jeudi, mars 28, 2024

La recherche d’une protection active des Stryker de l’US Army dans l’impasse

Le Stryker est devenu aujourd’hui le blindé le plus représenté de l’US Army, avec plus de 4200 exemplaires en service, décliné à plus d’une dizaine de versions spécialisées, allant du transport de troupe au mortier, en passant par le véhicule de commandement et d’opération en zone contaminée. Ce blindé léger 8×8 représentait, lors de son entrée en service en 2001, une profondeur évolution des paradigmes de l’US Army, dans une approche beaucoup plus légère et mobile de la manoeuvre, qui n’est pas sans rappeler celle des forces françaises avec leurs VAB. Le Stryker s’est révélé très adapté pour les combats de basse et moyenne intensité, en Afghanistan comme en Irak, apportant une alternative économique et efficace aux lourds M2 Bradleys.

Mais alors que l’hypothèse de conflits de haute intensité réapparait, l’US Army s’est rapidement rendue compte que son blindé était désormais très vulnérable, face à des forces technologiquement avancées. C’est la raison pour laquelle elle décida, en juillet 2018, d’étudier l’adjonction d’un dispositif de protection active à ses Stryker, comme cela fut fait pour ses chars de combat Abrams, et ses véhicules de combat d’infanterie Bradleys. Deux sociétés, l’Allemand Rheinmetall et l’israélien Rafael, présentèrent leurs dispositifs de protection soft-hard kill, le Trophy VPS pour Rafael, et l’ADS allemand.

Le Stryker pour les tests du trophy de Rafael Actualités Défense | Construction de véhicules blindés | Etats-Unis
La silhouette du Stryker est profondément modifiée par l’ajout des systèmes Hard-Kill

Malheureusement, il semble que les tests n’aient pas donné satisfaction aux autorités militaires américaines, puisque l’US Army a annoncé qu’ils étaient désormais terminés, et qu’aucun des participants n’avait été sélectionné. Les raisons précises de cet échec n’ont pas été présentées, même si des problèmes de maturité technologique aient été évoqués.

La mise en oeuvre d’un système de protection active, ajoute nécessairement une masse importante au blindé, ce qui entame ses performances, et son rapport puissance/poids, déterminant pour conserver une mobilité tout-terrain suffisante. Ces dispositifs de protection hard-kill se composent d’une chaine de détection radar et laser, et d’effecteurs pour intercepter les projectiles, conçus initialement pour équiper des chars de combat comme le Leopard 2 ou le Merkava, et des véhicules de combat d’infanterie, beaucoup plus lourds que le Stryker. Il parait donc raisonnable de mettre en cause le Stryker dans cet échec, car le blindé américain est très léger, n’atteignant que 18 tonnes sur la balance. La consommation électrique du dispositif peut également poser problème.

Reste que, sans protection active, et avec son blindage léger, les Stryker de l’US Army seront très exposés en cas d’engagements de haute intensité, alors que les brigades Stryker constituent aujourd’hui la colonne vertébrale des forces de projection de l’US Army.

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