Les missiles antinavires modernes vont bouleverser les options de la stratégie navale

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Le salon aéronautique de Zhuhai de cette année semble présenter de nombreuses nouveautés concernant les capacités de l’industrie aéronautique et de Défense chinoise. Si les drones et les nouveaux chasseurs chinois accaparent l’attention, l’annonce de la mise sur le marché international de missiles antinavires balistiques par les sociétés CASC et CASIC est de nature à rapidement modifier la nature de l’engagement aéronavale au niveau mondial.

Concrètement, les constructeurs chinois déjà responsables des missiles DF-16 et DF-21, présentés comme des tueurs de porte-avions ayant une portée dépassant les 1000 km, proposent chacun un missile balistique antinavire, aux performances moindres. 

Le missile CM-401 de CASIC affiche une portée de 290 km, probablement pour respecter les accords internationaux, pour une vitesse de Mach 4, et de Mach 6 en pointe. Une telle vitesse interdit l’emploi de très nombreux systèmes de Défense aujourd’hui utilisés pour défendre les bâtiments de combat, et seuls les systèmes les plus performants et les plus modernes, comme l’Aster30, ainsi que les systèmes antibalistiques, comme le SM3, seraient de nature à pouvoir intercepter une telle menace.`

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Les nouveaux missiles antinavires chinois, comme leurs homologues russes, engendrent dès aujourd’hui de profond changement dans la stratégie navale. La Chine, pas plus que la Russie, et parfois tout comme nombres de pays occidentaux, ne s’encombrent pas de réservent concernant la vente de ces équipements. De fait, depuis quelques années, nous assistons à la prolifération de la menace que représentent ces systèmes d’armes, tant concernant la navigation commerciale que militaire. 

Le Chef d’Etat-Major de la Marine Nationale, l’amiral Prazuck, avait d’ailleurs déclaré en 2017 à l’Assemblée Nationale, que le temps ou un bâtiment français serait ciblé par ce type de menace était désormais très proche.

Si le risque est déjà marqué sur les océans de la planète, il prend toute sa mesure dès lors qu’il s’agit de mers fermées, comme la Mer Noire, la Baltique, la Méditerranée, le Golfe Persique et la Mer Rouge. La portée et la puissance de ces systèmes permettent désormais à certains pays, disposant de territoires stratégiquement placés, de verrouiller intégralement la navigation sur ces mers, pourtant indispensables au commerce mondial. 

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Ainsi, les systèmes Bastion russes déployés en Crimée, comme à Kaliningrad, et protégés par des systèmes anti-aériens de déni d’accès, comme le S-400, peuvent verrouiller avec un délai extrêmement court les mers baltiques et noires, baignant chacune des pays de l’OTAN.

Si la Chine venait à livrer ces systèmes au régime iranien, comme ce fut le cas des missiles balistiques actuellement utilisés par les forces iraniennes en Syrie et en Irak, et les rebelles Houtis au Yémen, permettrait à Téhéran de bloquer toute navigation dans le Golfe Persique et le Golfe d’Oman, sans même devoir déployer de navires.

Dans ce contexte, les choix architecturaux de certains pays pour leur flotte, comme les F125 allemands, paraissent très hasardeux, tant ils manquent de puissance de feu et de capacités d’autodéfense. De même, si la future FTI française disposera de missiles Aster30 assurant une protection aérienne et antibalistique très convenable, le choix de limiter, pour des raisons budgétaires, le nombre de silos à 16, comme la suite de guerre électronique, apparaît désormais comme une économie très contestable.

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La logique française consistant à garder des espaces pour de possibles ajouts ultérieurs n’est plus d’actualité, tant les délais d’engagements sont devenus courts désormais.

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