jeudi, mars 28, 2024

Etats-Unis et Russie dans l’impasse concernant le traité INF

Alors que les Etats-Unis exigent la destruction unilatérale et immédiate de l’ensemble des missiles de croisière russe 9M729, considérés comme ne respectant pas les restrictions du traité sur les armes stratégiques de portée intermédiaires, les autorités russes, par la voix du ministre des affaires étrangères adjoint Sergi Ryabkov, considèrent que l’ultimatum posé par Washington est inacceptable.

La Russie soutient en effet que le 9M729 respecte les clauses du traité, notamment en matière de portée maximum, et invite des représentants de l’OTAN, de l’Union Européenne, des BRICS et de l’Organisation du traité de sécurité Collective, a assister à une démonstration de l’équipement qui, selon lui, prouvera ses performances exactes.

Il est toutefois très peu probable que cette proposition soit accueilli favorablement par les autorités américaines. D’une part, en invitant ces organisations, la Russie en fait un sujet international, alors que le traité INF ne concerne que les Etats-Unis et la Russie. Ensuite, et surtout, parce que la sortie de ce traité est très certainement un objectif majeur pour Washington. En effet, Si Russie et Etats-Unis sont tenus, par ce traité, à ne pas développer d’armes stratégiques à portée intermédiaire, ce n’est pas le cas de la Chine, ni même d’autres pays, comme l’Inde, le Pakistan, L’Iran ou la Corée du Nord.

Et ils ne s’en privent pas. La Chine a ainsi développé toute une gamme de missiles balistiques à portée intermédiaire, capables d’atteindre le Japon, la Corée du Sud, ou l’Ile de Guam. L’APL a, a ce titre, publié une vidéomontrant le lancement d’un missile DF-26, atteignant une portée de 4000 km, mettant l’ile de Guam a porté.

De fait, les Etats-Unis souhaitent être en mesure de développer des systèmes comparables, pouvant être déployés face à la Chine, pour répondre, le cas échéant, à une attaque. Mais le traité INF ne porte pas sur le déploiement d’équipements de ce type, mais sur leur possession, et cela créé un déséquilibre que les forces américaines ne peuvent plus admettre face à une Chine de plus en plus puissante militairement, et sûre d’elle.

Les autorités russes sont bien évidemment consciente de cela, et cette invitation faite à la majorité des organisation internationale de Défense, exception faite de l’OSCE et des Nations Unis, a précisément pour objectif de forcer les Etats-Unis à révéler leurs objectifs réels.

Il ne s’agit donc, désormais, plus d’une négociation, mais d’un show diplomatique auxquelles se livreront les représentations américaines et russes, et le traité INF, négocié pour mettre fin à la crise des euromissiles au milieux des années 80, vit très probablement ses derniers instants.

Quoiqu’il en soit, les tensions autour de ce traité sont révélatrices de la défiance croissante entre les grandes nations militaires, et de la logique d’affrontement qui est en marche.

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