Le Department of Defense décide de sa stratégie pour la 5G.

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Le Defense Science Board (DSB) vient de remettre son rapport au Département de la Défense (DoD). Il définit les grandes lignes de la stratégie américaine pour le déploiement des technologies de télécommunications de cinquième génération.

Au travers d’un examen technique et technologique approfondi, dont une part est classifiée, ce comité d’experts civils, nommés auprès du Département de la Défense sur des questions scientifiques et techniques, vient de rendre des conclusions attendues. S’inscrivant dans un contexte de tensions géopolitiques, sur fond de guerre commerciale avec dans le premier rôle Huawei, ce rapport est censé répondre aux préoccupations grandissantes au sujet du déploiement de la 5G.

À la suite d’un rapport issu du conseiller à la Sécurité Nationale du Royaume-Uni exprimant un certain nombre de réserves quant à la sécurité des technologies 5G du géant chinois des télécommunications, l’actualité récente a en effet laissé transparaitre une réelle fébrilité chez les gouvernements d’un certain nombre de pays, États-Unis en tête. Si la Chine devait investir et contrôler une part importante du marché mondial de la 5G, alors Pékin pourrait être en mesure de faire usage de cette technologie à leurs dépens. La perspective de perdre la souveraineté sur un réseau de télécommunications – à l’avenir critique – dont le bon fonctionnement pourrait être dépendant de la simple volonté d’une nation étrangère, a de quoi inquiéter outre-atlantique.

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Ce rapport, destiné à donner les grandes lignes de la stratégie du DoD dans le cadre du déploiement de la 5G, tire un certain nombre de conclusions notamment en matière d’applications militaires, d’atténuation des risques sur les chaînes logistiques, et établit des procédures de modernisation des infrastructures de communications existantes :

  • la bande passante et les services 5G peuvent améliorer les capacités actuelles du DoD et ont le potentiel de créer de nouvelles capacités telles que la virtualisation des fonctions réseau, de nouvelles améliorations en matière de radiofréquences et de sécurité des réseaux ;
  • les technologies nouvelles et émergentes créent des occasions de regagner le leadership pour les futures versions des normes du 3rd Generation Partnership Projet (3GPP) (coopération entre organismes de standardisation en télécommunications qui produit et publie les spécifications techniques pour les réseaux mobile de 3ème et 4ème génération);
  • la 5G diffère largement de la 4G, incluant des changements en matière de propriété intellectuelle, d’élaboration de normes et de chaînes logistiques ;
  • les vulnérabilités inhérentes à la chaîne logistique, à la cybernétique, aux radiofréquences et à la guerre électronique, ainsi que les vulnérabilités virtuelles et physiques, créent des risques importants ;
  • et le déploiement de la 5G doit être mesuré par rapport à la criticité de la mission et au risque acceptable.

Si Huawei a pris une avance certaine en matière de technologie 5G, nul doute que le champion américain Qualcomm saura tirer parti de cette mise au ban commerciale de son concurrent direct.

Dans le même temps, en France,  l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) vient de publier le calendrier du déploiement et les conditions d’attribution de la 5G en France avec pour objectif un début de chantier en 2020.

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Jean Lebougre
Spécialiste Cyberwarfare

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