près de 250 appareils commandés, pour un seul et unique partenaire, l’Australie. Or, les exigences sur ces deux théâtres divergent grandement, notamment en terme de rayon d’action, de capacités de frappes navales et, plus prosaïquement, d’adversaires potentiels.

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