L’Espagne accentue la pression pour rejoindre le SCAF

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Visiblement, l’Espagne n’a pas l’intention de se satisfaire de sa position d’observateur de la phase initiale du programme SCAF franco- allemand. En effet, la nouvelle ministre de la Défense espagnol, Margarita Robles, a envoyé un courrier à Me Parly comme Me von der Leyen, demanda à ses homologues d’intégrer l’Espagne dans cette phase initiale, de sorte à avoir accès aux informations sensibles et avoir voix au chapitre concernant la définition des caractéristiques stratégiques du projet.

Actionnaire d’Airbus à hauteur de 4,7%, et partenaire du consortium Eurofighter, Madrid s’estime parfaitement légitime pour rejoindre le duo initial, de part ses compétences technologiques et industrielles, mais également en pesant sur le prochain remplacement de ses F18.

La candidature Espagnole aurait des aspects bénéfiques, notamment l’éligibilité de SCAF au fonds européens, requérant au moins 3 acteurs européens. En outre, cela privilégierait l’option Typhoon pour remplacer les F18 espagnols, à la grande satisfaction de Berlin.

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Mais coté français, les choses sont assez différentes. En effet, le SCAF s’intègre dans un programme global de coopération et de partage industriel franco-allemand. A l’Allemagne la position dominante concernant le programme euroMale et le programme MGCS de char de combat de nouvelle génération, à la France la position dominante pour son industrie aéronautique dans le programme SCAF. L’intégration d’un nouvel acteur se fera nécessairement au dépend de l’industrie française, tant en matière de R&D que de partage industriel. 

Mais Paris aura beaucoup de mal à justifier une opposition à la candidature espagnol, après avoir mis dans la balance la participation de l’industrie Belge au projet si elle venait à choisir le Rafale pour remplacer ses F16. C’est d’autant plus dommage que, selon les rapports en provenance des medias belges, paris n’aurait pas du tout jouer à fond la carte de la candidature française, notamment en ne fournissant pas les éléments factuels indispensables à la prise de décision pour les autorités belges.

Quoiqu’il en soit, la candidature espagnole est symptomatique de ce qui va se passer dans les prochaines années. La Belgique a d’ores et déjà annoncé avoir provisionné un budget de 369 m€ pour participer au projet. L’industrie Italienne est également sur les rangs. Il est probable que d’autres pays, comme la Finlande, le Danemark, ou les Pays-Bas, tenteront de rejoindre le projet. La Grèce, malgré ses faibles moyens, serait un candidat potentiel au SCAF, pour remplacer ses F16 et ses mirage 2000. Enfin, la Suède et le Royaume-Unis, disposant d’une industrie aéronautique puissante, ne manqueront pas de concevoir leurs propres versions de chasseur de 6eme génération et de système de combat du futur, si les portes du SCAF venaient à rester fermées.

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De fait, le projet SCAF, tel que conçu aujourd’hui, porte en son sein les même métastases que celles ayant donné naissance au Rafale, Typhoon et Gripen, alors même que le marché export en 2040 sera encore davantage concurrentiel, avec les solutions chinoises, russes, japonaises, et peut-être turques et coréennes.

Le SCAF peut devenir le pilier de la construction d’une industrie de Défense Européenne forte et leader dans le monde, encore faut-il tirer les leçons des échecs passés, et de cesser de vouloir des programmes en coopération, pour définir des gammes de programmes soutenant autant les armées que le partage industriel.

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