La disponibilité des avions 5G de l’US Air Force toujours problématique

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Alors que l’US Air force termine les déploiements en Europe de certaines de ses forces dans le cadre de l’exercice Rapid Forge, les chiffres de disponibilité de ses appareils interrogent sur les choix effectués depuis plusieurs années. En effet, comme le montre le tableau ci-dessous, la disponibilité des appareils dits de 5eme génération, à savoir le F22 et le F35A, reste année après année très inférieure à celle des appareils plus anciens, bien que modernisés, de la 4eme génération

Appareils en parc
2018
Disponibilité 2017Disponibilité 2018
A-10 C28174%72 %
F-15 C21271 %71 %
F-15 D2370 %69 %
F-15 E21875 %71 %
F-16 C78566 %70 %
F-16 D15470 %66 %
F-2218649 %52 %
F-35 A14855 %50 %

L’écart entre les appareils des deux générations est flagrant, allant de 40 à 50% selon les années et les appareils. Or, les appareils de 5ème générations sont également beaucoup plus chers que ceux de génération précédente, à l’achat, et surtout en à l’entretien. Enfin, les chiffres de disponibilité annoncés tiennent compte d’un environnement de maintenance optimum, dans des bases parfaitement connectées et approvisionnées. On peut dès lors s’interroger sur le niveau de disponibilité qu’atteindront ces appareils en environnement dispersés et plus rustique, comme le préconise la Rand Corporation dans son étude sur le devenir de la guerre aérienne.

Jusqu’il y a peu, la faible disponibilité de ces appareils, et notamment du F35A qui, rappelons le, est sensé assurer la relève du F16, était considérée comme la conséquence du faible nombre d’appareils en parc. Mais cet argument ne peut plus guère être brandi lorsque le parc atteint ou dépasse les 150 unités.

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A10 sur piste sommaire Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Par sa puissance de feu et sa capacité à utiliser des pistes sommaires, le A10 reste une valeur sure bien que mal-aimée de l’US Air Force.

On ne peut s’empêcher de penser ce que donnera une telle disponibilité pour des forces aériennes réduites, comme celle de la Belgique ou du Danemark, dont le nombre d’appareils disponible, soit 50% des 32 aéronefs en parc, sera à peine suffisant pour assurer l’entrainement des forces, les missions de police du ciel, et la participation aux exercices et quelques missions de réassurance de l’OTAN, comme Baltic Air Policy. Le Pays n’aura, dès plus, plus la moindre capacité à participer à une quelconque opération extérieure , notamment européenne.

Une fois encore, il est utile de regarder la stratégie employée par d’autres pays, comme la Russie et la Chine, qui développent des flottes d’appareils de 5ème génération, comme le Su57 et le J20, venant en supplément de flottes plus importantes d’avions de 4eme génération modernisés, comme le Su30/34/35 et le J10/16. A l’image de l’utilisation du char T14 comme unité de rupture pour permettre l’exploitation par des T72 et T90 modernisés, les Su57 et J20 apparaissent comme des aéronefs destinés à obtenir un avantage tactique permettant l’exploitation par des forces plus traditionnelles, et beaucoup plus nombreuses. Il peut s’agir, par exemple, de l’élimination des aéronefs de soutien, tels les Awacs et les ravitailleurs, ou des centres de communication, de commandement, des dépôts logistiques ou des bases aériennes, permettant aux appareils plus rustiques d’évoluer dans un environnement plus sécurisé.

On peut, dès lors, se demander si le lobbying intense de l’OTAN, de l’US Air force et de Lockheed pour faire adopter le F35A comme avion principal de nombreuses forces aériennes occidentales, n’est pas, au final, un facteur d’affaiblissement pour pour l’OTAN, pour l’Europe, et pour l’ensemble de la Défense collective occidentale ? Une leçon à ne peut ignorer dans le developpement des futurs programmes SCAF et Tempest européens.

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