Va-t-on vers un retour des programmes X de l’US Air Force ?

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Durant les années 50, 60 et 70, l’US Air Force développa, avec la DARPA, et le group Skunk de Lockheed, un nombre impressionnant de prototypes visant à repousser les limites technologiques et le savoir théorique du pays. Ces programmes permirent à la génération d’appareils allant du F14 au F18 d’apparaitre, et de prendre un ascendant technologique fort sur le camp soviétique. A la fin des années 80, cet avantage technologique était au plus haut, et se révéla déterminant lors de la première guerre du Golfe, et de la campagne aérienne Desert Storm.

Avec la chute du bloc soviétique, le besoin en matière de course technologique disparu, et les Etats-Unis, comme les Européens, se calèrent sur un rythme de progression technologique beaucoup plus long. Là ou le programme F15 fut développé en moins de 5 ans, le programme F22 en prit 10, et le programme F35 15 années. En France, le developpement de la prochaine génération d’appareils de combat, le programme SCAF, est planifié sur une période dépassant les 20 années. Avec l’assurance de disposer de la supériorité aérienne dans tous les contextes, et l’absence de besoin opérationnels marqués, les programmes de recherche, comme d’avions de combat, s’étalèrent dans le temps, au point que désormais, la durée de vie prévisible d’un aéronef de combat excède les 40 ans, alors qu’elle ne dépassait pas 7 à 10 ans dans les années 60.

X36 prototype Actualités Défense | Aviation de chasse | Budgets des armées et effort de Défense
Le prototype X36 de Boeing

Il semble que cette situation soit désormais révolue, et qu’un retour à un cycle industriel et technologique beaucoup plus court soit nécessaire. C’est en tout cas ce qu’a exprimé Will Roper, le secrétaire adjoint aux acquisitions de l’US Air Force, lors d’un forum se tenant en marge du Salon du Bourget. Selon lui, les Etats-Unis doivent revenir à une planification par tranche de 5 années, de sorte à être en mesure de répondre aux évolutions technologiques constatées ou provoquées. En outre, il considère qu’il est nécessaire de relancer la dynamique des programmes X, de sorte à maintenir ou re-acquerir la suprématie technologique aujourd’hui contestée.

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Cette valeur de 5 années n’est pas arbitraire : c’est la durée moyenne séparant 2 programmes d’avions de combat chinois depuis 30 ans. Aujourd’hui, la Chine produit en effet un nouvel appareil tous les 5 ans, et une nouvelle génération tous les 20 ans. C’est ainsi que l’industrie chinoise a été capable de passer, entre 1990 et aujourd’hui, d’une situation technologique marquant 20 années de retard sur les technologies occidentales, à la situation d’équilibre technologique ayant court aujourd’hui. A ce titre, plusieurs témoignages ont indiqué qu’un nouveau prototype d’avion d’attaque avait pris l’air la semaine dernière, respectant une nouvelle fois le rythme des 5 années. Cet appareil est probablement le successeur du JH-7, un avion d’attaque très inspiré du Su24, qui entra en service au début des années 90.

Dès lors qu’un pays, surtout lorsqu’il dispose des moyens de la Chine, s’engage dans une accélération des cycles technologiques de Défense, ce rythme doit s’imposer à tous les acteurs qui souhaitent maintenir une offre crédible dans les années à venir. L’appel de Will Roper n’est pas, à ce titre, sans rappeler celui fait par le GIFAS en 2016, appelant à l’augmentation du budget d’équipements et de recherche des armées à 24 Md€ (10 Md€ aujourd’hui), et à la mise en place d’un programme de developpement de prototype pour constituer les briques technologiques permettant d’accélérer et de fiabiliser les programmes d’avions de combat dans les décennies à venir.

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