La baisse des prix sensible pour les F35 belges condamne-t-elle les efforts européens ?

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Selon le colonel Harold Van Pee, supervisant le projet F35 pour l’armĂ©e de l’air belge, les Etats-Unis et Lockheed auraient consentis Ă  un rabais significatifconcernant la vente des F35, en retirant les couts de conception et d’évolution technologique Ă  la facture belge. Selon lui, le F35 coutera finalement 76,3 million d’Euros Ă  la Belgique en condition de vol. Quand au prix des heures de vols, il ne serait que de 30% supĂ©rieur Ă  celui des F16, soit un peu plus de 20.000 € par de vol en se basant sur les couts communiquĂ©s par l’AA belge.

Cette politique de prix, très agressive, de la part des Etats-Unis, risque fort de faire beaucoup de tort aux ambitions europĂ©ennes du couple franco-allemand. 

En effet, à ce tarif, le F35A est moins de 10m€ plus cher qu’un Rafale C et l’heure de vol étant, pour sa part, 40% plus élevée, alors qu’il est 5 m€ plus cher qu’un Typhoon, pour un prix à l’heure de vol supérieur d’a peine 10%.

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Mais l’appareil amĂ©ricain peut mettre en avant des technologies qui, si elles ne sont pas encore fiabilisĂ©es, n’en sont pas moins plus moderne que celle des avions europĂ©ens actuels. 

Ainsi, en alliant un prix agressif, un positionnement technologique valorisant, l’interconnexion avec les appareils et systèmes américains, et la capacité à transporter la bombe nucléaire B61, l’offre américaine risque fort de remporter l’adhésion face à ses concurrents que ce soit en Europe, au Canada, et dans le monde. Même des pays fabricants leurs propres appareils, comme l’Allemagne, pourraient avoir des difficultés à justifier leur position européenne et nationale. En outre, en s’imposant comme un standard, le F35 pourrait mettre à mal l’existence d’un marché adressable pour les appareils venant après lui, comme le SCAF par exemple, en imposant son propre calendrier générationnel.

Les positions défendues par les pays et avionneurs européens, visant la conception d’un système de combat pour 2035/2040, risque fort d’être largement mise à mal par la stratégie US, faute de marché adressable.

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En effet, si dans le cadre de SCAF, la France devra Ă  remplacer ses 225 Rafales, le remplacement des Typhoon allemands et Ă©ventuellement espagnols ne dĂ©passeraient pas 250 appareils, soit une cible globale de moins de 500 appareils, insuffisante pour  faire vivre la BITD aĂ©ronautique des 3 pays pendant 40 Ă  50 annĂ©es tel que planifiĂ© aujourd’hui.

Cette pression industrielle et commerciale sur les programmes europĂ©ens s’ajoute aux pressions opĂ©rationnelles et technologiques, avec l’entrĂ©e en service dans la dĂ©cennie Ă  venir de nouveaux appareils, comme le FC-31 chinois et le Su-57 russe, et de nouveaux systèmes de dĂ©fense anti-aĂ©rienne et de dĂ©tection, comme le S-500 russe et les nouveaux radars UHF aĂ©roportĂ©s chinois. 

Il est temps, désormais, de remplacer la logique d’optimisation budgétaire actuelle par une stratégie commerciale, technologique et opérationnelle en phase avec les nouveaux développements constatés.

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