vendredi, mars 29, 2024

Les sous-marins russes sont à nouveau une menace crédible

Dans son rapport rendu en juin 2018, le British Defense Comitte estimait que la résurgence de la menace sous-marine russeallait nécessiter l’augmentation rapide du nombre de frégates anti-sous-marines et d’avions de patrouille maritime mises en œuvre la Royal Navy, estimant qu’il serait nécessaire de disposer d’au moins 5 frégates Type31 spécialisées ASM supplémentaires, et d’au moins 6 avions P8 supplémentaires.

Ce constat est aujourd’hui partagé par l’amiral James Foggo, commandant les forces navales de l’OTAN. Selon lui, la flotte sous-marine russe a sensiblement accrue son volume, avec 12 sous-marins d’attaque entrés en service depuis 2014, comme en qualité, avec les nouveaux sous-marins nucléaire d’attaque Iassen et les sous-marins conventionnels Lada et Improved Kilo. En outre, les équipages russes ont gagné en qualité et en aguerrissement, au point d’être aujourd’hui capable de déjouer les dispositifs défensifs mis en œuvre par l’OTAN.

 Ainsi, lors des frappes occidentales contre les installations chimiques syriennes, deux sous-marins conventionnels 636.3 (Improved Kilo) russes auraient empêché un sous-marin britannique de la classe Astute de participer aux frappes et tirant ses missiles Tomahawks. De même, les autorités russes ont fait « fuiter » en 2017 une série de clichés de bâtiments US attribués à un sous-marin de type OSCAR qui, de toute évidence, est parvenu à se rapprocher bien trop prés des unités stratégiques de l’US Navy.

La décision américaine de lancer en urgence le programme FFG/X, visant un construire dans des délais courts une flotte de 20 frégates lance-missiles ASM sur la base de modèles existants, n’est pas sans rapport avec cette accroissement de la pression menée par la sous-marinade russe.

En effet, l’US Navy n’avait pas anticipé le retour d’une menace sous-marine potentielle importante, et avait concentré ses efforts vers une flotte disposant d’une importante puissance de feu de projection, antiaériens et anti-missiles balistiques, avec les programmes de destroyers Alreigh Burke et Zumwalt, et les opérations de faible intensité, avec le concept des Littoral Combat Ship. Le segment intermédiaire, jusque là composé de frégates O.H Perry et Knox,  a été abandonné, l’US Navy estimant que ses sous-marins d’attaque et l’aviation de patrouille maritime suffirait à traiter toutes les menaces de ce type.

Or, aujourd’hui, entre les efforts menés par la Russie pour reconstituer une force sous-marine de premier plan, et ceux menés par la Chine pour rattraper son retard technologique en la matière, la menace est bel et bien de retour, et dépasse les capacités de l’US Navy. 

Il faut également remarqué le retour des sous-marins conventionnels dans l’arsenal russe. Bien que ces sous-marins n’avaient jamais disparu comme ce fut le cas dans les marines américaines, britanniques et françaises, remplacés par des sous-marins nucléaires, ils représentent aujourd’hui la majorité des nouveaux sous-marins entrés en service dans la Marine Russe. Et ce n’est pas un simple calcul économique.

En effet, ces petits sous-marins sont réputés très discrets, surtout à faible vitesse, bien d’avantage qu’un sous-marin nucléaire, les rendant difficiles à détecter par l’aviation de patrouille maritime, surtout lorsque celle-ci évolue à moyenne altitude comme le P8, ne permettant pas d’utiliser le détecteur d’anomalie magnétique.

En outre, ces sous-marins Lada et Improved Kilo disposent désormais de la capacité de tirer des missiles de croisière Kalibr, leur permettant de frapper des cibles à plus de 1500 km, étendant sensiblement leur périmètre d’action, alors que parallèlement les batteries de ces submersibles ont également fait d’importants progrès, augmentant leur autonomie en plongée.

En exploitant les faiblesses de l’OTAN en ASM comme sa dépendance à la puissance aérienne avec ses dispositifs de déni d’accès, et en prenant un avantage marqué en matière de force blindée, l’Etat-major russe n’applique-t-il pas les doctrines de guerre asymétrique à la guerre conventionnelle ?

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