vendredi, mars 29, 2024

La première frégate F125 entre en service dans la Marine Allemande

La frégate Baden-Württemberg, première unité de la classe F125 construite par TKMS, est officiellement entrée en service dans la Marine Allemande, à l’occasion d’une cérémonie le 17 juin 2019. Mais est-ce une bonne nouvelle ? Les 4 frégates de la classe F125, sont des bâtiments imposants, longs de 150 m, et jaugeant 7200 tonnes. Elles sont destinées à remplacer les 8 frégates F122 Bremen datant des années 80, tout en apportant un bon technologique important à la Marine Allemande, permettant de réduire l’équipage de 200 hommes à 120 sur le nouveau bâtiment, grâce à un haut niveau d’automatisation.

Mais, au delà de la division par 2 du nombre d’unités, les autorités allemandes ont conçu les Baden-Württemberg pour une utilisation exclusive sur des théâtres de faible intensité. Ainsi, les bâtiments n’emportent, en matière de défense anti-aérienne, que deux systèmes RAM à très courte portée, permettant uniquement de protéger le navire s’il est visé. Ils ne disposent, par ailleurs, d’aucune capacité de lutte anti-sous-marine, alors qu’il s’agissait de la mission principale des Bremen. Enfin, à l’exception de leur canon de 127 mm, les F125 n’ont aucune capacité de frappe à terre. De fait, à l’exception de ses 8 missiles antinavires Harpoon, devant être rapidement remplacés par des RBS15 norvégiens, et de son vaste hangar permettant de recevoir 2 hélicoptères moyens NH90, ces bâtiments n’ont aucune capacité d’escorte de bâtiments majeurs, mission première des frégates de l’OTAN, d’autant que la puissance des moteurs embarqués limite la vitesse du bâtiment. En revanche, il ne manque pas d’armes non létales, comme des canons à eaux …

Bandeau02 Actualités Défense | Allemagne | Armes non létales

Une architecture qui n’est pas sans rappeler celle des Frégates légères Furtives de la classe LaFayette de la Marine Nationale, dont le manque d’armement à maintes fois été dénoncé, et qui sont, actuellement, en cours de modernisation, pour intégrer un sonar de coque, et donc disposer d’une capacité de lutte anti-sous-marine minimum.

On ne peut, dès lors, s’empêcher de constater l’anachronisme qui préside à la conception des nouvelles frégates allemandes, n’ayant nullement pris en considération les évolutions des menaces en Europe et dans le monde ces 10 dernières années. En outre, le manque de puissance à bord va nécessairement entraver de possibles évolutions visant à corriger les défauts des bâtiments. Qu’il soit volontaire ou fortuite, ce manque de discernement de la part des autorités allemandes n’a rien de rassurant, le pays déployant des trésors de persuasion pour devenir le pivot de La Défense européenne, alors qu’il n’a visiblement pas une perception cohérente des risques et menaces qui visent désormais le vieux continent.

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