Le Gripen E/F écarté de la compétition en Suisse

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La centrale d’achat « ArmaSuisse », en charge du pilotage de la compétition en vu de remplacer les F18 et F5 de l’armée de l’air helvétique, a annoncé avoir écarté l’avion JAS 39 Gripen E/F de Saab, dans la mesure ou l’appareil ne répondait aux exigences de l’appel d’offre. En effet, cet appel d’offre impose que les appareils présentés soient d’ores-et-déjà opérationnels et aptes à être testés, de sorte à écarter tout risque technologique et/ou de délais dans la procédure. Le Gripen E/F ne sera en mesure de répondre à ces critères qu’en 2023.

C’est un coup dur pour Saab, qui fondait de grands espoirs sur ce marché, dans la mesure ou son appareil avait déjà été retenu précédemment par cette même centrale d’achat, avant que le contrat ne soit annulé suite à une votation citoyenne. L’appareil suédois avait, effectivement, l’avantage du prix, tant à l’achat qu’en terme de maintenance, sur l’ensemble de ses concurrents, et des performances plus qu’honorables dans de nombreux domaines. Saab, qui avait déjà connu une sévère défaite en Slovaquie l’année dernière, face au F16V cette fois, est engagé dans plusieurs autres compétions, en Finlande, en Inde, ainsi qu’au Canada.

On peut toutefois s’étonner de l’élimination du Gripen à ce motif, et du maintien dans la compétition du F35 de Lockheed, de récentes révélations montrant que l’appareil était encore très loin d’être « opérationnel » au sens propre du terme, et dont le prix annoncé est en réalité très loin de recouvrir les dépenses auxquelles il faudra consentir par ses acquéreurs, ne serait-ce que pour le maintenir au standard opérationnel minimum.

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On peut également se demander si cette décision n’a pas un fondement plus politique, dans la mesure ou l’appareil de Saab avait déjà été écarté par l’opinion publique helvétique. En effet, même si le Gripen E/F a sensiblement évolué vis-à-vis de son ainé, l’image publique de l’appareil reste la même. Ainsi, en l’écartant, ArmaSuisse s’assure peut-être de ne pas revivre le même scénario, les Suisses pouvant juger négativement qu’un appareil déjà écarté par voie référendaire soit à nouveau sélectionné.

Le Gripen effacé, et en admettant que les officiels suisses soient plus imperméables aux pressions de Lockheed que leurs voisins européens, la compétition devrait désormais se cristalliser sur un affrontement et le F/A 18 Super Hornet de Boeing, et le Rafale de Dassault. Le premier a pour lui l’antériorité des forces aeriennes helvétiques sur F18, et donc une transition souple tant du point de vue des pilotes que de la maintenance. Le Rafale a pour lui un niveau de performances plus élevé, une carrière opérationnelle à venir plus longue, et les rapprochements possibles avec la France pour les formations et les opérations de type « Police du Ciel ».

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