La Corée du Nord développe un sous-marin lanceur d’engins sur la base d’un modèle des années 50

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A l’occasion de la visite du leader nord-coréen Kin Jong Un dans un chantier naval d’Etat, l’agence d’Etat KCNA a publié des clichés de la construction d’un nouveau sous-marin nord-coréen. Le bâtiment semble être une version modifiée de la classe de sous-marins soviétique des années 50 identifiée par l’OTAN comme la classe Romeo. En outre, le kiosque a été allongé, de sorte à emporter, à ce qu’il semble, 2 ou 3 silos permettant de lancer des missiles balistiques à l’image du missile balistique lancé de sous-marin SLBM NKN-11 Pukkŭksŏng-1, dont les derniers essais, en aout 2016 et février 2017, furent couronnés de succès.

De fait, la Corée du Nord serait proche de disposer d’un sous-marin lanceur d’engins, et de rejoindre ainsi les 5 membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, et l’Inde, seules nations à disposer de tels équipements à ce jour.

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La publication de clichés de la visite du président Nord Coréen est un événement rare

Ceci étant posé, les solutions technologiques employées par la Corée du Nord sont loin d’atteindre les standards des occidentaux, de la Russie, ou de la Chine. Ainsi, le missile Pukkŭksŏng-1 a une portée réduite, de seulement 2500 km selon les estimations des services occidentaux. En outre, il ne semble pas être en mesure d’emporter des MIRV. Ce type de missile entre parfaitement dans les domaines d’interception des systèmes anti-missiles occidentaux, comme le THAAD ou le futur Aster 30Block1NT.

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Surtout, le Romeo, dont le nouveau submersible est très largement inspiré, est un sous-marin à propulsion diesel aux performances très limitées. Ce sous-marin océanique a une autonomie de 9000 nautique à la vitesse de 9 noeuds, mais son autonomie en plongée est particulièrement réduite, en l’absence de batteries modernes, ou de systèmes anaérobies. En outre, le Romeo n’a pas bénéficié des très nombreuses améliorations pour rendre les sous-marins plus discrets qui intervinrent dans les années 70 et après. Sur les 133 Romeo construits entre 1963 et 1984 en Union Soviétique et en Chine, 80 ont déjà été retirés du service, et les unités restantes sont considérées comme largement obsolètes.

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Test de lancement du missile KN-11 par la Corée du nord

Toutefois, dans le contexte particulier nord-coréen, disposer d’un ou plusieurs sous-marins de ce type représenterait, à n’en point douter, un atout important pour l’efficacité de la dissuasion du pays. Même si les bâtiments n’évolueront probablement pas au delà de la zone de protection de la Marine nord-coréenne, ils représentent une capacité de riposte importante, donc une inconnue significative pour un quelconque plan offensif à l’encontre du pays. La portée du KN-11, si elle est limitée, est suffisante pour atteindre Seoul, Pekin ou Tokyo, en cas de besoin, des cibles sensibles pouvant entrainer une riposte nucléaire massive des protagonistes ou de leurs alliés.

Le risque secondaire que représente cette nouvelle classe, repose sur la possibilité d’une exportation vers un des clients traditionnels de Pyongyang, comme l’Iran. Si Teheran venait à disposer d’un ou plusieurs bâtiments de ce type, armés de missiles balistiques, cela entraînerait sans le moindre doute la nucléarisation de l’Arabie saoudite, l’intervention d’Israel, et l’embrasement de la région. Rappelons qu’une grande partie du programme balistique iranien est issue de transferts de technologies en provenance de Corée du nord.

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Alors que les discussions entre le leader nord Coréen et Washington semblaient marquer le pas, ce reportage de l’agence de presse nord-coréenne n’est certainement pas anodin, et permet à Kim Jong Un de rappeler au président américain qu’il peut si besoin retourner vers le statu quo. La Corée du Nord a menacé de mettre fin aux négociations sur la dénucléarisation du pays avec les Etats-Unis si les exercices conjoints entre les forces sud-coréennes et américaines étaient maintenus.

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