jeudi, mars 28, 2024

La Marine Nationale entame sa transformation vers l’utilisation de drones

Lors de son audition par la Commission Défense de l’Assemblée nationale, le Chef d’Etat-Major de la Marine, l’amiral Prazuck, a présenté la stratégie de transformation de la Marine Nationale pour intégrer la technologie des drones à tous les étages opérationnels.

Ainsi, si aujourd’hui la Royale ne disposerait que de 5 systèmes de drone, tous destinés à des tests et expérimentations, elle aura, à l’horizon 2030, 1200 systèmes, allant des drones sous-marins aux drones MALE de surveillance, en passant par les drones embarqués destinés à étendre les capacités opérationnelles des unités de surface, et de préciser que, selon lui, la France n’aura pas besoin d’acquérir certains de ces systèmes auprés des Etats-Unis.

Ces drones se décomposent en 5 grandes familles :

  • Les drones de reconnaissance aériens à longue autonomie, parmi lesquels la Marine s’intéresse au Patroler de Safran déjà choisi par l’Armée de Terre, mais également l’EuroMale, dont la configuration bi-moteur en fait un outil idéal pour les missions navales de longue durée, sont mis en oeuvre à partir de bases à terre, pour surveiller les étendues maritimes, et alléger la charge sur les appareils de patrouille maritime, pouvant dès lors se spécialiser davantage dans la lutte anti-sous-marine.
  • Les drones aériens embarqués, comme le VRS 700 conçu conjointement par Naval Group et Airbus Hélicoptères, sont mis en oeuvre par les bâtiments de surface, et emportent des moyens de détection et de communication, de sorte à étendre les capacités de contrôle de zone de ces unités.
  • Les drones de surface, qui sont des navires autonomes, au sujet desquels la Marine nationale semble privilégier l’utilisation pour la guerre des mines, avec le système SLAMF de Thales développé dans le cadre du programme franco-britannique MMCM.
  • Les drones sous-marins, qui seront employés tant dans les missions de guerre des mines que par les nouveaux sous-marins nucléaires français, à des fins de reconnaissance, observation et éventuellement, neutralisation des cibles.
  • Les drones tactiques, déjà en service dans certaines unités, sont employés pour des missions de reconnaissance par les fusiliers marins et commandos de Marine.
Drone sea hunter 1 Actualités Défense | Drones de combat | Drones MALE
La Marine Nationale ne développe pas, pour l’instant, de bâtiment de surface de combat autonome comme le programme MUSV américain

Contrairement à l’US Navy, la Marine Nationale ne semble pas developper, pour l’instant, de drones de surface combattant, comme les Etats-Unis par exemple, avec les programmes MUSV ou LUSV, pas plus qu’elle ne développe de drones sous-marins imposants, comme le XLUUV américain, ou la torpille drone Poseidon russe. De même, aucun programme de drone de combat embarqué n’est aujourd’hui à l’étude en dehors du programme SCAF, contrairement aux Etats-Unis ou à la Chine.

La France est, comme la majorité des marines européennes, en retard dans le domaine de l’utilisation des drones militaires par les forces navales. Outre l’US Navy, plusieurs marines ont depuis quelques années déjà, commencé à utiliser massivement ces outils, comme la marine chinoise, russe, japonaise et sud-coréenne.

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