Les Etats-Unis tentent de fédérer les européens autour du cas de l’Iran

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Alors que le président Trump a annoncé un nouveau train de sanctions contre les dirigeants et entreprises iraniennes, Mark Esper, le secrétaire à La Défense qui a remplacé Mike Shanahan, s’est rendu ce Mardi à Bruxelles pour rencontrer les membres européens de l’OTAN, et tenter de les fédérer autour d’un projet commun vis-à-vis de l’Iran.

L’Iran ne représente qu’un des nombreux sujets abordés lors des rencontres bilatérales et multilatérales tenues par M.Esper, dont l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak et, bien évidemment les tensions avec la Russie. Le Secrétaire Général de l’OTAN s’est à ce titre exprimé au sujet de la prochaine expiration du délais donné par les Etats-Unis pour se conformer au traité INF, avant le 2 aout, faute de quoi, le pays s’exposerait à une « réponse mesurée mais déterminée de la part de l’Alliance ». Sachant que le Kremlin, comme Washington, ont d’ores et déjà entrepris le developpement de missiles à portée intermédiaire ne respectant pas les contraintes du Traité, cette déclaration tient davantage de l’action de communication interne, que d’une menace effective, d’autant que la Russie n’a pas pour habitude de répondre favorablement à la menace, et que, dans ce domaine, l’avantage technologique et opérationnel à court et moyen terme tendrait plus du coté russe qu’occidental.

La situation n’est pas meilleure pour les Etats-Unis face à l’Iran. En effet, la France, mais également la Grande-Bretagne, et l’Allemagne, font parti, avec la Russie et la Chine, du traité sur le nucléaire iranien de 2015, duquel le président Trump a retiré les Etats-Unis en 2017. Les pays européens ne sont pas favorables à une action de guerre contre Téhéran, et veulent privilégier les actions limitant le risque de dérive militaire dans la région. Il est donc peu probable que Mark Esper ne revienne de son voyage à Bruxelles avec le soutien espéré des européens.

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Les options américaines semblent dès lors se restreindre dans ce dossier, les dirigeants iraniens n’étant, visiblement, pas sensibles aux méthodes de négociation du président Trump soufflant simultanément le chaud et le froid, dans l’espoir de provoquer une réaction. Ainsi, le message sur Twitter offrant « amitié des Etats-Unis » si l’Iran venait à abandonner son programme nucléaire, n’a susciter aucune réponse à Téhéran. Quand aux nouvelles sanctions mises en place par Washington, elles ont été qualifiées « d’idiotes » par Téhéran. En effet, parmi les personnes visées, se trouvent l’Ayatollah Ali Khamenei, qui n’envisagera jamais de quitter l’Iran, et le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javas Zarif, ce qui ne va guère faciliter l’ouverture de négociations comme officiellement appelé par les Etats-Unis, a déclaré le président Iranien Hassan Rouhani.

Ce manque de cohérence dans le message porté par les Etats-Unis ne sera certainement pas de nature à rassurer les alliés européens de Washington dans ce dossier.

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