L’Inde peut-elle retirer du service ses MIG21 et MIG27 d’ici 2024 ?

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Sans surprise, l’affrontement entre 8 appareils indiens et 24 appareils Pakistanais ayant entrainé la destruction d’un F-16 pakistanais et d’un Mig21 indien entraine de nombreuses conséquences politiques et médiatiques dans les deux pays. Mais si le Pakistan à une politique d’acquisition d’équipements relativement cohérente et maitrisée, ordonnée par une collaboration de plus en plus étroite avec la Chine, on ne peut pas en dire autant de la politique indienne d’équipements, notamment en terme d’aéronefs de combat. 

Il faut dire qu’entre les revirements de position, les délais à rallonge, les décisions extrêmement arbitraires, et l’hyper-politisation des contrats de défense, la politique indienne dans le domaine apparaît comme l’archétype de l’inefficacité technocratique et politique.

Aujourd’hui, l’Indian Air Force exploite 6 différents types d’appareils :

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  • 250 Su30MKI et 69 Mig29 pour la majorité construits sous licence et modernisés par la société d’Etat HAL
  • 57 mirage-2000-5 Mk2 construits par Dassault Aviation et modernisés en Inde
  • 139 chasseurs bombardiers Sepecat Jaguar récemment modernisés pour étendre leur durée de vie jusqu’en 2030
  • 85 Mig 27 et 125 Mig21, qui devaient originellement être remplacés par le programme MMRCA et le Tejas de facture locale.

A l’exception des Su30MKI et des Mig29 les plus récents, tous ces appareils doivent être retirés du service d’ici 2030. Le ministre de la Défense indienne a, par ailleurs, déclaré suite à la destruction d’un MIG21 abattu par un AMRAAM pakistanais, que tous les MIG21 et les MIG27 devront être retirés du service d’ici 2024.

Or, pour l’heure, les seuls appareils effectivement commandés et opérationnels pour remplacer ces retraits sont les 36 Dassault Rafale commandés en 2016, et livrés d’ici 2022, et les 18 SU30MKI et 21 MIG29 commandés récemment en urgence par l’IAF.

Le statut exact du Tejas, qu’il soit Mk1 ou II, reste imprécis. L’IAF semble tout faire pour ne pas devoir acquérir trop de ces appareils dans lesquels elle ne semble pas avoir une grande confiance.

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D’ici 2030, pour maintenir les 30 escadrons actuels, l’IAF devrait donc remplacer prés de 350 appareils. La tache n’est pas insurmontable, mais l’Inde a tellement peinait à ne serait-ce qu’acquérir 2 escadrons de Rafales et quelques Tejas ces 10 dernières années, que l’IAF nourrit à juste titre de grandes inquiétudes, d’autant que, selon les objectifs stratégiques du pays, l’IAF devrait disposer de 42 et non de 31 escadrons de combat, soit prés de 200 appareils supplémentaires, afin d’être en mesure de s’opposer simultanément à la Chine et au Pakistan.

C’est d’autant plus vrais que, suite à cet incident, il est plus probable que le Pakistan accélère la transformation de sa flotte pour disposer d’équipements plus modernes, en remplaçant ses 180 mirages III et 5, ses 140 J-7 qui sont des copies chinoises du Mig21, et ses F16 qu’il peine à moderniser. De fait, si pour l’heure le pays se satisfaisait des avions de JF-17 coproduits avec la Chine, il est probable qu’il cherche rapidement à s’équiper d’appareils plus modernes, comme les Su-34 et 35, J10C et J-16 actuels, et cherchera à obtenir des appareils de générations suivantes, comme le J-20, le FC-31, le Su-57 ou un éventuel T-FX turc.

Mais si la menace pakistanaise reste maitrisable par l’IAF avec ses Su-30MKI et ses m2000, la planification actuelle ne permettra pas au pays de faire face à la Chine, ou à une modernisation Pakistanaises telle qu’évoquée.

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Il est donc indispensable à l’IAF d’entamer dans des délais très courts des programmes de production, et non de sélection, de ses nouveaux appareils, ainsi que des infrastructures destinées à les recevoir et les entretenir, en tenant compte des progrès très rapide de l’industrie et de l’armée de l’air chinoise.

On comprend dès lors les pressions des autorités militaires indiennes pour commander de nouveaux Rafales, dans l’espoir de démarrer une production nationale et rapide de l’appareil sur le sol national. En effet, le Rafale peut remplacer aussi bien les mig27, les Jaguar et les mirage-2000, soit 280 appareils potentiels, à remplacer en 10 ans. En outre, l’IAF dispose déjà des infrastructures pour l’entretient d’une flotte de 150 appareils de ce type, et la formation des équipages et des équipes au sol a commencé il y a déjà 3 ans.

En outre, avec une ligne de production Rafale et une ligne de production Rafale en service, l’IAF pourra anticiper sa remontée en puissance, quelque soit les choix futurs en matière de chasseur léger pour remplacer les MIG 21, et du futur chasseur lourd de 5eme génération, qui n’entrera pas en service avant 2030, dans le scénario le plus optimiste.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, l’Inde ne dispose plus d’un grand nombre d’options et très peu de temps si elle veut être en mesure d’assumer sa Défense face à ses deux voisins d’ici 2030. Il est possible que l’affrontement de la semaine dernière agisse comme un électrochoc vis-à-vis de la classe politique indienne, pour prendre la mesure de la gravité de sa situation.

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