L’industrie Européenne peut-elle reprendre des parts de marché en Europe face aux Etats-Unis ?

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Dans une interview à CNN, le président français a indiqué que, selon lui, les augmentations de budgets en matière d’équipements de défense des pays européens devraient bénéficier avant tout à l’industrie Européenne, et non américaine.

En 2018, les commandes des pays européens en matière d’équipements de Défense américains s’élèveront entre 12 et 14 Md$, soit 10 à 11,5 Md€, alors que l’enveloppe globale budgétaire pour l’acquisition d’équipements en Europe s’élève à 35 Md€. Les industries américaines détiennent donc 30% de part de marché en Europe, en grande partie liée à des programmes majeurs comme le F-35 et le Patriot Pac-3. 

En revanche, dans des domaines comme les blindés, les navires de combat, les sous-marins, et les armes individuelles, les européens s’équipent en grande majorité de matériels européens. On en peut s’empêcher de remarquer que ces domaines sont tous des domaines de prédilection de l’industrie allemande …

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Quoiqu’il en soit, il sera très difficile à la France d’infléchir les importations américaines aux bénéfices de productions européennes, notamment dans 3 des domaines d’excellence français : l’aéronautique militaire, les radars et systèmes de détection, et la missilerie. En effet, dans ces trois domaines, les Etats-Unis mettent avant tout en avant non les performances de leurs équipements ou leur rapport performances/prix, très favorables aux équipements français, mais l’intégration aux systèmes américains. 

Ce n’est donc pas, comme on le lit souvent, une décision faite pour s’assurer de la protection américaine au sens d’un protectorat, mais bien la capacité à permettre la meilleure interaction des forces avec les forces américaines, perçues, souvent à juste titre, comme la seule force capable de protéger effectivement le territoire du pays concerné.

Or, dans le domaine de la capacité de projection de forces lourdes pour participer à la protection des frontières et de l’intégrité territoriale des alliés européens, la France, dont cette mission est avant tout dévolue à la dissuasion, est particulièrement faible, et l’Allemagne, quand à elle, n’est pas meilleure. A eux deux, les premières économies européennes continentale qui disposent d’un PIB presque 5 fois supérieur à celui de la Russie, et d’une population totale sensiblement égale, ne parviennent pas à aligner 20% du nombre de chars équipant les forces russes, et et 35% de ses forces aériennes. 

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On comprend les difficultés de mettre en œuvre les ambitions présidentielles, d’autant que les deux pays n’envisagent pas, à moyen terme, d’augmentation des formats de leurs armées.

De fait, il est plus que probable, et logique, dans les circonstances actuelles, que l’augmentation des budgets de défense européens, résultant de l’augmentation de la menace perçue,  continuent à bénéficier aux offres de prédilection US. C’est là une faille conceptuelle que les autorités françaises devront résoudre si elles veulent effectivement soutenir leurs positions d’Europe de la Défense et d’armée européenne. Et le Fond Européen de Défense, ainsi que tous les discours, n’y feront pas grand chose. 

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