L’Iran aurait tenté d’arraisonner un pétrolier britannique dans le Détroit d’Ormuz

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Finalement, Téhéran semble bien déterminer à mettre ses menaces à exécution, suite à l’arraisonnement du pétrolier Grace 1 lors de son passage par le détroit de Gibraltar par les forces britanniques. En effet, selon un communiqué du ministère des affaires étrangères outre-manche, trois vedettes appartenants à la branche Marine des gardiens de la Révolution, auraient donné la chasse au pétrolier British Heritage, avant d’être éloignées par la frégate de la Royal Navy HMS Montrose qui croisait à proximité dans le détroit d’Ormuz.

Peu d’indications sur l’opération n’ont été donné, mais par un communiqué de l’agence officielle Fars, les gardiens de la révolution ont nié avoir voulu s’en prendre à ce pétrolier, ni même avoir croisé la route du Montrose.

Que l’opération ait été ou non succès, elle fait toutefois peser une menace effective sur les bâtiments qui naviguent par ce détroit par lequel 30% du pétrole mondial transite chaque année. Depuis la mi-juin 2019, les cours du pétrole brut sont passés de 51$ à plus de 60%, une hausse de presque 20%, et ces annonces ne vont certainement pas entamer la tendance aussière en cours. Paradoxalement, un pétrole cher profite avant tout aux adversaires de l’Iran, en premier lieu desquels les pays de l’Alliance Sunnite, qui voient leurs recettes croitre rapidement. Les Etats-Unis ont également intérêt à voir un prix du pétrole au dessus de 60$ pour rentabiliser leurs investissements en matières de gaz de schiste, alors que la Russie a construit son budget à moyen terme sur l’hypothèse d’un pétrole à 65$. A l’inverse, la Chine, premier partenaire commerciale de l’Iran, n’a aucun intérêt à voir le prix du pétrole monté, pas plus que le Japon ou les pays Européens. Faire porter la pression sur les cours du brut apparait donc, en soit, comme globalement contre-productif pour l’Iran, qui cherche avant tout à pouvoir vendre à nouveau sa production sur le marché international, au sujet duquel elle n’a guère que la Chine et les Européens comme soutien.

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On peut en déduire que l’objectif de cette opération était probablement avant tout intérieur, de sorte à montrer la détermination du gouvernement iranien et des instances religieuses pour faire face à ses adversaires, fussent-ils également leurs meilleurs alliés.

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