Lockheed-Martin se retire du programme FFG/X … ou pas !

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Selon Joe DePietro, le vice-président de Lockheed-Martin en charge des petites unités de combat navales et des systèmes de combat, le groupe américain a décidé de ne pas proposer de frégate dérivée de ses Littoral Combat Ship de la classe Freedom, pour participer à la compétition finale concernant le programme FFG/X. Ce programme de l’US Navy, lancé dans l’urgence face au manque d’unités de surface de moyen tonnage, vise à acquérir 20 frégates de tonnage important, entre 5000 et 7000 tonnes, pour renforcer les capacités d’escorte et de lutte anti-sous-marine de la Marine américaine. Les bâtiments devront être livrés entre 2022 et 2028, à raison de 2 bâtiments par an.

Lockheed-Martin faisait parti des 5 finalistes retenus pour participer à la compétition finale, avec Austral USA qui propose un modèle dérivé des LCS de la classe Indépendance, General Dynamics associé à Navantia qui propose un bâtiment issu de la F100 du fabricant espagnol, Huntington Ingals Industry qui propose une frégate dérivée de ses propres modèles d’OPV, et l’Italien Fincantieri, associé là encore à Lockheed-Martin dans le programme Independance, qui propose sa FREMM.

Si Lockheed-Martin justifie son retrait en mettant en avant sa volonté de se concentrer sur le système de combat des bâtiments, il est évident que ce retrait donne un immense coup de pouce à Fincantieri, qui recevra de fait le soutien du groupe américain, les bâtiments du groupe italien devant, s’ils étaient choisis, être construits par les chantiers navals de Marinette dans le Wisconsin, qui fabriquent les LCS Independance.. de Lockheed-Martin !

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Reste que, en dehors des questions de Lobbying et de politique locale, déterminantes aux Etats-Unis, si l’US Navy venait à retenir la FREMM pour équiper sa flotte, ce serait de loin le meilleur choix qu’elle puisse faire, eu égard des finalistes retenus. D’une part, les modèles dérivés des LCS héritent d’une ascendance douteuse, aux performances nautiques contestables. La modèle de Huntington Ingals est lui aussi dérivé d’un bâtiment beaucoup plus petit, là encore, une antériorité que est loin d’être bénéfique pour un bâtiment de haute mer. La F100 de Navantia a connu de beaux succès à l’exportation, notamment en Australie, et ses qualités nautiques et sa conception ne sont pas critiquables. Ceci dit, la FREMM Italienne, comme sa cousine française, représente aujourd’hui un parfait compromis entre capacité d’emport d’armement, endurance à la mer, puissance électrique et évolutivité. Le fait que Fincantieri ait également rempli sa mission sur le programme LCS, milite en sa faveur.

En revanche, plusieurs experts estiment que le format requis par l’US Navy est inadapté aux besoins effectives auxquels elle devra faire face dans un avenir proche. En effet, les bâtiments proposés sont tous de grande dimension, la FREMM atteignant même les 7000 tonnes, soit la jauge d’un destroyer plus que d’une frégate. De fait, les coûts prévisionnels d’acquisition, même s’ils ont sensiblement baissé ces derniers mois, notamment sous l’influence des deux participants européens à la compétition, restent supérieurs à 800 m$ par bâtiment. Or, l’US Navy aurait, selon ces experts, davantage besoin d’une flotte de bâtiments plus compacts et plus spécialisés, notamment en lutte anti-sous-marine, grand point faible des bâtiments de surface US aujourd’hui. En d’autres termes, une frégate de 4000/4500 tonnes, spécialisée ASM, et emportant une quantité raisonnable de missiles anti-aériens et anti-navires, répondrait bien davantage aux enjeux à venir, tout en ramenant le prix unitaire sous les 600 m$, permettant de disposer d’une flotte plus importante.

Ce format n’est pas sans rappeler celui des frégates O.H Perry et de leurs ainées les Knox, qui constituèrent la colonne vertébrale de l’US Navy pendant les années 80. Aujourd’hui, la Belh@rra de Naval Group correspond à cette définition, ce qui explique probablement l’intérêt qu’elle suscite auprés de nombreuses Marines européennes et mondiales.

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