jeudi, mars 28, 2024

Les premiers drones de combat navals ouvrent de nouvelles perspectives

Les bureaux d’études du chantier naval chinois CSOC ont présenté lors du salon de Défense AAD 2018 de Durban en Afrique du Sud la maquette d’un drone de combat naval nommé JARI. Long de 15 mètres et jaugeant seulement 20 tonnes, le JARI est équipé d’un canon rétractable de 30mm et de 8 silos verticaux pour missiles antiaériens, ainsi que de 2 torpilles légères. Contrôlé par liaison satellite, le drone peut atteindre la vitesse de 42 nœuds et dispose d’un rayon d’action de 900 km. 

Contrairement aux drones aériens, dont l’autonomie est limitée à quelques dizaines d’heures, un drone naval ne dépense que peu d’énergie pour naviguer à vitesse de croisière, permettant d’effectuer de longues patrouilles. En outre, ils peuvent être particulièrement discrets, et emporter une multitude de dispositifs de détection allant du radar au sonar, comme des systèmes passifs de détection infrarouge ou de détection et de brouillage des signaux électroniques.

Pouvant être contrôlés de la terre ou être déployés et contrôlés par des navires comme autant de proxy de détection et d’action distant, le potentiel des drones de combat naval ouvre, de fait, de nombreuses perspectives, tant dans le domaine de la surveillance que du déni d’accès, ou du combat coopératif. 

Dans ce domaine comme pour l’ensemble des drones militaires, la recherche chinoise semble aujourd’hui avoir non seulement rattrapé, mais dépassé l’industrie occidentale. Un prototype du JARI serait, en effet, d’ores-et-déjà en phase de test, bien que, pour l’heure, aucune commande de la Marine chinoise n’ait été annoncée. 

Reste que, dans le cas particulier de la France, qui dispose de la seconde Zone Economique Exclusive mondiale, mais dont les ressources financières et humaines sont limitées, le drone de combat naval constituerait un parfait aillé pour les frégates de surveillance et les futurs patrouilleurs outre-mer qui doivent surveiller des zones maritimes très étendues. Ils permettraient également de renforcer l’escorte des bâtiments majeurs, comme le porte-avions Charles de gaulle, ou les BPC français. Le drone de combat naval pourrait bien représenter une évolution de choix pour les 3 chantiers navals spécialisés dans les unités militaires de faible tonnage (Kership, CMN et OCEA) dont l’activité risque fort de se tendre avec l’arrivée des offres chinoises ou turques.

Une commande sous forme de Proof of Concept de drones de combat capables d’épauler les frégates de surveillance pour les zones outre-mers par la Marine Nationale pourraient bien s’avérer être un investissement très pertinent à moyen terme pour l’industrie navale française, et dont les retombées fiscales pourraient largement excéder les sommes investies.

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