Les armées britanniques investissent dans les technologies hypersoniques

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Le ministère de La Défense britannique vient d’attribuer à Rolls Royce, BAE Systems et Reaction Engines un contrat de 10 m£ pour developper un moteur d’aéronef évoluant dans un régime supersonique élevé, c’est à dire entre Mach 4 et Mach 5, soit la limite communément admise de régime hypersonique. L’objectif est, selon le chef d’état-major de la Royal Air Force, de pouvoir disposer rapidement de cette technologie pour pouvoir l’intégrer dans son arsenal, prenant soin de préciser qu’il ne fallait cependant pas s’attendre à voir un Typhoon hypersonique émerger dans les années à venir.

En effet, ce programme, de même que d’autres lancés récemment, est destiné à fournir une brique technologique pour le programme Tempest, de sorte à donner aux concepteurs aéronautiques et aux états-majors la plus grande gamme de technologies disponibles et fiables pour concevoir le, ou les aéronefs du programme, qu’ils soient pilotés ou autonomes. Cette approche n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle vers laquelle les britanniques ont fait basculer le programme FCAS de drones de combat franco-britannique, ce qui fut interprété comme une reculade de Londres par Paris.

En réalité, les britanniques ont pris, pour le Tempest, un paradigme radicalement opposé à celui choisit par la France, l’Allemagne et l’Espagne pour le SCAF, reposant sur le developpement de briques technologiques d’un coté, et l’intégration de ce briques pour concevoir l’aéronef(s) de l’autre. Coté SCAF, le paradigme repose sur le developpement d’un système intégré, incluant ses propres étapes technologiques. C’est la méthode qui fut employé pour le Rafale, mais avec un gap technologique plus limité que celui qui attend le SCAF.

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F35B et Typhoon RAF 1 Actualités Défense | Armes et missiles hypersoniques | Aviation de chasse
Il ne faut pas s’attendre à des Typhoon hypersoniques, précise le Chef d’Etat-Major de la Royal Air Force

La méthode britannique est également, paradoxalement, l’application directe des recommandations faites par le GIFAS, et son Président E.Trappier, en 2016, lors de la campagne présidentielle, et qui recommandait précisément de séparer la partie recherche technologique dans des programmes de démonstrateurs, de la partie système d’arme dans les programmes majeurs. Procéder de cette manière offre, en effet, de nombreux avantages, comme une adaptabilité et une réactivité plus grande aux nouvelles technologies qui ne manqueront pas d’apparaitre d’ici 2040, la réduction des risques d’impasses technologiques ralentissant le programme et faisant exploser ses couts, et surtout, la possibilité de pouvoir simultanément intégrer les mêmes briques technologiques dans plusieurs sous-programmes, en fonction de leur degré de maturité.

Or, Rolls-Royce, BAe comme toute l’industrie aeronautique de Défense britannique, ont pu observer par le menu les dérives d’une approche intégrée dans le programme F35, auquel la BITD britannique contribue à hauteur de 14%. Il n’est donc pas étonnant de constater des approches antagonistes entre le programme Tempest et le programme américain.

Quoiqu’il en soit, par ce programme, la RAF ouvre une porte vers des performances haute vitesse du Tempest, sans y précipiter le programme. Une chose est certaine, le programme Tempest mobilise beaucoup au Royaume-unis…

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