Les Etats-Unis mènent leur offensive en Europe pour contrer le PESCO

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’administration américaine a très mal accepté la fermeté européenne au sujet de la restriction des programmes industriels de Défense de l’Union européenne aux entreprises européennes, sans permettre aux entreprises américaines d’y accéder en tant que principal contractant. Après avoir menacé ouvertement l’Union européenne de représailles si elle ne venait pas à modifier sa position, les premières mesures sont apparues, avec le programme ERIP, pour European Recapitalization Incentive Programme, qui vise à remplacer les équipements des pays membres de l’union ayant appartenu au Pacte de Varsovie, par des équipements américains.

La stratégie de l’ERIP se divise en 2 volets :

1- viser les pays de l’est de l’Union européenne, de sorte à créer une dissension au sein de l’Europe, en ayant la main mise sur les capacités de Défense et industrielle de ces pays.
2- S’assurer du choix de ces pays les équipements US en enrobants chaque offre d’une aide financière couvrant en partie les couts d’acquisition, et présentée comme une participation supplémentaire des Etats-Unis à La Défense effective de ces pays.

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Ces mesures s’ajoutent à des mesures déjà en place, comme des financements directs pour la modernisation des équipements des membres de l’OTAN, et des déploiements importants et répétés de forces US, ayant un effet très positif sur les opinions publiques de ces pays, alors que les grandes nations européennes peinent à prendre leur responsabilité dans ce domaine.

Ainsi, dans le cas de la Grèce, les Etats-Unis ont accompagné le programme de modernisation des F16 de la force aérienne hellénique, d’un cout total de 1,6 Md$, d’une aide directe de 600 m$, présentée comme un engagement direct des Etats-Unis pour la Défense du pays, et perçue comme telle par les faiseurs d’opinons grecs. Ceci explique, en grande partie, pourquoi Athènes a répondu positivement lorsque les Etats-Unis ont proposé d’étendre le programme F35 à certains pays d’europe orientale. En outre, Washington a répondu à l’appel de la Grèce pour déployer des appareils de combat en 2018, alors que les tensions avec la Turquie augmentaient.

Les dernières annonces américaines ne sont pas, en soit, révolutionnaires. Les montants annoncés, 190 m$ repartis sur 6 pays européens dont 3 membres de l’UE (Grèce, Slovaquie et Croatie), ne représentent qu’une infime partie des investissements US en cours pour s’assurer la main-mise de Washington sur le continent Européen, dépassant les 7 Md$ par an. L’Europe pourrait, et devrait, faire de même, mais n’en a pas la culture diplomatique ni économique.

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Ainsi, si l’Etat Français accompagnait ses offres à l’exportation de Défense vers les pays européens d’une aide financière sous la forme d’un abondement de 50% de la valeur produite sur son sol, elle disposerait d’offres très compétitives, même face aux Etats-Unis, tout en ne fermant pas la porte aux compensations industrielles. Pour les finances publiques, sachant qu’un million d’euro investi dans l’industrie de Défense en France rapporte 1,4 M€ au solde budgétaire de l’Etat, elles conserveraient un solde très positif de 90% des montants investis.

A titre d’exemple, dans ce modèle, une FTI Behl@rra, proposée à 650 m€ en fabrication France à l’export, ne « couterait » que 325 m€ à l’Etat acquéreur pour peu que le bâtiment soit intégralement construit en France, soit le prix d’une corvette. Les industriels percevraient bien les 650 m€ prévus, générant 2200 emplois directs, 2000 emplois de sous-traitance, et 1800 emplois induits, soit une bulle de 6000 emplois financée sur 3 ans. Enfin, les finances publiques enregistreraient 1 Md€ de recettes et économies sur 3 années, desquels se déduisent le 325 m€ d’abondement pour le client, soit un solde final de 675 m€, avec la quasi-assurance de remporter la compétition, et des retombées économiques positives sur le long terme, avec les programmes de maintenance attenants.

C’est évidemment précisément le calcul fait par les Etats-Unis, qui parient, probablement à juste titre, que le conservatisme européen empêchera Bruxelles, Pais ou Berlin, de faire de même ….

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