jeudi, mars 28, 2024

La Canada entame la dernière phase du programme destiné à remplacer ses CF-18

Mardi 23 juillet, les autorités canadiennes ont publié la sollicitation finale pour le remplacement de ses 88 CF-18 Hornet acquis dans les années 80 auprés de Mc-Donnel Douglass. 4 constructeurs restent en lice, dont le suédois Saab avec le J39 Gripen E/F, Eurofighter avec le Typhoon, Boeing avec le F/A 18 E/F Super Hornet, et bien évidement, Lockheed-Martin avec le F35A, pour un contrat estimé à 19 Md$ canadiens, soit 13 Md€, pour 88 appareils.

Dassault Aviation a annoncé se retirer de la compétition en novembre 2018, le constructeur français estimant les demandes techniques des autorités canadiennes déraisonnables alors que le marché n’était pas attribué. A noter que Naval Group et Fincantieri avaient eux aussi décidé de ne pas participer à l’appel d’offres canadien concernant le remplacement des frégates de la Royal Canadian Navy au même motif. Dans les deux cas, les industriels français craignaient une fuite d’informations vers certains concurrents, sachant que l’équité de l’appel d’offres étaient, selon eux, contestable.

F35B et Typhoon prefigurant la Royal Air France pour les 30 annees a venir Actualités Défense | Aviation de chasse | Canada
Le F35 et le Typhoon sont très bien placés pour remporter cette compétition

La flotte de chasse canadienne doit répondre à plusieurs contraintes, certaines naturelles, d’autres opérationnelles, et d’autres, enfin, politiques. Ainsi, les très vastes étendues du pays, et l’utilisation fréquente des appareils en conditions hivernales extrêmes, privilégient les avions bimoteurs, beaucoup plus surs. En outre, le Canada, participant à La Défense intégrée nord-américaine pilotée par le NORAD américain, à tout intérêt à privilégier des équipements américains pour garantir une Interopérabilité optimum. Malheureusement, les relations avec Boeing et le gouvernement Canadien sont au plus mal, le constructeur de Seattle ayant mené une charge brutale contre le constructeur national d’avions régionaux Bombardier en 2017. Quand à Lockheed-Martin, les relations ne sont pas meilleures, puisque le premier Ministre benjamin Trudeau avait retiré l’option de commande de F35 lors de son élection, l’avion étant jugé trop cher et l’attribution du contrat non transparente.

De prime abord, l’avion le plus adapté pour le pays semble être le Typhoon européen. L’avion, construit en grande partie par les britanniques, est évidemment interopérable avec les forces américaines. Rappelons que le Royaume-Unis, comme le Canada, la Nouvelle-Zelande et l’Australie, fait parti des « Five-eyes », à savoir les alliés les plus proches de Washington, ayant des accès privilégies aux informations et technologies US. En outre, l’avion est bimoteur, rapide, et probablement le meilleur appareil occidental pour les missions d’interception et de supériorité aérienne à l’exception du F22. Enfin, Airbus, qui participe au consortium Eurofighter, a « sauvé » Bombardier lorsque les Etats-Unis lui ont fermé leur marché.

Gripen snow Actualités Défense | Aviation de chasse | Canada
Le Gripen est à la fois économique, et conçu pour évoluer par grand froid

Mais Lockheed, l’US Air Force et l’OTAN ne vont certainement pas laisser le Canada prendre sa propre décision. Comme ce fut le cas en Belgique, et comme ils tentèrent de le faire en Allemagne, il est probable que le triptyque usera de toutes les options de lobbying pour amener Ottawa a sélectionner le F35A, même si l’appareil monomoteur est très mal adapté aux besoins canadiens, notamment du fait de l’absence de super-croisière.

Enfin, Saab peut toujours faire valoir les critères économiques qui peuvent faire mouche, et Boeing, malgré le passif de l’affaire Bombardier, peut jouer sur la très bonne tenue des CF-18 en service, et sur une transition souple et économique vers le Super Hornet.De fait, la compétition reste ouverte, même si, comme souvent, l’on craint que le Lobbying F35 finisse par avoir le dernier mot.

Les participants devront remettre une première offre à l’automne, puis une seconde, révisée, au printemps 2020. L’attribution du contrat interviendra, quand à elle, début 2022, les premières livraisons devant intervenir à partir de 2025.

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles