Le Scorpene de Naval Group attaqué (à tort) dans la presse indienne

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A l’occasion des tests concernant le second sous-marin de la classe Kalvari, appartenant au programme P75 attribué initialement au consortium franco-espagnol MDL, puis au français DCNS à la suite de la dissolution de la Joint-Venture entre DCNS et Navantia, la presse indienne a, une nouvelle fois, publié des articles à charge sur le programme, sur la base d’informations contestées ultérieurement par le constructeur Naval Group (ex DCNS)

Selon les informations de la presse indienne, la Marine Indienne aurait refusé de valider le Khanderi (nom de bâtiment du second Scorpene), en relevant plus de 35 défauts et non-conformités lors des tests en mer, et notamment une non conformité sur la furtivité acoustique du bâtiment, reportant de plusieurs mois l’entrée en service du bâtiment.

Naval Group a apporté des précisions sur ces points dans les colonnes du site « Naval News« . Selon le constructeur, les informations obtenues par la presse indienne ont été partielles, sorties de leur contexte, et transmise par des sources manquant de crédibilité. Si les tests ont effectivement duré plus longtemps que prévus, les non-conformités constatées, et par ailleurs majoritairement traitées, n’entraveront pas l’entrée en service du navire. D’autre part, un problème concernant l’hélice propulsive avait créé des sources sonores parasites, mais une fois celle-ci remplacée, le Khanderi a pu passer les tests acoustiques de la Marine Indienne, en excédant très nettement les attentes de celle-ci.

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Une attaque du même ordre avait mis en cause la discrétion acoustique du Kalvari lors de son déploiement faisant suite à l’affrontement des aviations pakistanaises et indiennes le 28 février. La Marine Pakistanaise a alors déclaré avoir été en mesure de détecter le nouveau sous-marin indien, information immédiatement reprise par la presse indienne, malgré les dénégations de l’Etat-major de la Marine indienne. Le Pakistan s’était déjà livré à ce type d’accusation, n’hésitant pas à faire circuler des videos truquées pour appuyer ses dire.

Deux Rafales B indiens en patrouille Actualités Défense | Communication institutionnelle défense | Constructions Navales militaires
2 Rafale B des forces aériennes indiennes

Ces attaques n’interviennent cependant pas dans un contexte neutre, pas plus que les accusations portées contre le contrat Rafale l’année dernière, et classée sans suite par manque de « matérialité » par la cour suprême du pays. En effet, dans les deux cas, les industriels français participent à de nouvelles compétitions les opposants à des industriels européens, américains et russes, avec, à la clé, des contrats de très haute valeur, tant financière que stratégique. Or, en Inde, comme en Europe, l’opinion publique joue un rôle déterminant dans l’attribution des contrats d’armement. Altérer l’image d’un industriel, surtout lorsqu’il est déjà positionné dans le pays, comme Naval Group et Dassault Aviation, constitue un moyen efficace pour nuire à ses chances de succès.

Cette approche est d’autant plus efficace que, contrairement aux anglo-saxons ou aux russes, les industriels français ne communiquent traditionnellement que très peu vers l’opinion publique, laissant de fait de grandes libertés à leurs adversaires pour établir une hiérarchie altérée et une narrative largement répandue touchant jusqu’aux élites politiques. Les discours de certains acteurs politiques flamants concernant le Rafale en sont une quelques exemples.

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